Je demeure fasciné par la contemplation de l'horizon... sans doute un vestige de l'enfance où je passais le plus clair de mon temps les yeux dans le ciel, à la recherche d'une vie meilleure et d'un supplément d'âme.
Je regarde moins le ciel - nettement moins en tout cas - ou plutôt je le regarde différemment. À une vision globalement verticale semble avoir succédé une vision plus horizontale. Là où le ciel n'était pour moi qu'un pur espoir d'élévation et une échappatoire, il est devenu un élément sans doute plus apaisant qui a retrouvé ses deux autres dimensions et par là même son équilibre.
Contempler l'horizon, c'est comme regarder un miroir où se refléterait notre vie à venir, avec son lot de certitudes - éléments intangibles du paysage, montagnes, arbres ou monuments aux airs d'éternité - et puis aussi avec son lot de doutes - brume lointaine ou soleil éclatant qui voile une forme de vérité que nous désirons sans pouvoir l'atteindre.
Il est aussi troublant de constater que l'horizon n'est pas Un. Chaque horizon se distingue d'un autre par sa lumière ou encore cette ligne finale ondulante qui lui donne une identité éphémère. Et pourtant l'horizon reste l'horizon, générant au fond la même émotion, celle d'une âme qui se retrouve presque flottante entre le ciel et l'eau ou le ciel et la terre, une âme légère qui erre avec pour compagnes les caresses du vent et le silence qui murmure...
Cet horizon cristallise aussi la rencontre des différents temps composant nos vies. L'instant présent nous porte vers demain sans nous faire oublier hier. Ces grands espaces qui nous séparent de l'infini, nous les peuplons de pensées foisonnantes, autant d'hommages à nos chers disparus que d'espoirs à celui ou à celle que l'on ne connait pas encore mais qui est forcément déjà quelque part, devant nous.
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