Je reprends la plume virtuelle pour occuper un peu de cet espace qui m'a rarement inspiré ces derniers mois. Il est tout à fait regrettable que mon temps ait été aussi accaparé par le travail ; je persiste cependant à ne pas vouloir y poster ce que la facilité pourrait dans de telles circonstances me dicter : photographies, articles de presse copiés-collés, textes brefs tellement brefs qu'ils seraient sans substance.
Le cycle dont je parle, c'est sans doute celui d'un jeune homme qui d'étudiant "studieux" à chômeur désemparé est devenu pour l'heure un salarié débordé. Ce cycle c'est aussi cet attrait pour les blogs qui s'est sérieusement essoufflé ; il y a quelques années, il y avait une vie permanente... et je ne parle pas de mon blog où je ne publiais qu'une fois par semaine mais de bien d'autres où il y avait toujours quelque chose à lire et à commenter. Ce cycle ce sont ces amis connus sur les blogs et qui de virtuels qu'ils étaient le sont redevenus ; nous avons appris à nous connaître... nous nous sommes rencontrés... et puis chacun est reparti dans son coin avec le sentiment fallacieux d'être plus riche humainement parlant et de pouvoir capitaliser cela dans une sorte de banque nommée notamment Facebook... une banque d'épargne où le capital ne travaille pas ou presque, un peu comme le livret A français qui ne rapporte presque plus rien actuellement.
L'été aura justement été marqué par la désactivation de mon compte Facebook. Je ne pense pas manquer à grand-monde et je n'ai eu qu'un seul contact pour m'écrire personnellement et en parler simplement avec moi, tout en s'assurant que j'allais bien. La froide indifférence règne donc en maîtresse jusqu'au point de non retour, ce moment où l'on se sent plus étranger que familier d'un être pourtant cher. Si je me sens toujours apte à revenir vers ceux qui le souhaitent, il me semble que ce n'est pas le cas de tout le monde et que certains, parmi ceux qui se sont égarés, ne se sentent pas en mesure de reconnaître les bases des édifices qu'ils ont largement contribué à ruiner et s'atteler enfin à leur reconstruction, forts de l'expérience (mal)heureuse passée et de l'envie de se dépasser. On ne peut rien contre cette sorte de culpabilité qui mériterait d'être effacée au plus vite par des actes positifs.
Au fond, ce que je dis là et que je pense depuis un certain temps, ce n'est pas quelque chose qui serait simplement né dans mon esprit. C'est aussi ancré en bien des êtres. Je connais pas mal de gens qui n'ont pas Facebook ou MSN et qui ne comprennent pas à quoi cela leur servirait ; ils restent méfiants, attachés à certaines valeurs d'échange sans doute plus traditionnelles mais qui ont fait leurs preuves et demeurent effectives quand tant d'autres liens s'évanouissent dans le néant technologique. J'essaie d'expliquer quand on me le demande ce que sont ces outils et à quoi ils pourraient servir dans l'idéal, avec mesure et maîtrise. J'ai essayé d'échanger un peu via Facebook notamment mais j'ai senti en définitive que je donnais à mes contacts du combustible pour ne pas revenir à des contacts plus personnels et directs... et sans doute aussi que de mon côté je me résignais malgré ma résistance à essayer de suivre la vie de mes proches de cette façon, faute de mieux, avec ce reflet désagréable d'un lien personnel noyé dans l'impersonnel, d'une mise en scène de sa propre vie avec des scènes composées, des allusions adressées à tel ou tel sans que chacun puisse les comprendre, ...
En cette rentrée, une ombre est venue s'abattre brutalement sur moi et elle n'est pas sans rapport avec ce que je viens d'exposer, ce qui me rend ce constat plus pénible encore. Je songe à toi, mon Cœur, qui viens de nous quitter... je songe à ton besoin quasi frénétique de collectionner des centaines de contacts sur Facebook et MSN... je songe à ton sentiment de solitude qui ne s'est pourtant jamais éteint en dépit de ces artifices... je songe à tout ce temps que tu as ainsi perdu et qui aurait été mieux employé pour les êtres plus essentiels à ta vie ainsi que pour donner libre cours à ton œuvre. Tu es en quelque sorte le symbole de ces âmes perdues en un temps quelque peu vidé de sa dimension humaniste et une technologie victime de son succès.
Le cycle dont je parle, c'est sans doute celui d'un jeune homme qui d'étudiant "studieux" à chômeur désemparé est devenu pour l'heure un salarié débordé. Ce cycle c'est aussi cet attrait pour les blogs qui s'est sérieusement essoufflé ; il y a quelques années, il y avait une vie permanente... et je ne parle pas de mon blog où je ne publiais qu'une fois par semaine mais de bien d'autres où il y avait toujours quelque chose à lire et à commenter. Ce cycle ce sont ces amis connus sur les blogs et qui de virtuels qu'ils étaient le sont redevenus ; nous avons appris à nous connaître... nous nous sommes rencontrés... et puis chacun est reparti dans son coin avec le sentiment fallacieux d'être plus riche humainement parlant et de pouvoir capitaliser cela dans une sorte de banque nommée notamment Facebook... une banque d'épargne où le capital ne travaille pas ou presque, un peu comme le livret A français qui ne rapporte presque plus rien actuellement.
L'été aura justement été marqué par la désactivation de mon compte Facebook. Je ne pense pas manquer à grand-monde et je n'ai eu qu'un seul contact pour m'écrire personnellement et en parler simplement avec moi, tout en s'assurant que j'allais bien. La froide indifférence règne donc en maîtresse jusqu'au point de non retour, ce moment où l'on se sent plus étranger que familier d'un être pourtant cher. Si je me sens toujours apte à revenir vers ceux qui le souhaitent, il me semble que ce n'est pas le cas de tout le monde et que certains, parmi ceux qui se sont égarés, ne se sentent pas en mesure de reconnaître les bases des édifices qu'ils ont largement contribué à ruiner et s'atteler enfin à leur reconstruction, forts de l'expérience (mal)heureuse passée et de l'envie de se dépasser. On ne peut rien contre cette sorte de culpabilité qui mériterait d'être effacée au plus vite par des actes positifs.
Au fond, ce que je dis là et que je pense depuis un certain temps, ce n'est pas quelque chose qui serait simplement né dans mon esprit. C'est aussi ancré en bien des êtres. Je connais pas mal de gens qui n'ont pas Facebook ou MSN et qui ne comprennent pas à quoi cela leur servirait ; ils restent méfiants, attachés à certaines valeurs d'échange sans doute plus traditionnelles mais qui ont fait leurs preuves et demeurent effectives quand tant d'autres liens s'évanouissent dans le néant technologique. J'essaie d'expliquer quand on me le demande ce que sont ces outils et à quoi ils pourraient servir dans l'idéal, avec mesure et maîtrise. J'ai essayé d'échanger un peu via Facebook notamment mais j'ai senti en définitive que je donnais à mes contacts du combustible pour ne pas revenir à des contacts plus personnels et directs... et sans doute aussi que de mon côté je me résignais malgré ma résistance à essayer de suivre la vie de mes proches de cette façon, faute de mieux, avec ce reflet désagréable d'un lien personnel noyé dans l'impersonnel, d'une mise en scène de sa propre vie avec des scènes composées, des allusions adressées à tel ou tel sans que chacun puisse les comprendre, ...
En cette rentrée, une ombre est venue s'abattre brutalement sur moi et elle n'est pas sans rapport avec ce que je viens d'exposer, ce qui me rend ce constat plus pénible encore. Je songe à toi, mon Cœur, qui viens de nous quitter... je songe à ton besoin quasi frénétique de collectionner des centaines de contacts sur Facebook et MSN... je songe à ton sentiment de solitude qui ne s'est pourtant jamais éteint en dépit de ces artifices... je songe à tout ce temps que tu as ainsi perdu et qui aurait été mieux employé pour les êtres plus essentiels à ta vie ainsi que pour donner libre cours à ton œuvre. Tu es en quelque sorte le symbole de ces âmes perdues en un temps quelque peu vidé de sa dimension humaniste et une technologie victime de son succès.
4 commentaires:
pas faux ... !!!
ah, tu es encore là mon p'tit Majhoul. C'est bien. ;)
Ce que vous avez écrit m'a renvoyé vers ma propre interprétation du FB (elle vaut ce qu'elle vaut et je vous demande d'être indulgent :) ). Votre phrase: "à quoi ils pourraient servir dans l'idéal, avec mesure et maîtrise." m'a quelques peu perturbée, c'est que - je pense- on ne peut pas maîtriser ce qui nous lie aux autres sans forcément vouloir maîtriser les autres. Un canal de communication plus étroit permettrait certes cette maîtrise mais cette maîtrise doit-elle être tant louée ? Je ne le pense pas. Mais FB, avec l'étendu des interactions qu'il permet d'établir, les personnes interagissent de manière plus libre et finalement on se libère soi même de rester dans l'attente. On est là parce qu'on est là.
Ceci étant, je partage votre opinion sur l'aspect "consumériste" où le désir de collectionner est souvent synonyme d'un détachement auto imposé et d'une recherche d'un autre que finalement on ne découvre que peu de temps avant d'être pris de honte à vouloir creuser et on se dit que l'herbe est plus verte ailleurs.
Merci pour cette analyse originale. Personnellement je préfère ne pas être "là" mais ailleurs. :) Je parlais plutôt de la maîtrise de l'outil que de celle des autres ; je ne crois pas beaucoup à la maîtrise que l'on pourrait avoir des autres. Certains y croient ; je me souviens de ceux qui me prenaient pour une éminence grise, espèce d'excroissance de neurone pour ami supposé décérébré... selon d'autres amis... Je ne pense pas que l'on puisse maîtriser quelqu'un ; on peut le guider s'il en a envie, c'est tout. Et même les conseils les plus sages ne sont pas toujours entendus.
En fait la question serait sans doute en l'occurrence de définir la notion d'interaction. À n'en point douter on interagit sur Facebook ; reste à savoir si cela a un sens ou non et si cela a la portée d'autres gestes exercés d'autres façons. Pour moi, ayant vu des gens utiliser Facebook en plus du reste, je dirais que c'est souvent une interaction molle et presque vide de sens, souvent inspirée par le désir d'imiter les autres et de se fondre dans un groupe aux pratiques conformistes.
Enregistrer un commentaire