Je pense à toi en ce moment. Je pense à toi plusieurs fois chaque jour comme à tous mes autres amis ; c’est normal, je ressens pour toi une grande amitié. Pourquoi cette amitié… ? Pourquoi pas ! L’amitié n’est pas une chose que l’on choisit, c’est une chose qui s’impose à nous, que l’on ressent ; c’est une chose que l’on vit. Je n’ai pas choisi d’être ton ami ; je ressens simplement cette amitié au plus profond de moi-même.
En ce moment je suis un peu perdu. C’est vrai que l’amitié donne en général des repères… elle rassure.
Mais là, je sais que tu as des soucis. Je l’ai senti depuis déjà longtemps. Tu as souvent peur pour moi ; tu me trouves trop fragile… parce que tu connais et redoutes ta propre fragilité. Toi aussi tu es un petit roseau que le vent peut faire fléchir.
A chacun de tes actes de ces derniers jours, je découvre un peu plus l’ampleur de ton trouble actuel. J’aimerais t’aider comme j’aide tous les gens que j’aime. J’aimerais être près de toi pour te soutenir comme je l’ai toujours fait.
Tu m’as dit que tu voulais me tenir à l’écart de tes soucis et je respecte ton choix. Tu sais bien que je sais me montrer pudique quand je sens qu’une question te gêne.
Bien sûr c’est difficile… être là, impuissant… regarder tous ces signes un peu désespérés que tu envoies, ces signes tristes que j’essaie en vain de comprendre. Je comprends que cela ne va pas mais je ne comprends pas vraiment pourquoi… et je n’aime pas rester sans comprendre.
Que faire ??? Rien… je ne peux rien faire… sauf te dire que je pense à toi, que si tu as besoin de moi je suis là. Te dire que le fait que je sois différent des autres peut t’apporter un soutien inespéré. Te témoigner mon affection bien réelle, là où d’autres restent paralysés sans pouvoir exprimer leurs sentiments. Je suis un garçon mais je n’ai pas peur de te dire « Je t’aime ». Je t’aime pour toujours.
Tu m’as demandé pardon pour cette période difficile ; j’avais des larmes aux yeux quand tu m’as demandé pardon. Pardon de quoi ? Quelle est ta faute ? Tu vas mal et moi je devrais te pardonner ? Il faudrait déjà que je te reproche quelque chose ! Je n’ai rien à te reprocher. La vie est telle une mer infinie, un océan pas toujours pacifique ; on doit y affronter des creux et des vagues. Tu es dans un moment difficile de ta traversée ; ce n’est pas le moment de te faire le moindre reproche et d’ajouter une peine supplémentaire à ton esprit.
Et puis qui suis-je pour te faire des reproches ? Ce n’est vraiment pas à moi, humain imparfait, à te juger. J’ai peur aussi parfois de te blesser et si tel était le cas, il me faudrait espérer ton pardon. Je dois être aussi bon pour toi que, je l’espère, tu le seras pour moi.
J’ai l’espoir que tes soucis finissent par s’estomper, que tu retrouves le cœur léger. Quoi qu’il arrive je serai là ; je serai toujours là pour toi car c’est mon choix. Je t’ai donné une partie de mon cœur comme à chacun des êtres que j’aime. Prend ta part… garde-la précieusement et pense à moi comme je pense à toi.
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Je pense à quelqu’un en écrivant cette note… mais en fait cette histoire je la vis régulièrement avec mes amis. Je veux simplement dévoiler à travers ce petit texte le fonctionnement de mon âme et de mon cœur. Je souhaite simplement montrer quelles sont les choses qui font que je trouve maintenant une petite place dans ce monde où j’ai longtemps été perdu et rejeté.
L’amitié a donné un sens à ma vie. En conséquence, j’essaie toujours d’aider mes amis à trouver leur propre chemin…