mardi 30 août 2016

Harmonie

J'ouvre mon blog... je ne sais pas encore ce que je vais y écrire... mais il le faut pourtant... je note le titre qui me passe par l'esprit : "Harmonie"...

Je viens de revoir ma précédente note, mes vœux pour la nouvelle année... et force est de constater que cette légèreté que j'appelais de tout mon cœur est loin d'avoir imposé son règne implacable.

Harmonie... j'ai pensé à quelques photographie récemment faites à Bourges, dans le palais de Jacques Coeur, le grand argentier de Charles VII. Devant son palais, on voit la statue en marbre de cet heureux marchand, vêtu à l'orientale, qui fut un véritable trait d'union entre la France et le Levant au 15ème siècle, à une époque où de tels liens préoccupaient plutôt la Sérénissime République de Venise ou le crépusculaire empire byzantin.



Du magnifique palais de Jacques Cœur, je veux retenir en particulier deux images parmi une floraison de formes et de couleurs patinées par le temps.

 La première est celle du jardin qui figure au dessus de la porte du logis. On y voit trois arbres, un acacia de Constantinople, un oranger et un palmier-dattier, ainsi que deux plants de lin et deux plantes tinctoriales. Le tout est encadré de motifs végétaux et d'une légende. Si cet ensemble rappelle à l'évidence l'intérêt de Jacques Cœur pour le commerce des étoffes avec l'Orient, il s'agit aussi de planter le décor de cette activité et de représenter une sorte de jardin des délices, un cadre idéal où la vie foisonne, un lieu pourvoyeur en mets savoureux et en matières premières, le siège d'une harmonieuse connexion entre l'homme et la nature. Un deuxième panneau répond à celui-ci avec d'autres végétaux mais son sens est certainement proche. Cette merveilleuse évocation naturelle nous transporte avec légèreté dans un monde que l'on peut espérer une pleine quiétude.



La seconde image que je retiens est moins une trace graphique qu'un geste architectural qui témoigne déjà de la sortie du moyen-âge et de l'entrée dans la Renaissance : l'escalier à vis dépouillé de son noyau central et rendu ainsi à l'élégance, magnifiée par un remarquable travail de ferronnerie. La plus belle vue en est certainement cette spirale qui s'apprécie de haut, cette impression d'un mouvement simple et qui se prolonge à l'infini.


Que dire enfin sinon que la poésie se vit autant qu'elle s'écrit et que cette harmonie réside dans le regard que nous portons sur tout ce qui nous entoure !