Mon très cher ***,
Laisse-moi, je t’en prie, rappeler à ta mémoire cet extrait d’un texte évoquant un épisode de cette histoire qui est la notre :
« (…) on attend là, sur les marches d’accès à un horrible immeuble. On regarde passer les bus qui arrivent de manière incessante. On parle de notre avenir proche, des occasions que nous aurons de nous revoir très vite.
« Le bus arrive. Je pose mes bagages dans le coffre. J’embrasse ***. Faux départ : le chauffeur s’en va à pied vers la gare routière souterraine. On en profite donc encore un petit peu... mais déjà le chauffeur revient et me tape sur l’épaule. J’embrasse encore *** et je monte dans le bus qui démarre rapidement. *** et moi, on se regarde encore une dernière fois et on se fait signe. Le bus tourne sur la place ; *** ne me voit plus et moi je fonds en larmes ; je m’enfonce dans le siège pour que personne ne puisse voir toutes mes larmes. Je pleure sans pouvoir m’arrêter pendant de longues minutes. »
Depuis trois jours ce souvenir, couché sur le papier il y a déjà un certain temps, me hante… encore un départ et son flot de larmes ! Encore pour toi… Un petit être délicieux a réveillé en moi ce souvenir et je ne peux m’en défaire à présent. C’est étrange comme il te ressemble ce petit ! Pas physiquement mais moralement en tout cas, c’est certain. C’est un peu toi, avec cinq années de moins. Il y a surtout ces échanges de longs mails… Cela me rend nostalgique, tu sais, nostalgique de cette époque où tu m’envoyais beaucoup de longs messages. Je sais qu’au fond de toi tes sentiments sont inaltérables mais ton silence est effroyable. Je repensais à tout ce que nous avons vécu ensemble, que ce soit par des échanges virtuels ou lors que nous avons été réunis. Rien ne peut effacer tout cela ; ce sont des moments parmi les plus exceptionnels de notre vie.
Je repense encore et encore à ce bus, à ce passé qui tarde à revenir… à ce voyage quasi clandestin pour que personne ne nous le vole, à cette lettre commune que nous avons envoyée à un être cher pour nous deux. Je songe à ce qui nous unit, à cette confiance teintée de charme et de mystère, à cette vérité inaltérable qui se lit sur le visage de l’autre, à nos regards troublants et parfois troublés. Ces moments me manquent, tu sais. Pas un jour ne s’écoule sans que je pense à toi, à cette proximité teintée d’absence.
Autre être cher… autre épisode d’une autre histoire… tout est différent mais si semblable. Chaque jour mon regard s’imprime dans le ciel à la recherche de signes qui ne viennent pas. Je suis perdu sans toi, oui… car toi, comme tous ceux qui peuplent mon cœur, tu balises le chemin de ma vie. J’avance seul, sous ton regard bienveillant ; je me retourne et tu n’es plus là. Je ne sais pas toujours par où je dois aller… parfois j’ai besoin que tu me guides, que tu m’entraînes vers le chemin inverse à celui que je m’apprêtais à suivre. Le bus n’en finit pas de s’éloigner et je ne sais quand je te reverrai. Je me sens comme étouffé, au fond de cette abîme d’incertitude. Las de tout, je ne peux même plus te rechercher au milieu de cette foule anonyme, moi qui te reconnais pourtant si souvent dans une silhouette lointaine.
Reviens-moi vite… d’une façon ou d’une autre, tu sauras me réchauffer et m’éblouir, me rassurer et m’encourager.
Je t’aime.
Ton frère pour toujours
Laisse-moi, je t’en prie, rappeler à ta mémoire cet extrait d’un texte évoquant un épisode de cette histoire qui est la notre :
« (…) on attend là, sur les marches d’accès à un horrible immeuble. On regarde passer les bus qui arrivent de manière incessante. On parle de notre avenir proche, des occasions que nous aurons de nous revoir très vite.
« Le bus arrive. Je pose mes bagages dans le coffre. J’embrasse ***. Faux départ : le chauffeur s’en va à pied vers la gare routière souterraine. On en profite donc encore un petit peu... mais déjà le chauffeur revient et me tape sur l’épaule. J’embrasse encore *** et je monte dans le bus qui démarre rapidement. *** et moi, on se regarde encore une dernière fois et on se fait signe. Le bus tourne sur la place ; *** ne me voit plus et moi je fonds en larmes ; je m’enfonce dans le siège pour que personne ne puisse voir toutes mes larmes. Je pleure sans pouvoir m’arrêter pendant de longues minutes. »
Depuis trois jours ce souvenir, couché sur le papier il y a déjà un certain temps, me hante… encore un départ et son flot de larmes ! Encore pour toi… Un petit être délicieux a réveillé en moi ce souvenir et je ne peux m’en défaire à présent. C’est étrange comme il te ressemble ce petit ! Pas physiquement mais moralement en tout cas, c’est certain. C’est un peu toi, avec cinq années de moins. Il y a surtout ces échanges de longs mails… Cela me rend nostalgique, tu sais, nostalgique de cette époque où tu m’envoyais beaucoup de longs messages. Je sais qu’au fond de toi tes sentiments sont inaltérables mais ton silence est effroyable. Je repensais à tout ce que nous avons vécu ensemble, que ce soit par des échanges virtuels ou lors que nous avons été réunis. Rien ne peut effacer tout cela ; ce sont des moments parmi les plus exceptionnels de notre vie.
Je repense encore et encore à ce bus, à ce passé qui tarde à revenir… à ce voyage quasi clandestin pour que personne ne nous le vole, à cette lettre commune que nous avons envoyée à un être cher pour nous deux. Je songe à ce qui nous unit, à cette confiance teintée de charme et de mystère, à cette vérité inaltérable qui se lit sur le visage de l’autre, à nos regards troublants et parfois troublés. Ces moments me manquent, tu sais. Pas un jour ne s’écoule sans que je pense à toi, à cette proximité teintée d’absence.
Autre être cher… autre épisode d’une autre histoire… tout est différent mais si semblable. Chaque jour mon regard s’imprime dans le ciel à la recherche de signes qui ne viennent pas. Je suis perdu sans toi, oui… car toi, comme tous ceux qui peuplent mon cœur, tu balises le chemin de ma vie. J’avance seul, sous ton regard bienveillant ; je me retourne et tu n’es plus là. Je ne sais pas toujours par où je dois aller… parfois j’ai besoin que tu me guides, que tu m’entraînes vers le chemin inverse à celui que je m’apprêtais à suivre. Le bus n’en finit pas de s’éloigner et je ne sais quand je te reverrai. Je me sens comme étouffé, au fond de cette abîme d’incertitude. Las de tout, je ne peux même plus te rechercher au milieu de cette foule anonyme, moi qui te reconnais pourtant si souvent dans une silhouette lointaine.
Reviens-moi vite… d’une façon ou d’une autre, tu sauras me réchauffer et m’éblouir, me rassurer et m’encourager.
Je t’aime.
Ton frère pour toujours
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