lundi 30 juillet 2007

L'isolement

Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes,
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs,
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme, ni transports,
Je contemple la terre, ainsi qu'une ombre errante :
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : Nulle part le bonheur ne m'attend.

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ;
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.

Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un oeil indifférent je le suis dans son cours;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe le soleil? je n'attends rien des jours.

Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts ;
Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire,
Je ne demande rien à l'immense univers.

Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux ?

Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire,
Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

Que ne puis-je, porté sur le char de l'aurore,
Vague objet de mes voeux, m'élancer jusqu'à toi,
Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?
Il n'est rien de commun entre la terre et moi.

Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !

[Marie-Louis-Alphonse de Prat, comte de Lamartine, L’isolement, extrait du recueil Méditations poétiques, 1820.]
*
* *
Sais-tu encore un peu que je t’aime ?
Penses-tu à moi à la faveur de ce jour,
Aux reflets pâles de mes yeux éteints ?
Les sources de mes flots, aucune digue
Jamais ne peut en détourner le cours
A part toi qui las en moi le doute sème.
Je garde l’espoir que tu sois prodigue
D’actes que pour nous désigne le destin.

Pourquoi ce silence est-il ton refuge ?
Si tu renonces à réchauffer mon cœur
Il se consumera dans la triste solitude
D’un ardent désert privé de toute âme.
Que d’hésitations… ! Aucun subterfuge
Ne vient rendre à mon esprit ce calme
Salvateur qui éloignait mes inquiétudes.
Hélas, serais-je un jour à ta hauteur ?

Chaque jour un peu plus cet isolement
Où tu me réduits, mon Frère, m’effraie
Et détruit mes certitudes bien établies :
Elles s’évanouissent et moi je tremble...
Je tremble car ce qui est de notre amitié
La force, le souffle puissant, le ferment
S’évapore, se dissémine et s’évanouie…
N’oublie pas combien on se ressemble !

Tu me manques tant et tout est dépeuplé !
Je ne peux vivre sans toi, mon Âme chérie,
Toi qui es l’incarnation du mot ‘‘Frère’’,
Toi qui es du mot ‘‘Ami’’ la quintessence !
Tu m’as ouvert grand les yeux sur ma vie
Et mon rêve sincère est que de ta présence
Et de la mienne se développe notre amitié :
Qu’elle demeure à jamais ce beau mystère !

[le petit poème en rouge est de moi]
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lundi 23 juillet 2007

Le Maghreb vu dans une tasse de bouillon de viande…

Cette semaine j’ai décidé de ne pas vous ennuyer encore avec mes états d’âme alors je vais faire une parenthèse…
Après la note consacrée récemment aux chromos du chocolatier Delespaul-Havez, j’ai décidé de varier les plaisirs gustatifs en évoquant cette fois le bouillon de viande Liebig… !
La marque Liebig est née à Londres en 1865 ; elle porte le nom d’un grand chimiste allemand, le baron Justus von Liebig (1803-1873), auquel on doit diverses inventions marquantes telles que le chloral (chloroforme), sa « loi du minimum » (ou « loi de Liebig ») qui est à l’origine des techniques modernes d’amendement des sols, notamment à l’azote, ou encore la technique du fameux bouillon.
L’entreprise Liebig, encore aujourd’hui fort active dans le domaine des soupes déshydratées ou liquides, a marqué l’histoire de l’alimentation industrielle en particulier avec ses bouillons, notamment celui de viande, mais encore avec sa célèbre bisque de homard ou plus récemment avec sa PurSoup’ qui, je l’avoue, a souvent trouvé grâce à mes papilles.
Dès 1872, Liebig s’est lancé comme beaucoup d’autres groupes industriels dans la diffusion de chromos publicitaires permettant de fidéliser sa clientèle. Cette activité s’est développée jusqu’en 1975 et s’est traduite par l’édition de 1871 séries de chromos… nombre ô combien impressionnant !
L’une des séries concerne les vestiges romains au Maghreb [références] sous un titre variable selon la langue de diffusion : en allemand il s’agit de Alt-Rom in Afrika (« La présence romaine en Afrique ») tandis qu’en français il s’agit de Vestiges de la domination romaine en Afrique, ce dernier titre étant moins neutre que le précédent et peut-être adapté à la clientèle française, en raison du protectorat français en Tunisie. Cette série se compose de six cartes contenues dans un sachet. Ici je vous présente la série allemande mais chaque série était traduite en diverses langues, celles des pays où les produits Liebig étaient écoulés. La série n'est pas datée mais doit à l'évidence être placée à l'époque coloniale.
Sur la face principale de chaque chromo se trouve une grand illustration avec le titre de la série Alt-Rom in Afrika, suivi de la légende spécifique de chaque illustration. Dans un coin en bas on trouve également une petite vignette avec la représentation d’un produit de la marque Liebig et, dans un philactère, la légende Liebig’s Fleisch-Extrakt (« bouillon de viande Liebig »). Le produit vendu reste donc très visible sur ces chromos contrairement à d’autres où la publicité du produit est cantonnée au verso.
Notre petite visite commence par les « ruines de l’antique Timgad », en Algérie. Elle se poursuit, en Tunisie, « dans les ruines de Carthage » puis à l’ « amphithéâtre d’El Jem (Tunis) ». Elle s’achève en Libye par « l’arc de triomphe de Marc Aurèle à Tripoli », « les tombeaux romains de Tolmeta » et enfin « l’ancienne citadelle de Cyrène ».
Plusieurs éléments sont frappants. D’abord l’absence de site marocain. Il est vrai que le Maroc n’est pas le pays du Maghreb comptant le plus de vestiges impressionnants mais une vue du site de Volubilis pouvait convenir parfaitement à cette série.
De même l’Algérie, avec l’unique site de Timgad, est peu représentée par rapport à la richesse de son patrimoine et de grands sites romains tels que Cherchell, Tipasa, Djemila, Tiddis, Lambèse-Tazoult, Annaba ou Tebessa… ; en outre la vue du temple semble quelque peu fantaisiste et pour tout dire je n’ai pu savoir de quel temple il s’agit… en tout cas manifestement pas ceux du forum ou du Capitole qui n’ont pas tant de colonnes remontées à l’heure actuelle.
La Tunisie, avec deux sites parmi les plus emblématiques, l’aqueduc de Carthage et l’amphithéâtre d’El Jem, est représentée convenablement bien que l’impasse soit faite sur d’autres sites majeurs aux vestiges impressionnants tels que Dougga ou Sbeïtla.
Enfin curieusement la Libye est la mieux représentée avec trois vues.Ce qui est frappant dans cet ensemble c’est le choix de monuments qui ne sont pas parmi les plus significatifs. Plutôt que l’arc de Marc Aurèle et Lucius Verus de Tripoli, on attendait plutôt une vue de Lepcis Magna ou Sabratha. De même, pour les deux site de Cyrénaïque, Ptolémaïs et Cyrène, on pouvait attendre des vues plus impressionnantes.
Parallèlement à cela, toutes ces vues sont « animées » c'est-à-dire qu’elles comportent de nombreux personnages dont la plupart au premier plan et s’adonnant à des activités typiques des représentations orientalisantes : scène de détente pour des nomades à Timgad ; scène pastorale dans les ruines de Carthage ; campement nomade en bordure du village d’El Jem ; scène de marché dans la rue de Tripoli ; caravane de nomades à Tolmeta ; habitation de fortune au pied des ruines romaines de Cyrène.
On y représente la vie des indigènes et plutôt celle des nomades que des sédentaires ; la présence européenne est à peine visible à travers une construction moderne en arrière plan du temple de Timgad ou des constructions allongées à flan de collines à Carthage qui font penser au secteur de la primatiale Saint-Louis et du couvent des Pères-Blancs. L’urbanisme « arabe » est quant à lui présenté à El Jem, Tripoli et en arrière plan à Cyrène.
Plus que la pertinence, la précision et le réalisme, le but de ces représentations est manifestement d’impressionner, de susciter une émotion, … Le côté grandiose et romantique des ruines y est pour beaucoup. A cela s’ajoute la dimension d’un temps tout à la fois en marche (dégradation des monuments) mais aussi suspendu puisque les indigènes semblent reproduire des gestes quasi millénaires. C’est une vision sublimée, quasi paradisiaque d’un environnement tout aussi fécond (verdure nourrissant les moutons, palmiers et source à El Jem, produits vendus au marché de Tripoli, palmeraie de Cyrène) qu’austère (la beauté austère des ruines de Carthage ou de Tolmeta)… La douceur et la simplicité de vivre est mise en avant (délassement des nomades à Timgad et El Jem, sérénité du berger).
Le consommateur de bouillon de viande Liebig recevait donc, à travers ces vues saisissantes et soignées sur le plan esthétique, l’image de régions où tout semblait authentique – la nature et les hommes – et où l’héritage du passé apparaissait extrêmement fort : c’est dans ce type de création artistique que l’Européen, quelque peu déboussolé et nostalgique de modes de vie dilués dans les premières décennies de l’industrialisation, pouvait espérer entrevoir ses propres racines et cultiver les sentiments rassurants que procurent la contemplation du passé.
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lundi 16 juillet 2007

Pour toi

Pourquoi je vis, pourquoi je meurs
Pourquoi je ris, pourquoi je pleure
Voici le S.O.S
D’un terrien en détresse
J'ai jamais eu les pieds sur Terre
J’aim’rais mieux être un oiseau
J’suis mal dans ma peau

J’voudrais voir le monde à l’envers
Si jamais c’était plus beau
Plus beau vu d’en haut
D’en haut
J’ai toujours confondu la vie
Avec les bandes dessinées
J’ai comme des envies de métamorphose
Je sens quelque chose
Qui m'attire
Qui m'attire
Qui m'attire vers le haut

Au grand loto de l’univers
J’ai pas tiré l’bon numéro
J’suis mal dans ma peau
J’ai pas envie d’être un robot
Métro boulot dodo

Pourquoi je vis, pourquoi je meurs
Pourquoi je crie, pourquoi je pleure
Je crois capter des ondes
Venues d’un autre monde
J’ai jamais eu les pieds sur Terre
J'aim’rais mieux être un oiseau
J’suis mal dans ma peau

J’voudrais voir le monde à l’envers
J’aim’rais mieux être un oiseau
Dodo l’enfant do
SOS d’un terrien en détresse, chanson de l’opéra Starmania, composée par Luc Plamondon et Michel berger et créée par Daniel Balavoine en 1978.
Voici un lien pour écouter cette chanson interprétée par un ange qui s’est envolé il y a peu :





Je n’ai pas envie d’écrire grand-chose de personnel en cette nuit sombre… je ne peux qu’offrir cette chanson à quelqu’un que j’aime infiniment et qui souffre… et moi je souffre… je souffre parce qu’il est loin de moi et que je ne peux pas l’aider… aider ceux qui souffrent, c’est un des sens de ma vie... alors là ma vie a perdu une part de son sens.

C’est triste à dire mais depuis qu’on se connaît tous les deux on ne nous a presque jamais véritablement compris et laissé tranquille… on a pour ainsi dire tous les deux un « don » malheureux qui génère une quantité incroyable de pensées négatives dans l’esprit des gens qui nous entourent.

Garde l’espoir, je t'en prie, et donne-moi la force d’espérer qu’un jour on nous permette enfin de vivre en paix notre amitié.

jeudi 12 juillet 2007

Nostalgie nocturne

C’est le lieu auquel chaque jour

Avec une vive émotion je pense ;

Belle demeure de l’insouciance

Qui est l’objet de mon amour…

C’est un lieu qui me rassure ;

On s’y sent comme au centre

Du monde ou dans un ventre

A l’ombre de l’antique mur…

C’est le lieu de la non-solitude

Où mes foulées me convient

A panser les plaies de la vie

Et trouver un peu de quiétude.

C’est là le lieu où je souhaite

En ces heures où un tsunami

Envahit mon âme endolorie

Trouver enfin ma retraite…

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lundi 9 juillet 2007

Un ange à l'épreuve de la vie

Mon très cher ****,

Le samedi 7 juillet 2007 vient de marquer le deuxième anniversaire de ton blog, ‘‘Mon enfer’’… délicieux jour de l’éclosion de l’arbre de tes pensées... arbre beau, fragile et troublant dont les fruits généreux délivrent à ceux qui savent les apprécier la connaissance de quelques unes des facettes de ton âme subtile et complexe.

Que te dire en cet anniversaire qui, personnellement, me réjouit ? Mon admiration pour ton sens impressionnant de l’écriture ; tes pensées se nourrissent de lectures, expériences artistiques et émotives, qui donnent à ton regard un éclat incomparable. Mon admiration pour ta précocité intellectuelle – tu as à peine plus de 19 ans – qui nous offre depuis deux ans sur un plateau d’argent des écrits d’une remarquable maturité. Mon admiration pour ton courage, celui d’exprimer tes sentiments les plus intimes ainsi que ton identité homosexuelle, le tout avec la plus grande délicatesse qui soit.

Ton blog, certainement beaucoup plus lu qu’il n’est hélas commenté, permet à beaucoup de reconnaître tel ou tel aspect de sa propre existence à travers ton propre vécu, grâce à ces mots si expressifs par lesquels ton cœur tente d’exorciser ses peines, ses doutes. Pour d’autres, simples « curieux » – espérant que cela soit au meilleur sens de ce terme – ton parcours est un témoignage poignant sur l’acceptation de soi et sur le regard des autres... un témoignage qui peut changer peut-être la vision de certaines personnes qui pensent à tort que l’humanisme pourrait être à géométrie variable selon l’identité de la personne que l’on a face à soi.

Que te souhaiter ? Qu’espérer pour toi ? Ouvre grand tes yeux et respire à fond l’air qui nous entoure. Profite de la vie, de sa monotonie douce et de ses fantaisies inattendues, en dépit de tout ce qui nous tourmente parfois et nous éloigne temporairement du bonheur. La sagesse des ans est peut-être l’unique chose qui te manque encore ; elle nous aide autant que faire se peut à apprécier les instants éphémères où nos âmes sont comme en suspension dans l’Éther baigné par la chaleur du soleil. Cette sagesse, liée aux expériences de la vie, t’aidera progressivement à prendre confiance en toi. Quoi qu’il en soit, tu as été, tu es et tu resteras pour toujours un Ange à l’épreuve de la vie, un Ange exceptionnellement radieux en dépit des épreuves difficiles que tu traverses. Garde en toi l’espoir et sois assuré que tu pourras toujours compter sur ceux qui t’aiment.

J’ai relu intégralement ton blog cette semaine… tout ce que tu as écrit depuis deux ans. J’ai essayé de choisir – épreuve redoutable – certains mots de toi qui me semblaient particulièrement significatifs de ce que tu es. J’espère que cela mettra autant que possible en valeur la grandeur de ton âme.

Je t’embrasse très fort, mon cher ****. Prend soin de toi, mon Ange.

Roumi

**********************

Quelques pensées de toi…

« J'avais 12 ans lorsque j’ai découvert que je suis homosexuel (…). Au début, je me sentais déprimé (…). Un "phénomène" que je n’acceptais pas et que je rejetais à chaque fois, mais c'était plus fort que moi... (…). Et c’était comme ça pendant 2 ans, jusqu’à ce qu’un jour, au début de mes 15 ans, je découvre que je ne suis pas l’unique personne dans ce monde qui vit ce "mode de vie" insupportable. »

« Je me demande parfois pourquoi les gens haïssent les homosexuels, si c’est une question de religion, la religion ne peut pas interdire l’amour. (…) le côté fantasme sensuel, c’est 100% naturel, quoi de plus beau que d’être emporté dans un courant d’amour, se sentir léger, goûter au plaisir magique de notre émotion la plus merveilleuse. (…) Les humains comprendrons-t-ils un jour que je ne suis pas aussi différent d’eux comme ils le pensent encore ? Que ma sexualité ne doit pas causer une rupture entre mon entourage et moi ? Dommage que Dieu est si aimable que chacun se croit le seul pouvoir obéir à ses ordres sacré. Moi, j’aime Dieu et je suis sûr que lui, il m’aime aussi (…). »

« Je me sens si proche de toi, si loin de vous. Je me sens très à l’aise à tes côtés, très déprimé aux vôtres. Je suis perdu, perdu dans l’inconnu, dans l’immortel infini. (…) je me sens virtuel, un être sans pouvoir être, à moitié âme, et l’autre moitié est le vide qui sature mon coeur, un vide impitoyable, un énorme vide féroce, carnivore, qui ne cesse de dévorer mon coeur, mon coeur si faible qu’il ne peut contenir que du sang, du sang mort, périmé, noir. (…) je ne me sens avoir pu exister, je me sens nostalgique, exterminé du monde, loin de vous, si loin de vous, très loin, trop loin... Pourquoi, pourquoi... pourquoi moi ? (…) Je suis dans la confusion, la plus dure des confusions, mon unique confusion, mon éternelle réflexion... »

« J’ai un faible pour les mots durs ; les gens ignorent qu’une simple phrase, de deux mots, risque d’être une arme. Ils l’utilisent juste pour se faire remarquer, qu’ils ont tué une personne allergique aux mots fragiles. »

« Je ne sais plus où je suis avec l’histoire de ma vie que je me racontais depuis toujours. »

« Chaud, le son de ton salut, vibrant, ainsi, lumière... couleur de tes paroles. Un cauchemar de bonheur, illusion réelle et espoir enterré. Moment de magie et de solitude, instant d’or et de peine, mon corps frissonnant et mon cœur altéré. Pourquoi toute cette histoire ? Pour un simple humain ? J’ai à peine senti mon vide se remplir et te voilà, sorti de nulle part, débouchant mes veines et me rappelant à chaque fois que tu es le seul à pouvoir me rendre la vie. »

« Depuis mon enfance, mes seules croyances étaient l’art, la beauté de la nature et l’effet de l’amour. Ainsi, en prenant ces trois éléments comme la base de ma vie j’ai pu remplir un certain vide en moi pour répondre à l’absurdité de mon existence. J’ai commencé alors à haïr tout ce qui s’oppose à ma religion à moi et j’étais en quelque sorte l’athée qui cherchait à croire en quelque chose qui pourrait combler son vide et éteindre la flamme de ses haines. Ce matin, j’ai vu la religion dans toute sa beauté, avec l’amour qu’elle pourrait contenir et la perfection d’une poésie sacrée. »

« Chaque jour, je sors dans l’espoir de croiser la vie sortir de chez elle. »

« J’ai pas choisi le silence, c’est lui qui me court après depuis le jour où j’ai découvert tout ce bordel, le jour où j’ai découvert qu’il existe du monde qui me hait au point de jouir en me regardant mourir lentement, car je n’ai pas "obéi" à leurs lois, à leur société et à la religion de chacun d’eux. »

« J’ai envie de plus en plus d’en parler à mes amis et surtout à ma meilleure amie, elle est toujours à mes côtés, et on partage beaucoup de choses ensembles, on est presque tout le temps tout les deux que certains (les plus cons lol) croient qu’elle est ma petite amie ! Mais elle est loin de l’être bien sûr, j’aime sa compagnie car je trouve en elle des choses que j’ai tant cherchées chez d’autres (…) Mais si elle me paraît bien tolérante et amicale ça ne veut pas dire forcément qu'elle pourrait me comprendre aussi facilement ! Elle risque de ne plus me parler pendant un long moment voire pour jamais dans les pires des cas !! Elle penserait que j’ai dû tout lui raconter depuis le début, que je suis un menteur et que c’est "dégoûtant" de le savoir maintenant ! J’hésite encore, mais j’ai presque un peu peur d’une réaction négative. Comme si j’ai confiance en moi et en elle et comme si je n’ai pas d’autre choix. C’est vrai, je dois le faire tant que c’est encore le temps, on est intime et fidèle, rien de plus bonnes conditions pour le faire, je dois avouer que ça va être un choc terrible pour elle (la pauvre lol) mais bon! Un petit moment "critique" pour une éternité moins "critique" :). »

« Je n’ai pas le génie de Baudelaire pour décrire le noir qui est en moi ni le talent de Zola pour immortaliser le visage que j’ai de toi, mais je peux une chose, j'ai l’âme prête pour toi, le cœur vibrant, criant de toutes ses forces qu’il te chérira pour l’éternité, et moi là comme ce soldat malheureux craignant le début de la guerre j’ai peur. Faible et fatigué toujours à cause de mon destin. Et mes sentiments se bousculent, car j’ai hâte de vivre. Je t’imagine capable de me rendre heureux, plein de tendresse et d’amour, comme si tu le feras pour l’élu(e) de ton cœur. Je m’imagine à tes côtés sentir le teint de ton visage et les battements de ton cœur, comme jusqu’au levé du soleil. »

« Je n’arrive qu’à voir tes yeux au milieu des autres, des yeux d’anges, des yeux d’amour. Ça me fait jouir, je me sens heureux, ... pour l’instant. Tu es loin. Tu l’es toujours. Approche ! Regarde moi ! Écoute ! Écoute cette âme en train de mourir, entends-tu sa voix ? N'aie pas peur, ne regarde que moi, oublie les autres et fais moi rêver avec ta douceur. Mets ta main sur mon visage, regarde le comme il devient à mon âge, un visage. Laisse moi respirer ton odeur, l’autre air n’a pas d’effet sur ma douleur. Je veux sentir la chaleur de ta peau et la magie de tes mots, des mots d’amour, des phrases d'amour ! Quoi encore ? Qu’attends-tu à le faire ? Fais le pour moi, je t'en pris car je t’aime ! Attends, ne me laisse pas au bord de mon extase !!! Où es-tu ? "Venez, chère grande âme. On vous appelle, on vous attend". »

« Tu me regardes, tu me vois. Vois-tu autres choses ? Vois-tu au moins l’ombre de mon âme à tes côtés ? ... l’image de ton visage dans mes profondeurs ? ... le reflet de mon coeur dans mes yeux ? Peux-tu voir un être sans être, un quelqu’un sans pouvoir, un garçon désespéré, perdu, confus, morose ?! Peux-tu sentir ma mort? Sentir cet esprit dégoûté par la vie après toi, déjà, avant de l’avoir vécu !? »

« Je suis l’esclave d’un inconnu tombé du ciel. Je suis la bête d’un méchant dresseur. Je suis la victime d’un féroce. Je suis la cible d’un éclair. Je suis le reflet du noir. Je suis un perdu écroulé. Je suis la feuille grise d’un érable. Je suis la demeure de l’adversité. Je suis le nuage racorni. Je suis un néant étouffé. Je le suis parce que je t’aime, encore, et rien au monde ne pourra m’empêcher à être ce que je suis. Je suis le déterminé à se sacrifier juste pour te voir. Je consomme ce qui me reste d’espoir à vivre sans toi. Je tue la convoitise qui me tue. Je sauve mes émotions, ma sensation, mes sentiments lorsque je te vois. Je garde l’effet de ta main sur la mienne. Je perds l’espoir de gagner, mais j’ai pu remplir un vide irremplissable, tuer un mal de solitude, ruiner ma déficience. »

« Je m'allonge sur mon lit avec l'espoir de le voir devant mes yeux fermés. Je vois son sourire et son allure s’éclaircir, la lumière le love, c’est irrésistible ! Il me sourit comme toujours, avec le même sourire. Un regard, puis un signal, un salut. Ça me rend mon âme, l’âme qu’il me prend chaque fois que je le quitte des yeux. Il me rend mon espoir et mon envie. Il me rend ma force et ma résistance. Il me rend mon être et ma personne, il me rend ma vie, il en fait une autre beaucoup plus belle, plus douce et tendre. Il l’ignore. Il ignore qu’il est la source de ma vie. Le matin, il est la première chose que j’y songe – la nuit il demeure cette chose. Il a réussi à me faire perdre la tête et le goût de la vie. Ô ma vie ! Que seras-tu après lui ? Un rien ? Oui je sais, il le faut ! »

« La lumière de tes yeux accompagne encore et encore ma mémoire, ton odeur mon nez, ta peau mon corps, ... je ne peux vivre une seconde sans penser à toi, sans retrouver ces moments si délicieux que j’ai passés à tes côtés, sans sourire à peine que je trouve l’ombre de ton image devant mes yeux. Mes amis me regardent, je les regarde, je te regarde, je te contemple, comme un dieu au milieu de l’univers, rien ne vaut ta présence devant moi, rien ne vaut ce sourire que tu me "jettes" de temps à autre, comme si j’étais... quelqu’un. (…) je suis près à mourir pour te prouver mon amour, rien de plus. Je suis fou ? Je sais. »

« J’ai réussi à déjeuner avec lui, ce n’était qu’une courte demi-heure, mais elle était surtout une merveilleuse demi-heure, je n’ai réussi qu’à jeter quelques mots, comme ça, sans contexte, juste pour entendre sa voix, une voix plus douce que la soie elle-même, une voix d’ange, peut-être, mais ce qui est sûr c’est qu'elle est une voix magique, séduisante, même plus, cruelle. Elle m’avait conduit à l’interdit, à lui tout révéler, tout, d’un seul coup...! J’ai choisi de jouer le tout pour le tout, et j’ai bien fait, ou presque, j’ai au moins pu voir son beau visage, son corps viril, et admirer son sourire ensorcelant. Il était gentil avec moi, mais je crois qu’il s'en fichait de ce que je ressens, putain. »

« Je me lève le matin avec la même pensée dans ma tête, le voir, lui parler. Je me prépare en supportant péniblement la routine obligatoire du matin, de tous les matins. (…) J’arrive, déjà en mauvaise humeur, y’a plein de monde, mais je ne vois personne, il n’est pas encore arrivé... Mes amis me parlent, je fais semblant de les écouter, je ne suis pas avec eux, je suis avec une autre personne, moi-même, ils ignorent tout ce qui se passe dans ma tête qui est sur le point d’exploser à cause de lui, le con. Souvent je me demande, pourquoi lui ? Ah, putain, il est là derrière moi, depuis quand ? Je ne l’ai pas vu arriver ; merde, je ne peux pas lui parler il est avec ses copains ; c’est pas grave, je le vois, au moins. (…). »

lundi 2 juillet 2007

Ouled Gabsi

Plongée dans mon musée personnel…

On y trouve quelques albums de photographies anciennes que je collectionne toujours avec un grand intérêt.

Je tombe sur d’émouvantes photographies d’enfants prises par des touristes français en avril 1938 au sud de la Tunisie… dans l’oasis de l'antique Gabès, avec sa végétation caractéristique de palmiers-dattiers et son oued, canalisé notamment par le « barrage romain » au bord duquel on voit ces enfants se baigner…

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