dimanche 28 octobre 2007

Souvenirs à Fourvière

Début août 2002… dans ma longue errance où je cherche à t’oublier temporairement – pendant ton séjour en Tunisie – je me retrouve à Lyon. C’est mon premier séjour à Lyon où je suis déjà passé plusieurs fois sans m’arrêter, comme beaucoup, via l’autoroute A6 dite « du Soleil ».

A vrai dire je n’avais pas entendu souvent dire du bien de la ville de Lyon chez moi, pas plus d’ailleurs que de celle de Marseille. C’est sans doute ce qui m’avait poussé à me rendre précisément seul à Marseille puis à Lyon.


J’ai aimé Marseille, plus encore peut-être les îles du Frioul d’ailleurs… mais enfin c’est un bout de Marseille planté au milieu de la Méditerranée. Lyon aussi je l’ai aimée. En fait j’ai aimé ce qu’on m’avait recommandé de ne pas aimer, heureux de cette sorte de sentiment de liberté, de libre appréciation, à travers mon propre regard et non à travers des paroles rapportées.


Je cherche à t’oublier mais cela a été un échec à Marseille alors j’arrive à Lyon avec l’espoir d’avoir l’esprit moins hanté par ton souvenir. Je compte en particulier sur la visite des nombreux vestiges romains de Lyon et de Vienne pour me changer les idées et développer mes connaissances dans ce domaine qui est ma spécialité tout autant que ma passion.


Il ne m’a pas échappé qu’au moment même où j’arrive à Lyon, un avion doit t’avoir ramené à Paris après ton mois de vacances au bled. C’est la première d’une longue série de séparations temporaires, la plus dure certainement car je n’étais absolument pas préparé à ton départ, absolument pas préparé aux élans de mon cœur dans ces circonstances. Ce mois sans toi m’a révélé la force de ce qui me lie à toi, mon Grand Frère… une révélation quelque peu cruelle puisqu’elle s’est faite dans les larmes et la mélancolie.


Finalement, tout comme à Marseille, il m’était bien difficile de t’oublier à Lyon comme je l’avais naïvement espéré. La perspective de ton retour ne faisait même que rendre mes pensées plus pesantes.


J’erre du côté de Fourvière un matin… je viens de voir la charmante fontaine romaine dédiée à l’empereur Claude sur la place de Trion… je viens juste de parvenir jusqu’à la place Eugène-Wernert où trônent cinq mausolées romains dont deux sont particulièrement massifs et majestueux.


C’est là que mon téléphone se met à sonner et je regarde presque assommé ton nom s’inscrire sur l’écran de mon téléphone… comme un rêve en passe de se réaliser mais en lequel je ne parviens pas à croire… il faut dire que mon téléphone n’a pas sonné depuis des semaines car tu es bien l’un des rares à m’appeler alors. Cet appel est une libération pour moi, la fin d’un cauchemar d’un mois où ton ombre m’a suivi pas à pas quelque soit la direction que je prenne.


J’ai toujours gardé en moi ce souvenir, d’autant qu’il y avait ce cadre merveilleux avec les cinq mausolées romains.


Je me souviens que je suis assis là sur ce banc pour te parler… je me souviens que notre conversation dure très longtemps… elle me semble infiniment longue… je me souviens qu’à ce moment là je n’ai plus qu’une idée en tête : rentrer le plus tôt possible à Paris ! Tu me promets alors de venir m’attendre à Paris, à la gare de Lyon, à l’heure où mon TGV doit me ramener vers toi.


Je raccroche, le cœur allégé… Je compte les heures qui me séparent de toi, mon Grand Frère. Elles sont longues ces heures mais mon cœur est à nouveau serein après ton retour de Tunisie et l’assurance de te retrouver pour longtemps.


Je suis repassé avec une collègue à cet endroit au printemps 2006… cela m’a fait un drôle d’effet de revoir ce lieu si chargé de souvenir et d’émotion pour moi. J’ai pris une photo du banc devant l’un des mausolées. Ce banc insignifiant… ce lieu qui ne vous dit rien… c’est un des endroits les plus beaux au monde…


lundi 22 octobre 2007

Alter ego

Il manque un temps à ma vie
Il manque un temps, j'ai compris
Il me manque toi
Mon alter ego

Tu es parti mon ami
Tu m'as laissé seul ici
Mais partout tu me suis
Mon alter ego

Où tu es
J'irai te chercher
Où tu vis
Je saurai te trouver
Où tu te caches
Laisse-moi deviner

Dans mon cœur rien ne change
T'es toujours là, mon ange

Il manque ton rire à l'ennui
Il manque ta flamme à ma nuit
C'est pas du je
Mon alter ego

Où tu es
J'irai te chercher
Où tu vis
Je saurai te trouver
Où tu te caches
Laisse-moi deviner
T'es sûrement baie des anges
Sûrement là-bas, mon ange
Sûrement là-bas
Sûrement là-bas

Où tu es
J'irai te chercher
Où tu vis
Je saurai te trouver
Où que tu sois
Je voudrais que tu saches
Dans mon cœur rien ne change
T'es toujours là, mon ange

Il manque un temps à ma vie
Il manque ton rire, je m'ennuie
Il me manque toi, mon ami


Alter ego, chanson de Jean-Louis Aubert, extraite de l'album Comme un accord, 2001.




lundi 15 octobre 2007

Que faire à Paris… quand on ne sait que faire à Paris… ?!

Cette note s’adresse en priorité à mes petits frères tunisiens de passage à Paris mais aussi, bien entendu, à tous ceux qui en feront la demande !


Paris est une petite ville par sa superficie (105 km2) et on a relativement vite fait de la traverser quand notamment, comme moi, on aime faire de longues marches urbaines. En règle générale, plus on connaît un lieu et plus il nous semble étroit, étriqué ; plus on a envie alors d’en repousser les limites, de s’évader d’une manière ou d’une autre.


Pour s’échapper de ce qui peut apparaître parfois comme une prison sans murs il n’y a que deux solutions : soit on s’éloigne physiquement de ce lieu, soit on y reste mais on trouve des échappatoires mentales.


Voici donc deux suggestions subjectives pour rompre la monotonie parisienne.


Je peux conseiller une petite virée à Saint-Germain-en-Laye, à 13 kilomètres à l’ouest de Paris. Reliée à Paris par le RER A, c’est une destination idéale pour une demi-journée voire une journée. La gare du RER A se trouve au pied du château, lequel abrite le Musée d’Archéologie Nationale, fondé par l’empereur Napoléon III. On y découvrira l’histoire du sol aujourd’hui français depuis la préhistoire jusqu’à l’époque du haut moyen-âge en passant par les périodes celtique et romaine. On peut également se détendre dans le parc du château et parcourir notamment la longue terrasse (2,4 kilomètres) qui surplombe une boucle de la Seine ; on y a un très beau panorama sur Paris et La Défense mais aussi vers le nord-ouest de l’Ile-de-France un peu moins urbanisé. On peut ensuite s’engager dans les allées de la forêt de Saint-Germain-en-Laye, qui borde le parc du château, et les marcheurs les plus courageux (4 kilomètres de marche à prévoir) pourront rejoindre à travers la forêt, s’ils ne partent pas trop tard (la nuit tombe vite en cette saison !) et s’ils savent s’orienter, les gares Achères-Grand Cormier ou Maisons-Laffitte, situées sur les branches du RER A se dirigeant vers Cergy et Poissy.


Pour ceux qui apprécient les balades en forêt, on ne peut que leur conseiller également de se rendre en forêt de Fontainebleau, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Paris. Pour cela il faut prendre le RER D ou un train express régional Bourgogne à la gare de Lyon et descendre dans une des gares situées entre Melun et Moret-Veneux-les-Sablons et entre Moret-Veneux-les-Sablons et Bourron-Marlotte. Le dimanche matin il y a même un train qui marque un arrêt en pleine forêt, entre les stations de Bois-le-Roi et Fontainebleau-Avon, à charge pour les randonneurs de rejoindre ensuite l’une des gares citées pour repartir.


La ville de Fontainebleau mérite aussi un détour pour la visite de son château, chargé d’histoire depuis la Renaissance jusqu’au Second Empire. Le parc est agréable à parcourir et on peut notamment s’arrêter au bord du célèbre étang rempli de grosses carpes (les enfants aiment les nourrir avec des petits bouts de pain) ou faire le tour du grand canal, un espace moins fréquenté et donc plus calme. A voir aussi le Jardin de Diane et ses paons qui feront la roue pour peu qu'on les flatte suffisamment !


Ceux qui préfèrent s’évader tout en restant à Paris doivent suivre une préparation mentale particulièrement soignée. Cela passe par plusieurs choses :

prendre le temps ! Le Parisien est pressé. Il court, il se précipite, il se jette, … il bouscule parfois… bref laissons-le s’esbaudir joyeusement au sortir du bureau et profitons un peu du temps, de l’atmosphère de la ville… ;

regarder tout et partout ! Le Parisien finit par baisser les yeux, regarder toujours les mêmes choses, ne jamais lever la tête au dessus d’une ligne d’horizon située à deux mètres de hauteur… pourtant on voit le soleil à Paris… eh oui ! ;

suivre des itinéraires variés ! Le Parisien aime la monotonie. Il n’aime rien tant que suivre le même chemin de la porte de son immeuble jusqu’à la station de bus ou de métro la plus proche. Au moindre problème, au moindre changement il est perdu car il ne connaît rien au-delà d’un rayon de cent mètres de son domicile et de son travail… qui va le guider alors sinon vous ? donc apprenez à être plus intelligent que lui ! ;

découvrir Paris ! Le Parisien connaît sa ville… du moins c’est ce qu’il pense et c’est d’ailleurs pour cela qu’il ne la regarde plus, tel deux vieux amants lassés l’un de l’autre. Laissons-le dans cette lénifiante certitude… employons nous à être les éternels touristes parisiens, voir chaque jour en cette ville ce qu’elle porte en elle de nouveauté… s’émerveiller surtout de tout et de rien… lire l’Histoire dans les pierres de la cité… savoir où l’on est, savoir pourquoi on y est… pourquoi on aime y être… pourquoi on s’y sent bien…;

rêver de Paris ! Le Parisien ne rêve pas de Paris, il rêve d’ailleurs… sa maison de campagne à Crottes-en-Pithiverais ou Montcuq, son prochain séjour à la Grande Motte où sa femme pourra montrer ses bourrelets siliconés, botoxés et teintés aux UV, à son prochain séjour à l’étranger n’importe où mais le plus loin possible (pour épater les collègues !) pourvu qu'il y ait du sable, de l'eau chaude et du soleil. Rêvons de ce à quoi il ne rêve pas… regardons chaque carrefour comme l’inconnu… chaque chemin comme une invitation à une aventure …


Cette liste n’est probablement pas exhaustive mais cela me semble déjà un bon début. Autant rappeler que je suis moi-même un Parisien, qui a heureusement échappé aux défauts susdits tandis qu’il a tout aussi heureusement hérité des qualités également susdites !


A Paris, chaque pas peut se révéler merveilleux pourvu qu’on sache le faire convenablement ! Je ne vais pas révéler mes p’tits coins secrets dans Paris parce que je préfère les partager à deux plutôt que d’écrire froidement où ils se trouvent. Cependant je donnerai un simple exemple illustré.


A environ deux cents mètres à l’est de la Mairie de Paris, pourtant située en plein cœur urbanisé de Paris, on trouve une sorte de place de village… un endroit parfaitement dépaysant, peu connu et peu fréquenté, relativement épargné par la circulation… c’est au croisement des rues de l’Hôtel de Ville et des Barres. On y a une vue superbe sur le chevet et le transept de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais, une église des XIIIe et XVe-XVIIe siècles construite sur une légère éminence, ce qui rend plus impressionnante encore son élévation. Je ne peux que vous conseiller d’y faire un saut et si vous percevez la magie des lieux, si l’espace de quelques secondes vous vous sentez ailleurs qu’à Paris tout en y étant, vous aurez tout compris !


lundi 8 octobre 2007

Si on tourne en rond...

Je te regarde… Que j’aimerais te parler !
Je ne vois plus que toi quand je suis là...
Je tourne en rond… encore et encore…
Une fois là, une fois ailleurs, là où tu es…
Tu me regardes aussi vraiment beaucoup…
Nos regards se transpercent mutuellement…
Tu me fais perdre mes moyens, ma raison…
Et je passe et repasse quinze fois devant toi…
Vendredi tu as également tourné en rond…
Et tu m’as jeté encore ton regard acéré…
Jusqu’à quand va-t-on se regarder ainsi ?
Jusqu’à quand va-t-on tourner en rond ?
Si on tourne en rond, va-t-on se rattraper ?
Si on tourne en rond, qui va rattraper l’autre ?
J’aimerais que ce soit toi qui me rattrape…
J’aimerais que tu m’attrapes par l’épaule…
Et me dises « arrêtons de tourner en rond ».
Je suis trop timide… je n’ai pas le courage…
J’ai peur de nous exposer au regard des autres ;
J’ai peur de te blesser par une maladresse…
J’ai peur de ne pas émouvoir ton cœur…
J’ai peur de tout… je n’ai peur de rien…
Je ne sais plus où j’en suis. Je suis fou de toi !
Tu me fais rêver quand ton regard m’assassine…
J’aimerais t’aimer… t’aimer peut être… ?