dimanche 24 avril 2011

Retour à la case "départ" ?

Il fallait que cela arrive... j'ai l'impression ce soir de me retrouver cinq ou six mois en arrière... errant au même endroit et te retrouvant encore. Cela me démoralise.

Je viens peut-être de comprendre ta tiédeur des derniers temps... Tu diras peut-être que c'est de ma faute, que je n'ai pas été assez entreprenant mais la relative distance que tu as mise entre nous n'y est pas pour rien. J'ai tellement peur qu'on me redise encore que je suis un "malade" quand je dévoile mon cœur que je réfléchis désormais à deux fois avant de me décider à avancer timidement.

Je n'ai pourtant pas ménagé les petits signes qui, additionnés, ne peuvent pas me faire passer pour un indifférent. J'ai fait des sacrifices pour toi depuis des mois parce que je crois en toi... et là je vois qu'au fond tu ne crois pas en moi, que tu es bien dans cette configuration d'une indisposition (temporaire ?) aux sentiments... ou à moi en tout cas.

J'ai rechuté ces derniers temps... Alors que j'essaie d'être fort et raisonnable, je n'arrive pas à supporter ma solitude et je traîne là où je crois ne pas être seul... Rien ni personne n'y retient pourtant mon attention ; il n'y a que toi. La contemplation des autres me rassure cependant sur le fait que je pourrais peut-être trouver un terme à cette solitude qui ne t'a pas touché pour l'heure.

Paradoxalement, plus je contemple les autres et plus c'est à toi que je pense. Tu n'es pas, contrairement aux autres, qu'une simple image. Tu es un cœur chaleureux, une âme réjouissante, ... tout ce que je peux avoir envie d'aimer.

Je m'en vais à nouveau loin de ces rives funestes. La simple idée que je pourrais te croiser à nouveau dans le néant me rend malade... Je cherche la vérité ; elle n'est jamais très éloignée de nous...

"Viens pieusement visiter celui que Ton œillade a tué, car le malheureux garde le même cœur troublé qu'il avait." (Hâfez de Chiraz)

lundi 18 avril 2011

Le banc

Sombre gisant des défuntes amours,
Je te redécouvre au seuil de ce jour,
Embarcadère de pensées fugitives
Qui voudraient m'éloigner de la rive.

Je me remémore tes doux poèmes,
Buvant tes lèvres et ton "Je t'aime",
Frémissant telle l'âme des arbres
Ou les mains qui frôlent le marbre.


Qu'avais-je donc de plus à t'offrir
Sinon de mon cœur ces sourires
Qu'un été tes silences effacèrent ?

Parcouru de ces larmes amères,
J'ai eu beau te chercher encore :
Notre banc esseulé se décolore...


Dijon, le 13 avril 2011

mercredi 6 avril 2011

Aimé Césaire (1913-2008)


Aimé Césaire reçoit aujourd'hui un hommage national en France ; une plaque commémorative, scellée en son honneur dans la crypte du Panthéon, sera en effet dévoilée, reconnaissant le poète martiniquais comme l'une des personnalités civiles les plus illustres du pays.

Aimé Césaire est doublement connu pour son œuvre littéraire, poétique et dramaturgique notamment, ainsi que pour ses engagements politiques en faveur du développement de son île et de la reconnaissance de l'histoire des Africains déportés vers l'Amérique à l'époque moderne. On peut ainsi qualifier ses écrits de "combat poétique", épopée retraçant la quête du souvenir des origines - la "négritude" - et l'aspiration à la dignité au présent, le tout avec des mots aussi sages que puissants.

J'ai lu et étudié une part des écrits d'Aimé Césaire à l'âge de 15 ans, à une époque où il était moins reconnu qu'il ne l'a été par la suite. Je conserve dans mes souvenirs l'émotion de la découverte d'une poésie atypique assez séduisante pour que je lui consacre de longs développements écrits qui avaient alors été estimés en hauts lieux. Mon seul regret est de n'avoir jamais pu obtenir une copie de mon manuscrit qui, s'il n'a pas été perdu depuis, doit se trouver dans un carton d'archives perdu au milieu de nulle part.

L'âme poétique est une sorte de don vivant qui se développe au gré des circonstances et des émotions. On ne naît pas poète mais on le devient en fonction de son vécu et grâce aux rencontres, virtuelles le plus souvent, que l'on peut faire. Aimé Césaire est de ces êtres qui sont devenus poètes et qui ont contribué à en faire naître bien d'autres par leur exemple. Il faut lire ses œuvres avec attention pour saisir leur intérêt, s'en trouver peut-être inspiré et porter alors un regard quelque peu différent sur le monde qui nous entoure, un monde où chacun tient sa place dans le respect de l'autre et où le beau et le rêve naissent de l'ordinaire et du quotidien.