Vendredi j'ai vu ma chère cousine et nous nous sommes bien promenés tous les deux dans Paris, notamment entre Saint-Germain et les Invalides, dans les sixième et septième arrondissements, que je connais à vrai dire assez peu. Si je pouvais y avoir ne serait-ce qu'un petit hôtel particulier avec jardin, j'y passerais plus de temps sans problème ! Cruel paradoxe : l'Hôtel Matignon, établi dans ce secteur, a le plus grand parc privé de Paris... mais il est probable que ses locataires successifs ont peu de temps pour en profiter. Je prendrais bien un petit bout de ce parc... j'y ferais construire une modeste cabane de 100 mètres carrés, histoire d'avoir un peu de place... la belle vie !
Ma cousine m'a dit vendredi que mon blog était un peu sombre ces derniers temps. C'est certain. Je crois que j'ai rarement vécu de manière aussi agitée que ces derniers mois. Entre un abandon amoureux en juillet, une torture amoureuse en août et une partie de septembre, un ami qui s'était un peu mal comporté avec moi pendant quelques temps (c'est lui même qui le dit !) et puis à nouveau des turbulences amoureuses, j'ai eu du mal à maintenir le cap de mes sentiments.
Je suis aussi fort que fragile. Je prends sur moi pour résister aux épreuves mais il est certain que cela transparaît forcément en partie sur ma façon de voir le monde à un moment donné. Il est vrai aussi qu'en tant qu'apprenti écrivain, qui plus est spécialisé dans le récit des sentiments humains, j'ai tendance à accentuer certains traits, à favoriser une certaine emphase. Elle me permet de m'extirper de moi-même pour prendre justement du recul par rapport à ces fameuses turbulences passagères. En outre, cette distance, pas forcément visible pour le lecteur - il n'est pas forcément nécessaire qu'il l'a voie d'ailleurs ! -, me donne l'assurance de ne pas être un simple exhibitionniste mis en contact avec des voyeurs.
Il y a en réalité un véritable travail d'écriture, une recherche esthétique également bien que je me sente tout honteux en évoquant cette notion qui m'éloigne de ma simplicité naturelle. En tout cas, je tiens à le dire : je ne suis pas forcément aussi malheureux que celui dont je parle... et parfois je le suis bien plus encore. Tout n'est qu'un jeu de miroirs déformants... soit on accentue les traits, soit on les atténue. "Écrire c'est choisir"...
En temps normal, je veille à équilibrer les textes entre des regards tristes et d'autres plus joyeux ; de même je m'efforce d'alterner des notes intimistes et des sujets culturels. Il arrive cependant que cette belle mécanique - qui se voudrait trop parfaite - connaisse quelques faiblesses. La conscience de ce nécessaire équilibre n'est pas perdue mais elle se heurte à des murs qu'il faut prendre le temps de franchir.
J'émerge à peine de cette longue tempête estivale. L'automne est bien installé maintenant ; il est beau... pour moi c'est la renaissance comme chaque année mais peut-être plus encore cette fois-ci après un été plus cruel que tous ceux du passé. Je pense pouvoir retrouver cet équilibre plus harmonieux des textes dans les semaines à venir, si le fragile équilibre acquis ces derniers temps se confirme et s'intensifie.
Quoi qu'il en soit, je reste un poète mélancolique, un Orphée succombant pour un instant aux vertiges de ses chants demeurés vains, le corps et l'âme fatiguée, aveuglé par la lumière trop forte d'un idéal souvent inaccessible, attaché à sa Lyre comme à une Boussole, reposant seul dans un désert où se formeront ses nouveaux rêves ensuite guidés jusqu'à l'horizon. Et tout recommencera...
Alexandre Séon, Lamentation d'Orphée, 1896. Ma cousine m'a dit vendredi que mon blog était un peu sombre ces derniers temps. C'est certain. Je crois que j'ai rarement vécu de manière aussi agitée que ces derniers mois. Entre un abandon amoureux en juillet, une torture amoureuse en août et une partie de septembre, un ami qui s'était un peu mal comporté avec moi pendant quelques temps (c'est lui même qui le dit !) et puis à nouveau des turbulences amoureuses, j'ai eu du mal à maintenir le cap de mes sentiments.
Je suis aussi fort que fragile. Je prends sur moi pour résister aux épreuves mais il est certain que cela transparaît forcément en partie sur ma façon de voir le monde à un moment donné. Il est vrai aussi qu'en tant qu'apprenti écrivain, qui plus est spécialisé dans le récit des sentiments humains, j'ai tendance à accentuer certains traits, à favoriser une certaine emphase. Elle me permet de m'extirper de moi-même pour prendre justement du recul par rapport à ces fameuses turbulences passagères. En outre, cette distance, pas forcément visible pour le lecteur - il n'est pas forcément nécessaire qu'il l'a voie d'ailleurs ! -, me donne l'assurance de ne pas être un simple exhibitionniste mis en contact avec des voyeurs.
Il y a en réalité un véritable travail d'écriture, une recherche esthétique également bien que je me sente tout honteux en évoquant cette notion qui m'éloigne de ma simplicité naturelle. En tout cas, je tiens à le dire : je ne suis pas forcément aussi malheureux que celui dont je parle... et parfois je le suis bien plus encore. Tout n'est qu'un jeu de miroirs déformants... soit on accentue les traits, soit on les atténue. "Écrire c'est choisir"...
En temps normal, je veille à équilibrer les textes entre des regards tristes et d'autres plus joyeux ; de même je m'efforce d'alterner des notes intimistes et des sujets culturels. Il arrive cependant que cette belle mécanique - qui se voudrait trop parfaite - connaisse quelques faiblesses. La conscience de ce nécessaire équilibre n'est pas perdue mais elle se heurte à des murs qu'il faut prendre le temps de franchir.
J'émerge à peine de cette longue tempête estivale. L'automne est bien installé maintenant ; il est beau... pour moi c'est la renaissance comme chaque année mais peut-être plus encore cette fois-ci après un été plus cruel que tous ceux du passé. Je pense pouvoir retrouver cet équilibre plus harmonieux des textes dans les semaines à venir, si le fragile équilibre acquis ces derniers temps se confirme et s'intensifie.
Quoi qu'il en soit, je reste un poète mélancolique, un Orphée succombant pour un instant aux vertiges de ses chants demeurés vains, le corps et l'âme fatiguée, aveuglé par la lumière trop forte d'un idéal souvent inaccessible, attaché à sa Lyre comme à une Boussole, reposant seul dans un désert où se formeront ses nouveaux rêves ensuite guidés jusqu'à l'horizon. Et tout recommencera...
2 commentaires:
Mon cher Roumi,
Sais tu que ton blog est certes sombre ces derniers temps, mais qui s'embellit avec cette espèce de finesse et de fragilité que tu transmets ? J'ai senti comme des remords dans ta note, comme si tu t'excuses de nous avoir embarquer avec toi dans ta tristesse, ne t'en fais pas, tous les grands écrivains nous ont fait pleuré, bouleversé...
Tout ce que tu écrit te réussit, J'espère pour autant que, personnellement tu ailles mieux...tu vas certainement mieux.
@anonyme : merci pour ces bons encouragements. J'avoue en effet que j'ai parfois honte de parler de choses tristes... en même temps c'est un peu le propre de ceux qui ont l'âme poétique. J'ai beau me dire que certains poètes ont bien dû écrire des choses joyeuses, je n'arrive à faire la liste que de ceux qui expriment la mélancolie voire la douleur. Pour ma part, je pense me situer toujours plus dans la mélancolie que la douleur. En même temps je sais aussi parfois entremêler des choses plus positives et il faut que j'y veille autant que possible. Cela étant dit, je crois absolument en le fait que le "beau" est chargé de mélancolie... toujours ! Que se soit la mélancolie que le beau porte en lui-même ou celle qui se dégage de sa contemplation par le lecteur, spectateur, ...
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