dimanche 3 août 2014

Rideau !

Rideau... riz d'eau... Ce jeu de mot un peu facile m'est venu presque inconsciemment...

Ce qui est moins trivial, c'est de décrire au mieux la sensation de bien-être que l'on peut ressentir dans un jardin d'Asie.

Si le jardin "islamique" et celui "à la française" impressionnent par la régularité de leur géométrie tridimensionnelle, le jardin asiatique, comme le jardin "à l'anglaise", paraît plus fantasque. Ce n'est cependant qu'une apparence trompeuse, tout y étant savamment conçu. On peut ainsi parler d'une liberté de la nature canalisée et orchestrée pour créer une multitude de points de vue, avec des effets de perspective développés dans un espace relativement restreint, par l'interaction de divers "plans" qui se succèdent et le jeu des proportions entre ces divers éléments structurant le paysage. L'usage d'arbustes miniatures (bonzaï) permet en particulier de casser les proportions et d'allonger les perspectives.

Ici les feuilles de l'arbre et les herbes du bord de l'étang, qui se rejoignent, s'écartent pour ouvrir une perspective. Il y a un jeu marqué d'ombre et de lumière, de fraîcheur et de chaleur, une structure à la fois verticale et horizontale, un allongement du plan intermédiaire avec les bonzaï puis un plan arrière qui ferme la perspective avec de multiples éléments minéraux et végétaux. Le bruit de l'eau, parcourue de carpes, et le frémissement de l'air dans les fleurs donnent au lieu son habillement sonore. Il y a mille détails à observer et chaque léger mouvement amène une émotion nouvelle, le sentiment général étant en quelque sorte d'être submergé par le beau et l'inattendu. On se sent un, on se sent humble, parmi cette multitude... et l'on rêve à travers des formes et des couleurs qui nous caressent le regard comme le pinceau de l'artiste sur sa toile.



samedi 26 juillet 2014

Nuit du destin

Chacun voit son destin où il peut et où il le souhaite mais ce qui nous réunit tous est le sentiment du beau, l'émotion de la grandeur, le rêve d'une légèreté qui fait du cœur une plume. J'ai vu tout cela aussi ce soir et mon regard était troublé du sentiment de cette liberté. Les anges étaient là et la fleur rouge grandissait en moi comme si l'Amour s'emparaît de tout mon être. Je t'ai vu ce soir au milieu des pétales de cette rose.




mercredi 16 juillet 2014

Une fenêtre se referme… Une autre s’ouvre…





Une fenêtre se referme… Une autre s’ouvre…


Ce qui s’achève n’est plus sinon dans nos souvenirs fidèles ou infidèles. Ceux qui sont beaux, je les veux fidèlement infidèles… écho d’une vibration, d’un souffle saccadé ou d’une main qui tremble d’émotion. Ce paradoxe est celui d’un rêve que l’on souhaite revivre et que l’on rend si beau qu’il en devient parfois inaccessible.


La beauté que j’ai savourée pendant deux ans, je la veux non pas belle mais sublime et ultime. Que les formes parfaites de la pierre se détachent dans un bleu infini, que le soleil teinte les verres de reflets multiples ! Je veux voir et revoir cela quand il fera gris et que je regarderai mon nouvel horizon, moins illustre, plus morne et sans charme. Je veux que ce beau souvenir soit l’ornement de ma vie quand elle me semblera amoindrie.


Je ne regrette rien ; je sais qu’il ne le faut pas. S’habituer à la beauté, c’est se condamner à ne plus la voir bientôt ou à la sous-estimer. En entrant dans mon passé, elle retrouvera certainement son éclat particulier, absolu et éternel.


Et en ce jour un peu trouble où tout semble suspendu entre cet avant et cet après, où je touche encore du doigt une réalité qui s’enfuit déjà tandis que l’avenir s’annonce prévisible, j’ai vécu un moment de grâce qui a balayé ma mélancolie, quelque chose dont j’ai appris par expérience qu’on ne le vit que rarement dans toute une vie.


J’ai tremblé, je l’avoue, sachant que tu étais si près de moi… à la fois impatient et troublé par la perspective d’une rencontre que j’espérais vivement. Alors que je ne frémis pas devant le médecin ou devant mes juges, j’ai tremblé devant toi, comme un diapason que rien n’arrêterait. Les îlots de joie qui ponctuent une vie, on les vénère avec l’ardeur du pèlerin qui trouve un phare sur son chemin de foi, on les submerge parfois de la marée de ses larmes ou bien de la chaleur de son regard serein.

Merci donc pour cette grâce et qu’elle vive pour toujours, ici ou ailleurs et au-delà du temps !

dimanche 1 juin 2014

Paradis éloigné


Admirer encore cela, retrouver cet instant de grâce...
Monde idéal où tout et chacun semblent à leur place...
Les charmes du temps qui passe sans en avoir l'air
Et le souffle du vent passé qui fait trembler ma chair.

Ici-bas pas d'ultra-rapide et non plus d'hyper-virtuel...
En ces lieux ni plus ni moins qu'une beauté au naturel
Qui se déguste au calme et qui simplement se garde
Sans que les ombres d'un voile inutile ne la fardent.

À la nature heureuse s'unissent des pierres vénérables.
N'est-ce pas le tableau idéal pour dépeindre une fable ?
À moi cette plume d'oie déposée sur un lit de verdure :

J'en ferai usage pour récolter ce que mon âme pure
Et mon cœur bouleversé m'accorderont comme fruits
Et miel de ce paradis éloigné duquel je me languis...

lundi 7 avril 2014

Orient Express

L'Orient Express est un monument et il s'expose actuellement à l'Institut du monde arabe à Paris, à la fois dans les espaces d'exposition et sur le parvis avec une motrice et trois wagons.

Chaque matin où je le vois, je vis un rêve éveillé en le regardant et je suis tenté de m'attarder longuement pour lui faire dire quels sont ses secrets et pourquoi il est devenu un mythe comme le Concorde était celui de l'aviation.

Imaginer un moyen de transport qui met des jours à parvenir à son but... où l'on est presque coupé du monde extérieur sinon par les journaux ou des lettres embarqués lors des arrêts techniques... un monde sans wifi, sans portable, sans console ni lecteur DVD ou MP3... Un temps où le temps était maître, où le temps était poésie interminable berçant l'imaginaire du voyageur en attente d'une étape ou du terminus dans cette vieille Europe colorée et plurielle. Un temps où voyager voulait encore dire quelque chose... vapeur et charbon... effluves des parfums des dames... cris des vendeurs sur le quai... et puis la Corne d'Or au pied de la gare de Sirkeci.