lundi 25 décembre 2006

Ecrire quand même...

Etre pour écrire... écrire pour être...
Vivre pour écrire... écrire pour vivre...
Exister pour écrire... écrire pour exister...
Aujourd’hui j’écris parce que, comme hier et demain, je suis, je vis, j’existe...
Penser pour écrire... écrire pour penser...
Ressentir pour écrire... écrire pour ressentir...
Rêver pour écrire... écrire pour rêver...
Aujourd’hui j’écris parce que, comme hier et demain, je pense, je ressens, je rêve...
Pleurer pour écrire... écrire pour pleurer...
Souffrir pour écrire... écrire pour souffrir...
Se battre pour écrire... écrire pour se battre...
Aujourd’hui j’écris parce que, comme hier et demain, je pleure, je souffre, je me bats...
Apprendre pour écrire... écrire pour apprendre...
Partager pour écrire... écrire pour partager...
Tolérer pour écrire... écrire pour tolérer...
Aujourd’hui j’écris parce que, comme hier et demain, j’apprends, je partage, je tolère...
Avancer pour écrire... écrire pour avancer...
Croire pour écrire... écrire pour croire...
Aimer pour écrire... écrire pour aimer...
Aujourd’hui j’écris parce que, comme hier et demain, j’avance, je crois, j’aime...
Ecrire... écrire toujours... écrire encore... écrire quand même...
« Si écrire, agir, c’est une manifestation de l’orgueil, ne pas vouloir écrire, agir, faire, ce peut être encore de l’orgueil. » (Eugène Ionesco, Notes et contre-notes, 1963).


lundi 18 décembre 2006

Quelques proverbes tunisiens (ou assimilés !)

Voici quelques proverbes tunisiens, ou susceptibles d’être prononcés en Tunisie, ainsi que ce qu’ils m’inspirent personnellement.

Prend un chemin, tu arriveras bien.
Quelque soit le chemin emprunté, on arrive quelque part... même si l’on rencontre des obstacles, on peut et on doit toujours espérer avancer et, en définitive, arriver là où l’on souhaitait arriver.

La persévérance troue le marbre.
J’aime trouer le marbre... surtout quand on m’a persuadé de ne pas faire quelque chose, me disant que je n’y arriverai pas. J

Avec peu, mais heureux, plutôt que dans l’abondance et malheureux.
Il faut apprendre à se contenter du minimum et s’en satisfaire autant que possible ; il faut se réjouir quand on obtient plus, en profiter mais sans excès car on peut tout perdre en une seconde. Quant à l’abondance, elle n’est pas le remède absolu à tous nos maux.

L’ignorance c’est la mort ; le savoir c’est la vie.
Apprendre toute sa vie... chaque jour... vouloir toujours en savoir plus... c’est ainsi que l’on vit, respire, se développe, ... Celui qui n’apprend pas ou qui n’apprend plus, il est une ombre... il est mort, intellectuellement du moins. J

Qui dit la vérité risque d’avoir la tête tranchée ; si tu dis la vérité, tu ne dormiras pas dans notre douar.
Bon alors je dois me préparer à mourir ou emporter le nécessaire de survie spécial « petit fennec solitaire dans le désert du Sahara ». En cas de révolution je serai parmi les premiers condamnés à mort parce que je ne flatte personne et je peux ainsi déplaire à tout le monde. J

Pour chaque regard que nous jetons en arrière, il nous faut regarder deux fois vers l’avenir.
Cela peut sembler étrange qu’un historien cite ce proverbe mais en fait je le trouve fondamental, vital, ... à trop regarder le passé, on s’y installe confortablement, plaquant sur des connaissances approximatives ses propres fantasmes et oubliant de vivre dans le présent et de penser au futur... Le passé ne doit pas être un paradis artificiel, une drogue... et je ne veux pas être un historien-dealer ! J

Les mains périssent mais non leurs œuvres.
Faire des choses belles, des choses utiles qui resteront dans les mémoires et les coeurs même après le trépas !
Est vraiment ton frère celui qui te comprend et non celui qui est né de tes parents.
Un être auquel ses parents n’ont pas donné de frère ressent cela au plus profond de lui-même... toute sa vie, il erre, partagé entre le doute et l’espoir, à la recherche de ses frères perdus... il les (re)trouve... il les aime...

Une main n’applaudit pas seule.
Cela me rappelle ce que j’ai écrit récemment dans un texte précédent : « Ta main – ma main – te cherche » ... cette semaine, je l’ai retrouvé… je l’ai serré dans mes bras aussi fort que j’ai pu... j’ai peur que ça recommence... je ne suis qu’une main et il est la seconde.

Celui qui veut faire du bien ne demande pas d’autorisation.
Il est bon d’agir spontanément et rapidement, tout en étant efficace bien entendu… Qu’il est triste d’entendre des personnes dire « J’aurais aimé t’aider... j’aurais dû faire quelque chose pour toi... ». Etre attentif, prendre des initiatives, permet d’éviter d’avoir à prononcer ces mots. Lire la surprise et le bonheur dans les yeux de l’autre...

C’est un paradis… où il a même des baklavas.
J’adooooooooooooooooooooooooooore les baklavas !!! Que demander de plus ??!! Que les gens que j’aime soient près de moi pour déguster ces délicieux gâteaux en ma compagnie !! J
Cette note, que j’aurais pu appeler « A bon entendeur », est dédiée à mon cher Marou.


lundi 11 décembre 2006

Un remake de La Belle et la Bête

Version contemporaine de la Belle et la Bête… imaginons que cela se passe sur internet... :-)

La Belle découvre la Bête et lui indique qu’elle aimerait dialoguer.

Rapidement la Bête écrit un court message à la Belle :

« Bonjour. Si tu veux, tu peux m'écrire un peu. »

La prudence, après les échecs précédents, incite la Bête à faire court mais efficace, sans manifester d'enthousiasme débordant et dissimulant quelque peu sa satisfaction d'avoir retenu l'attention de la Belle. :-)

La Belle répond bientôt à la Bête d’une manière fort sympathique et encourageante :

« Salut moi c'est *** et toi? Je crois que tu as dit que tu es là pour voir etc... moi c'est un peu pareil. Je suis d’origine algérienne. Je n’ai pas été brillante dans mes études comme toi. J’ai le bac et j’ai fait une année de deug anglais et puis j’ai décroché. En ce moment je m’occupe de ma mère. J’aime beaucoup Paris. Mon plus jeune frère y habite donc j’ai passé pas mal de temps là-bas. Es-tu originaire de *** ? Répond moi si tu veux. ***. »

La Bête, ravie de ce premier contact, répond à la Belle :

« Bonjour ***. Tu as un très beau prénom. Moi je m'appelle ***. En fait, si j’ai dit que je suis sur le site pour voir, c'est surtout pour ne pas recevoir cinquante demandes à la fois et c'est très efficace parce que je ne reçois pas de demandes en général ! Pour les études, je n’ai pas de réticences à l’égard de ceux qui ne les ont pas poussées très loin. Je sais qu’on peut être intelligent sans diplômes universitaires (...). Je suis effectivement originaire de ***. En fait mes parents y sont nés. (...) J’aime également beaucoup Paris parce que j’y suis né et que j’y fais mes longues études... et donc j’y passe pas mal de temps. Ton message de mardi m'a fait plaisir (...). Tu vois, je voulais bien te répondre ! ***. »

Le lendemain, la Belle lit la réponse de la Bête...

Vous voulez connaître la suite de l’histoire ? Ben, y’en a pas… c’est ainsi que cela s’est arrêté ! La Belle s’évanouit dans la nature... à la recherche d’un véritable prince charmant... et on la comprend ! :-)

Bon vous aurez compris que ce monstre d’inhumanité qui a fait fuir la Belle, c’était moi et je me suis contenté de fouiller dans les recoins de mon disque dur pour retranscrire ce bref dialogue. :-) La demoiselle se présentait comme une personne sensible... cela m’a touché et je souhaitais discuter avec elle... J’ai toujours entendu les femmes autour de moi dire que les hommes sont lâches, ne savent pas ce qu’ils veulent et se comportent avec le cœur sec... j’essaie d’être différent de cette image et je me retrouve néanmoins régulièrement face à un mur de silence, qui est un manque de respect à l'égard d'une personne qui a un vrai coeur ; je suis heureux de constater en tout cas que la parité hommes/femmes fait des progrès. :-)

Ce genre d’expérience, où l’on est manifestement jugé de manière définitive au bout de cinq ou dix lignes écrites, incite à perdre chaque fois un peu plus de spontanéité, à s’exprimer en messages courts, aseptisés, calculés au millimètre, sans originalité, masquant toute émotion ou idée qui pourrait être mal perçue. C’est bien triste... Enfin, il doit falloir en passer par là, à moins de se résigner à rester un ange toute sa vie... :-)

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lundi 4 décembre 2006

Quai de gare...

20h00...

On avance sur le quai de la Gare du Nord où je t’ai raccompagné...

- C’est gentil de me raccompagner !

- Tu ne l’as peut être pas remarqué mais il semble que je sois quelqu’un de très gentil !

- Oui... c’est vrai... ça t’arrive d’être gentil !

Tu as réussi à me faire rire alors que mon cœur était si serré…

J’aimerais que ce quai ne finisse jamais... avancer infiniment avec toi... tout en faisant une pause toutes les vingt minutes pour que tu reposes tes pieds fragiles... Je serais ainsi toujours prêt de toi, mon Ange.

Tu t’arrêtes près d’un banc... tu adores les bancs... ! Celui-ci est métallique et ne m’inspire aucune sympathie... mais tu ne te plains pas de son inconfort, alors je m’assois à côté de toi, mon petit Frère.

On parle un peu... pas beaucoup... Que dire... ?! Que dire dans ces dix dernières minutes avant ton départ... ?! J’ai peur de te dire des bêtises... j’aimerais te dire « je t’aime mon petit Frère » mais je n’y arrive pas alors que je sais si bien te l’écrire... j’ai peur... peur de pleurer devant toi ne sachant pas quand je te reverrai... six mois... un an... deux ans... qui le sait ? J’ai peur de te faire pleurer en pleurant moi-même... je sais que toi aussi tu as peur de ces moments où deux âmes se séparent, laissant les corps lourds et les cœurs malades.

20h05...

Un haut parleur retentit... un sifflet résonne dans la gare... le bruit strident d’une sonnette annonce le départ du train voisin pour Amiens… mon cœur se glace... ton train est toujours là... Encore cinq minutes… à la fois trop courtes et interminables... On regarde tous les deux ce train qui part pour Amiens... on est toujours là ensemble à regarder les mêmes choses, à ressentir sans doute des choses comparables...

- Je rêve de conduire un train...

Tu souris...

20h07...

Tu te lèves parce que ton train va bientôt partir... Je te suis... tu montes dans le train... il est haut ce train ! Je me trouve petit face à toi... Pour une fois tu fais bien 1,85 mètre...

On s’embrasse... tu me dis que tu ne veux pas d’adieux théâtraux... Moi j’aimerais bien te serrer un long moment dans mes bras... mais je n’ose pas te le demander... mes pensées commencent à se troubler...

- Allez... barre toi maintenant... !

- Nooooon... !

Tu as peur de ce qui pourrait arriver... moi aussi... mais je veux rester près de toi jusqu’à la dernière seconde... au lieu d’aller t’asseoir dans le wagon, tu t’assois près de la porte pour rester près de moi... tu feuillettes rapidement les magazines que tu viens d’acheter dans la librairie de la gare... cela nous fait oublier un peu ce qui doit arriver inexorablement et que l’on attend... je regarde ma montre... le train partira un peu en retard...

20h11...

Le train va partir... on s’embrasse encore... Tu me dis de reculer... tu as peur que je sois coupé en deux par la porte du train express régional ! Je recule un peu sur le quai... le sifflet assassin retentit... les portes du train se ferment... le train ne part pas... pourquoi ne part-il pas maintenant qu’on est séparé par cette vitre... ?! Il part enfin ce train... on échange nos ultimes signes d’adieu...

20h12...

Je me retourne et je m’éloigne de toi mon Ange chéri. Je sens déjà que mes yeux sont près à exploser, gonflés de larmes par ma vive émotion. Je marche seul sur ce quai déserté, le visage défait... je vais dans une autre gare parisienne… je monte dans mon propre train... qu’il est lent ce train... je ferme les yeux et je sens les larmes qui sont là mais qui ne veulent pas sortir encore... pas devant tous ces gens qui pourraient me regarder mal... l’orage est proche mais ne préviendra pas...

J’appelle mon grand frère K. Il me dit qu’il en a marre... qu’il veut rentrer en Tunisie. Je lui réponds qu’il dit des bêtises et qu’il ne devrait pas me dire cela maintenant, alors que je viens juste de te perdre sans savoir quand nous serons réunis.

21h30...

Arrivé à la maison, j’essaie de cacher ma tristesse... je mange... j’ai tellement faim...

22h00...

Je me lave dans la douche... l’orage éclate... je m’effondre en larme en pensant à toi, mon Ange. Je pense à ces moments heureux que nous avons eus lors de nos promenades interminables... à cette longue séparation qui nous attend désormais. Il faut du temps pour se remettre de ces émotions... il faut du temps pour admettre ton éloignement... l’eau de la douche dissimule mes larmes...

Je file ensuite devant la télévision, histoire d’essayer d’oublier vaguement ce qui m’arrive... mais c’est à toi que je pense...

00h00...

Je vais essayer de dormir... je t’aime pour toujours... Je n’arrive pas à m’endormir… ne m’oublie pas... aujourd’hui tu t’envoles... tu me manques déjà... J’espère te revoir bientôt mon petit Frère chéri...