lundi 29 septembre 2008

« Mais non idiot je pense très fort à toi. »*

Ô mon beau Soleil, mes yeux tendres ne voient que toi :
Ils te dévorent et te caressent, mon Trésor, ma Soie !
Où que je sois et quoi que je fasse, mon doux Espoir,
Toutes mes pensées n’ont de cesse, du matin au soir,

De t’appartenir, depuis le jour où ton cœur s’est emparé
De la citadelle de mon être jusqu’alors désemparé.
Tel Virgile mon âme veut chanter tes insignes vertus,
Elever pour toi ce temple vers le ciel et mille statues,

Polir leurs antiques marbres de mes larmes de joie,
Louer à jamais tes merveilles par l’ardeur de ma foi.
Je serai ton Orphée, hérault fidèle de notre Amour,

Si tu le veux, si tu me regardes, si j’existe toujours.
Ne choisis, ô Rêve d’Ailleurs, aucun autre chemin ;
Ton souffle est le mien, ta main mon unique destin.


* Titre inspiré d'une phrase d'anthologie reçue par mail... un jour passé. Tes derniers mots évidemment... ! C'est fou le nombre de personnes qui pensent à nous sans jamais songer à nous le dire... C'est encore mieux quand on se fait en plus traiter d'idiot... J'avais écrit ce poème d'amour pour toi... et comme tu ne lis sans doute pas mon blog, tu ne le sauras jamais... Quelle vie... !

mardi 23 septembre 2008

Qui sont mes lecteurs ? (2)

Je suis toujours aussi passionné par la consultation des statistiques du blog et particulièrement l’intitulé des requêtes formulées sur les moteurs de recherches et qui aboutissent sur mon blog.

On pourrait en faire des lignes et de lignes de commentaires. Je me contente donc de faire la synthèse de ces requêtes pour les quelques jours écoulés, ce qui sera déjà bien suffisant pour souligner quelques phénomènes intéressants.


La grande constante est constituée par les requêtes liées à la poésie, une partie principale relative à Jalal al din Rumi (« textes de Rumi », « Rumi traduit en français », « Rumi vin ivresse poésie », « Poèmes de Rumi », « Jalal al din Rumi poème », « poèmes de Rumi extraits », « Jalal al Din Rumi poèmes », « Jalal Roumi », « recueil de Rumi », « Rumi amour texte », « Rumi wikipedia ») [normal vu que je porte son nom !], une autre à Alphonse de Lamartine (« Lamartine Méditations poétiques Isolement », « analyse du mal d’être de Lamartine l’Isolement », « Mal de vivre Lamartine Isolement », « Lamartine Méditations poétiques Le vallon », « poème de Lamartine », « Lamartine Isolement », « Poème sur l’inspiration de l’isolement »). Des demandes plus spécifiques aboutissent sur le blog : « je t’aime je garde l’espoir poème », « poème qu’est-ce que je peux faire pour t’aimer », « partir aller n’importe où poésie », « poésie partir aller n’importe où invocation », « poème tunisien sur l’âne » [une bonne idée de poème… j’y songerai], « poème tunisien bientôt près de toi », « poème tourner en rond », « poésie si seulement je n’avais rien vu ? » [eh oui la curiosité est parfois un vilain défaut !].


En lisant avec la poésie, les requêtes relatives aux sentiments humains sont également très nombreuses, en lien avec mes nombreux textes intimistes. Je dois avouer que certaines demandes sont assez bouleversantes pour moi et j’espère toujours, en les lisant, que mes mots apportent un petit quelque chose à la personne qui confie son désarroi à un moteur de recherches et épreouve le besoin de trouver un peu de réconfort à travers d’autres expériences : « manque affection du père », « Mon cœur toujours enveloppé de tous ces souvenirs », « je te suis tu me suis et on tourne en rond », « manque de signe d’affection », « comment lui faire dire que je lui manque ? », « aller ailleurs », « avancée du temps qui passe », « mes larmes sans très cher. », « je voudrais tant lui manquer », « que faire quand on ne sait rien faire. » Il y a quand même des demandes qui traduisent plus de joie en matière sentimentale : « Mon cœur je t’aime », « rêver de tourner en rond », « textos avec des mots tendres d’amour et doux à envoyer » [quel manque d’imagination et de spontanéité ! autant faire les choses simplement mais personnellement], « Je me dis que cela valait la peine », « mon cœur amour », « texte d’amour je te trouve la plus belle de la classe », « Imprimer enveloppe écrite je t’aime » [paresseux !].


Les requêtes liées à l’Histoire sont, sans surprise, assez nombreuses et la plupart concernent l’histoire ancienne de la Tunisie. Elles sont essentiellement en rapport avec les vestiges archéologiques (« ruines romaines dans le Maghreb »), avec le site de Carthage (« musée Lavigerie livre » [le musée Lavigerie, précédemment appelé « Musée Saint-Louis » est l’actuel musée de Carthage], « photo ancien palais beylical sur la plage de La Marsa », « Carthage », « Carthage Tunisie », « cathédrale Saint Louis Carthage photos anciennes », « Carthage La Goulette Tunisie », « Skander Sayadi » [l’auteur d’un livre sur Carthage]). Manifestement les requêtes relatives au Kef vont devenir nombreuses suite à la publication d’un texte récent à ce sujet (« histoire Kef », « Vivre au Kef Mifort », « l’histoire d’el Kef », « l’histoire du Kef en Tunisie »). Les autres demandes concernent d’autres villes telles que Sousse (« Sousse à l’époque du Protectorat ») et Monastir (« Monastir ancienne photo », « photos anciennes de Monastir »). Il est également question de requêtes plus globales sur la Tunisie notamment avec « Habib Bourguiba » [le père de la Tunisie contemporaine], « Philippe Thomas Gafsa » [le découvreur des gisements de phosphates de la région de Gafsa] ou « timbre de Gabes au Tchad. » [un timbre tunisien faisant référence à une traversée du désert organisée en 1928 en voitures équipées de chenilles]. On notera le poids de certains récits totalement fantaisistes qui souvent nous ramènent au fantasme du gain facile : « roi français part en Tunisie se cacher avec un trésor. » [« et si seulement je pouvais le retrouver ce trésor… »]. La France est représentée uniquement dans les requêtes avec la fameuse « botte de nevers », dont je ne me lasserai jamais de dire qu’elle consiste à planter son épée entre les deux yeux de l’adversaire. Enfin, n’oublions pas que l’historien a droit à ses instants de détente, ce qui justifie la requête « archéologie contrepèterie », demande tout à fait justifiée si l’on songe à « il mettait le produit de ses fouilles dans des caisses » ou encore à la mythique « aux sites de Bologne il préfère les mines de Pompéi. »


De nombreuses requêtes concernent les proverbes ; j’avais consacré un texte il y a déjà fort longtemps aux proverbes tunisiens, d’où l’arrivée régulière de visiteurs sur mon blog à ce titre : « proverbes tunisiens en arabe », « proverbe tunisien aimer », « proverbe sur les Tunisiens », « proverbe tunisois. » Des requêtes concernant les proverbes plus généraux parviennent également sur ce blog : « regarder le passé proverbe », « proverbe envie de te connaître », « proverbe cœur noble », « proverbe sur les régions », « proverbes d’oubli », « proverbes avec héritage », « proverbe bien dans mes bras. » Je dois dire que le plus amusant est sans doute le « proverbe normal. »


Bien que ce blog ne consacre qu’une part mineure à la musique, elle apparaît cependant de temps en temps, suffisamment pour capter un certain nombre de requêtes. Certaines font références à des chansons précises : « love "everybody's got to live" » [la fameuse chanson de l’interlude d’Antenne 2 dans un temps que les moins de vingt ans n’ont pas connu], « Aubert alter ego site:.blogspot.com » [noter la précision de la demande], « Si seulement je pouvais lui manquer musique seule », « Distinction particulière de la chanson savoir aimer » [eh bien c’est que Florent Pagny utilise le langage des signes dans le clip de la chanson], « Si seulement je pourrais » [… lui manquer… j’en ai marre de lire toujours « si je pourrais » ! Cette faute affreuse est manifestement très répandue donc je rappelle qu’on écrit « si je pouvais » ! ], « faire un dessin sur la chanson si seulement je pouvais lui manquer » [manifestement un devoir scolaire !]. J’avoue que j’ai éprouvé une certaine tendresse en découvrant la requête « chanson ancienne mon gentil roumi. » [c’est vrai que je suis gentil !]. Quelqu’un s’interroge aussi sur la fête de sainte Cécile : « fête des musiciens du 21 novembre » [le 22, pas le 21 !] tandis qu’un autre, manifestement mal remis de la dernière fête de la musique se demande comment survivre à la cacophonie ambiante : « législation sur le bruit le jour de la fête de la musique. » Le bruit reste au cœur de préoccupations parfois singulières : « piano avec casques danger pour les oreilles » [un sujet que je cède au maestro Bruno Delaigue !]. Enfin quelqu’un cherche à « acheter un luth oriental en Tunisie. »… et on ne peut que l’en féliciter, même si ce blog lui sera de peu de secours dans cette démarche !


Paris… Paris sera toujours Paris, n’est-ce pas ?! Eh bien pour moi c’est bel et bien la ville où l’on ne peut vraiment jamais s’ennuyer… apparemment certains ont du mal à s’en convaincre si j’en crois les nombreuses requêtes qui posent la question : « que faire Paris ? », « que faire à Paris ? », « que faire quand on est à Paris ? ». Dans ce domaine il y a ceux qui sont peu prévoyants (« que faire sur paris aujourd’hui ? » [quand on est « sur » Paris, il faut mieux descendre sinon on risque de tomber !], « que faire à Paris aujourd’hui ? ») et les prévoyants (« que faire à paris en octobre ? »). Les lieux dégageant un certain mystère attirent toujours l’intérêt (« cimetière du Père lachaise », « Paris coins secrets »). Quelques requêtes concernent la banlieue et notamment les randonnées en forêt : « Achères Grand Cormier forêt balade », « Arrêt forêt RER Fontainebleau » , « sortir s’évader une journée proche Paris. » Enfin on notera les réflexions hautement philosophiques impliquées par la demande inachevée « vous êtes parisiens quand… » [vous êtes parisiens quand vous vous sentez parisiens, c’est l’essentiel !].


Si je dis que la Tunisie est souvent l’objet des requêtes aboutissant sur ce blog, cela ne devrait pas spécialement vous étonner. Outre ce que j’ai déjà dit à propos de l’histoire tunisienne, divers sites sont concerné mais on est plutôt là dans la demande de renseignements parfois très étranges : « Plaque de rues de Tunis » [Mariem, si tu me lis… !], « Boîte de nuit en Tunisie » [c’est bien connu que je suis le meilleur spécialiste de ces lieux !], « Mystères de Kelibia » [cela fait un peu « Les mystères de l’ouest », sauf que Kelibia est à l’est, dans le cher Cap Bon], « Choufli hal » [pour ceux qui ne le sauraient pas, il s’agit du titre d’un feuilleton diffusé spécialement pendant le Ramadan en Tunisie], « Appartement Hergla » [ce blog n’est pas une agence immobilière], « Ines Bardo » [ben dis donc il doit y en avoir pas mal des Ines au Bardo ! comment savoir si c’est la bonne ?!], « combien de kilomètres entre la France et la Tunisie ? » [se reporter à ce que j’en ai dit l’an passé], « traduction français tunisien » [désolé mais on ne fait pas cela ici et ailleurs sur internet on ne le fait pas non plus encorep pour l’instant !], « inscrire agrégateur tunisie blog » [je ne suis pas le secrétaire d’Houssein donc voir son agrégateur ou son blog directement !], « injustice Tunisie » [vaste sujet], « les Tunisiens » [tout aussi vaste sujet], « voyageurs européens en Tunisie », « carte Monastir » [carte postale oui, carte routière non !], « Kef », « fleur Tunisie full jasmin », « autoroute Sfax Tripoli »[c’est pour 2013, inchallah !], « le nouveau Sfax avec photo. » [non je ne parle pas du nouveau Sfax ; il faudrait déjà que je parle un peu plus de l’ancien].


Les voyages forment la jeunesse… ils déforment aussi le dos et les pieds des marcheurs ! Certains viennent ici rechercher des informations sur les planisphères (« planisphère monde mariage », « photo du planisphère représenté à plat », « petit planisphère », « je veux voir sur le planisphère »). Mes allusions régulières au « plat Pays » ont été remarquées (« le plat pays », « que survole-t-on quand on revient de Tunisie vers la Belgique » [cela dépend du plan de vol du pilote, des couloirs aériens suivis… et de l’aéroport d’arrivée]). Mon blog accueille régulièrement des passionnés de grands prix avec « circuit Nevers Magnicourt », « Nevers Magnicourt » [s’ils savaient combien je me désintéresse de ces courses…] ; je préfèrerai à la rigueur l’appel grisant des « grands voyageurs et scientifiques » ou encore ce mystérieux « jeune pays au vent du nord. » Il est exact que « partir n’importe où » est une sorte de rêve avec l’espoir de pouvoir dire « quand on y est on ne sait où on est. » Un lecteur anonyme recherche des « souvenirs de Fourvières » [j’en ai à revendre, des bons et des moins bons ; en tout cas Lyon restera définitivement une ville ayant eu une importance énorme dans la vie mais ceci est une histoire qui sera développée une autre fois !].


Ma passion pour la vie du rail me vaut aussi de nombreuses visites, particulièrement au sujets des chemins de fer tunisiens : « construction du chemin de fer en Tunisie », « transport ferroviaire Sfax », « train AM 800 Tunisie », « le train à grande vitesse Tunisie SNCFT » [tellement rapide que personne ne l’a encore vu !], « les travaux de la SNCFT Gabès ». En revanche, je crains de n’avoir rien écrit qui puisse satisfaire la demande « archéologie ferroviaire gares en ruines en France », pas plus que celle pour « une langue commune au trafic ferroviaire » [s’agirait-il d’un espéranto ferroviaire ou tout simplement d’une harmonisation des signaux ?].


J’avais noté lors de la précédente étude que la nourriture était souvent source de requêtes, particulièrement les « gâteaux arabes » durant la période du Ramadan. Je dois dire que cette année c’est nettement moins important dans le volume des recherches, à croire que tout le monde a récupéré les recettes l’an passé et qu’elles sont devenues inutiles cette année ! On trouve cependant encore une demande pour « excellent gâteau » ou pour un « gâteau marocain » tandis qu’un autre s’intéresse au « bouillon de Tunisie. » Certains s’intéressent aux « plats les plus célèbres du monde » [malheureusement cette requête renvoie à un de mes textes sur la Belgique autrement appelée le « plat pays » !]. On saluera enfin le courage de celui ou celle qui s’interroge sur « trop manger de chocolat par jour » [« l’abus est dangereux pour la santé. A consommer avec modération » !].

Au titre des nouvelles thématiques apparues dans les requêtes, l’une des plus significatives concerne « l’enterrement ». Suite à ma note d’août intitulée « Enterrement de première classe », qui évoquait l’enterrement symbolique d’une histoire d’amour, de nombreuses requêtes liées aux enterrements aboutissent sur mon blog, ce qui, je l’avoue, m’a un peu refroidi en même temps que cela m’a touché. « enterrement ce jour à Paris » [cela fait un peu : « eh si j’allais à un enterrement aujourd’hui ; voyons donc les avis d’obsèques dans le journal ! »], « poèmes célèbres lus pour les enterrements » [je n’ai pas cela en stock malheureusement], « Un message d’espérance dans un enterrement », « enterrement de 1ère classe », « Poème d’amitié enterrement », « pensée enterrement. » En revanche, je ne sais pas comment je dois prendre « Rumi cimetière » ! Si c’est pour moi, je suis encore bien conservé pour mon âge, désolé ! Enfin cela concerne peut-être plutôt Jala al din Rum, ce qui m’arrangerait finalement. De même « prochain anniversaire de Rumi » n’est sans doute pas une marque d’attention que l’on voudrait me témoigner : encore un cadeau qui va me filer sous le nez !


Heureusement que des anonymes pensent vraiment à moi, sans que l’on puisse confondre avec le grand Rumi : « Roumi blog », « Roumi Tunisie », « roumientrelafranceetlatunisie.blogspot.com. »


Un autre phénomène me fascine ; c’est de pouvoir mesurer l’impact d’un événement sur la blogosphère. Je l’avais souligné en juin dernier lors de la fête de la musique, quand ma note de l’année précédente à ce propos avait connu un pic de consultation. C’est un peu comme un capteur sismologique qui percevrait un phénomène éloigné et par ailleurs insoupçonné. C’est ainsi qu’Arte a diffusé dimanche dernier le film Le dernier Empereur (1987) de Bernardo Bertolucci consacré à la vie d’Aixinjueluo Puyi, dernier empereur de Chine. Cette diffusion a entraîné durant la semaine écoulée un pic de requêtes relatives à ce film et à l’histoire qu’il raconte : « Aixinjueluo Puyi », « Puyi », « Aixinjueluo Puyi gay » [euh… je ne crois pas], « Pu yi film », « déporté Sibérie Pu Yi », « mort de Pu yi », « les épouses de Pu Yi » [les deux épouses ; la souffrance de la « seconde épouse » et la déchéance de la première, opiomane, sont au cœur du film], « cousine de Pu Yi » [c’est la vilaine cousine de Pu Yi qui travaille pour le compte des Japonais et qui fait des choses bizarres avec l’impératrice !], « précepteur de Pu yi » [Reginald Johnson, un personne charismatique du film], « Reginald Johnson livre Pu Yi », « Reginald Johnson. »


D’autres requêtes, heureusement peu nombreuses, sont relatives à la sexualité ; elles arrivent rarement sur des pages véritablement pertinentes : « manger agrandir bite » [on y croit !], « Kelibia porno » [ah oui Kelibia by night cela doit être torride], « nues 1900 », « mauresque nue photo » [sous prétexte que c’est vieux c’est évidemment CULturel], « les décolletés d’août » [… sont parfois un peu trop décolletés], « Frida blonde Margot » [ça sent le gars frustré qui fantasme !], « quel est l’endroit idéal pour faire l’amour quand on ne veut po que ça se sache » [si je te le dis ici, tout le monde le saura !], « Forêt Saint-Germain 78 coins chauds. » [soit un gars qui recherche des dames compréhensives moyennant finance, soit un gars qui cherche d’autres gars].


Les malentendus précédents ne sont pas les seuls. Celui qui veut des informations sur les « enregistrements de boîte noire » est loin de se douter que c’est de mon cerveau que je parle ainsi ! De même celui qui recherche une « photo de classe Peyssonnel 2007 » ne risque pas de trouver la moindre information à propos de cette école marseillaise sur ce blog. Pour en rester au domaine éducatif, on ne propose pas non plus ici de « révisions inline » On donne bien la « définition du sport collectif » et la « définition des sports individuels » mais elle est sans doute peu conventionnelle ! En tout cas ces requêtes, groupées dans le temps venaient de diverses adresses établies au Maroc ; encore une fois on peut constater certains phénomènes de concordances. Enfin celui qui chercherait « Youyou numismatique » ne trouverait sur mon blog aucun numismate nommé Youyou !

lundi 15 septembre 2008

Mon refuge (II)

Il y a un an et quelques poussières, j'avais écrit Mon refuge, un texte destiné à évoquer l'un de mes endroits favoris, le Jardin des Plantes. Depuis lors on peut dire que j'ai été satellisé sur ce lieu que j'ai dû faire visiter une dizaine de fois, sans compter les promenades en solitaire. Des images de ces promenades à deux me reviennent, des pensées nostalgiques heureuses qui me font sombrer dans une certaine mélancolie, surtout quand je pense à ceux qui se sont depuis évanouis. Il y a toi aussi, toi qui me dis aimer ce lieu et avec qui il me faudra y aller également... une question de logique humaine.

Quoi qu'il en soit, il m'a semblé opportun de renouveler cette expérience en proposant un autre de mes refuges ; je l'ai découvert au début de cette année, dans une de ces errances mélancoliques qui me poussent à marcher dans Paris sans savoir où je vais. Ce faisant, on parcourt souvent les mêmes lieux, presque instinctivement, et il faut une certaine force pour décider de changer de trottoir, tourner à gauche quand on tourne systématiquement à droite de tel ou tel monument, ... Il y a aussi ce que je qualifierais de "redécouverte", des lieux que l'on connait sans les connaître, des lieux que l'on a connu et dont on avait négligemment oublié les charmes... cette redécouverte n'en est que plus heureuse.

Si vous décidez de partir à la chasse au Roumi, voici un nouvel endroit où vous risquez de me trouver, du moins aux périodes creuses de l'année :
ce lieu charmant est le port de l'Arsenal à Paris. Un port en plein Paris... un Ailleurs en pleine ville, dans cette ville que je connais tant... J'en conseille la visite aux périodes les plus rudes, quand on est sûr de n'y croiser personne ou presque... quand on n'y trouvera que les passionnés, les convaincus. Dès les beaux jours ce lieu doit être envahi de parasites qui viennent s'y montrer... paraître... séduire... Vous ne me faites aucun effet et ne comptez pas sur moi pour me dévoiler à votre regard intéressé... C'est le risque des endroits un peu originaux, décalés, situés en plein coeur de Paris où règnent le politiquement correct, le sociologiquement correct, le culturellement correct et j'en passe... Voilà donc une petite promenade sur place entre novembre et mars me semble tout à fait saine de ce point de vue. Le regard peut s'y délasser et s'y concentrer sur l'essentiel, sur la vérité de ce lieu comme de bien d'autres d'ailleurs.

Héritier des fossés adjoints à l'enceinte parisienne de Charles V, construite entre
1356 et 1383, le bassin de l'Arsenal n'a pris sa forme actuelle qu'au XIXe siècle, époque à laquelle le port de l'Arsenal était une place d'échanges commerciaux intenses, à la jonction du canal Saint-Martin et de la Seine. Aujourd'hui l'endroit est bien calme et le tumulte de la navigation commerciale a cédé la place au calme de la navigation de plaisance. C'est une vaste place, coupée en deux dans sa longueur par le canal... placée en retrait de la ville... en contrebas. Y accéder c'est comme pénétrer dans un autre monde... un monde de relative quiétude d'où l'on peut observer l'agitation environnante avec un certain recul et détachement... comme un miroir éclatant de la vanité de la vie.

Il faut bien reconnaître qu'en tant que port de plaisance l'endroit peut être mortel d'ennui... mais ce silence est appréciable dans certaines circonstances de nos vies et d'autant plus appréciable dans une ville somme toute relativement bruyante comme l'est Paris. Bien évidemment il serait intéressant de revoir le port de l'Arsenal lorsqu'il est plus animé... mais on est souvent déçu par l'animation des ports de plaisance de toute façon. Rien ne vaut un port de pêche, de marchandises ou de voyageurs... et je songe encore avec nostalgie aux heures passées notamment à la gare maritime de Marseille, portant mes regards affectueux à Habib. On serait déçu donc si l'on recherchait à l'Arsenal autant d'agitation, autant de vie et de fantaisie.


Ce mouvement, on le trouvera dans le souffle de l'air, dans le murmure qu'il produit, dans les ondulations de l'eau du bassin, dans le frémissement de la végétation à demi-endormie du jardin qui y a été créé sur le quai oriental, dans le son de nos propres pas sur le sol. Et puis, qui sait, peut-être croiserons nous le précieux regard ou le rare sourire, ceux d'une personne en quête de cette vérité simple du lieu qui en fait la touchante beauté. Un endroit que l'on peut également voir à deux, en amis ou en amoureux ; j'attendrai alors...


mardi 9 septembre 2008

Et si on parlait un peu du Kef…

Quand un écrivain du genre de Paolo Coehlo sort un nouveau pavé, tout les bloggeurs tunisiens en parlent sur leurs blogs ; bon j’exagère… mais à peine ! En revanche, quand il s’agit de présenter des ouvrages relatifs au patrimoine tunisien, il y a déjà moins de monde et c’est pire encore quand cela concerne une ville du nord-ouest tunisien !


Un non Tunisien finirait bien par croire que ce pays est désertique, hormis le littoral entre Bizerte et Jerba ! Quant aux Tunisiens, la peste du régionalisme, autrement appelée xénophobie appliquée à ses propres concitoyens, fait souvent des ravages parmi eux. Plutôt que d'épiloguer sur ce douloureux sujet, essayons plutôt de contribuer à détruire ces mauvais procédés en évoquant tant qu’on le pourra ces belles terres, si injustement méprisées, des environs du Kef, Jendouba et Béja.


Le livre de Camille Mifort, Vivre au Kef quand la Tunisie était française, paru au début de l’année 2008, est une heureuse contribution en ce sens. Il se propose d’évoquer la vie des Keffois durant la période allant de la conquête française, en 1881, jusqu’à l’indépendance, en 1956 ; l’ouvrage s’achève en fait par l’évocation de la période 1956-1962, marquée tant par les soubresauts de la décolonisation progressive en Tunisie que par ceux du conflit voisin franco-algérien.


Le Kef est présenté par le biais d’écrits de savants des XIXe et XXe siècles mêlés aux témoignages d’anciens habitants de la ville. Le tout est agrémenté d’une riche documentation iconographique : cartes postales anciennes, photographies et gravures. Le livre est suffisamment captivant pour se lire d’une traite ; quant aux illustrations, elles peuvent donner lieu à de longues observations, à l’affût de détails significatifs, par exemple l’architecture ou encore les pratiques vestimentaires. On regrettera cependant que la documentation iconographique ne soit pas mieux mise en valeur par des légendes descriptives et par un essai de datation, même approximatif, des clichés photographiques et gravures, cette démarche pouvant permettre de mesurer visuellement une part des évolutions du site et contribuant à l’appréhension dynamique de l’Histoire. Il manque également un plan du Kef avec le nom ancien des rues pour faciliter la compréhension des textes et la lecture des illustrations.


Les témoignages recueillis couvrent une bonne partie de la période considérée par le biais de récits de témoins directs ou transmis à ces témoins par leurs aïeux. Comme pour les illustrations, on pourra déplorer l’absence de précisions sur ces sources orales : nom de l’interviewé, indication de son origine sociale, datation approximative des faits relatés ou tout autre information utile permettant d’apprécier un peu plus encore la portée d’un témoignage. Cela étant dit, la curiosité est tout de même bien satisfaite par ces récits, très vivants et très évocateurs de ce que fut la période du protectorat français au Kef.


Le mérite de ce livre, même s’il semble s’appuyer pour l’essentiel sur le témoignage des Keffois d’origine française ou italienne ainsi que de Keffois tunisiens juifs, est de parvenir à une esquisse suggestive de la vie de l’ensemble de la population. Les récits oscillent entre nostalgie d’un bonheur perdu et lucidité sur un espace clair-obscur marqué par les inégalités sociales et les limites de la tolérance et de la compréhension des uns envers les autres. À l’ombre immuable de la Kasbah et des remparts de la médina, les rares enfants tunisiens alors scolarisés suivaient les cours d’histoire française où « leurs ancêtres étaient gaulois », les Français et les Italiens vivaient leurs rapports au rythme de l’histoire politique agitée des deux métropoles, et le quartier juif était parfois mis à sac par des Keffois musulmans.


L’évocation de la seconde guerre mondiale montre comment les bonnes fortunes se faisaient et se défaisaient en peu de temps, à l’exemple de ces Italiens keffois soudainement valorisés par la victoire italo-allemande de 1940 puis déportés en Algérie suite à la Campagne de Tunisie qui ruinait leurs espoirs d’une Tunisie italienne plutôt que française. Ces espérances rendues vaines n’étaient que le prémice de maux plus rudes, à l’épreuve de la décolonisation, marquée par des drames ayant endeuillés chacune des communautés. Si une part de tragique émane donc de l’ouvrage de Camille Mifort, il se dégage aussi un fort sentiment d’humanité car, malgré leur coexistence dans un contexte qui était on ne peut plus fragile et porteur de sa propre perte, les diverses communautés du Kef savaient parfois se rapprocher, le temps de fêtes vécues dans la joie collective ou par la grâce de liens d’exceptions noués au-delà des différences et des différends et qui n’ont sans doute été brisés que par la mort, non par le temps et la distance.


La promenade dans les rues anciennes du Kef, alors important pôle administratif et commercial et place militaire stratégique, est donc bien plus que la simple évocation des éléments les plus significatifs du paysage urbain ancien, notamment les divers quartiers communautaires, les bâtiments publics, religieux et militaires ou encore les rues, places, fontaines et lavoir. C’est une invitation à la réflexion sur une époque et ses ambiguïtés, sur l’ambivalence humaine face aux épreuves de la vie. Ce temps nous interpelle ! Abreuvons-nous en alors à Ras el Aïn, la source de l’antique Sicca Veneria où les néguels venaient avec leurs ânes puiser l’eau pure partagée par tous les Keffois.


Camille Mifort, Vivre au Kef quand la Tunisie était française, MC - Éditions, 2008 (ISBN 978-9973-807-76-2).


lundi 1 septembre 2008

Mon Coeur...

« Mon Cœur »... Deux mots magiques... Qui n'a rêvé de les entendre ?!

Le monde est mal fait... Il y a ceux qui aimeraient les entendre ces mots magiques mais ne les entendent pas... ceux qui les entendent mais font la fine bouche... ceux qui les prononcent sincèrement... ceux pour qui ils ne sont qu'une simple forme d'expression mécanique vidée de signification.

Pour ma part, il m'est arrivé d'entendre ces mots et je n'ai jamais refusé de les recevoir, même quand, à l'évidence, ils relevaient plus d'un usage banalisé que d'une conviction profonde. Eh oui car il faut bien le reconnaître, il est des « environnements », pour parler en terme pudique, où il est de bon ton de s'appeler « Mon Cœur », « (Mon) Chéri/(Ma) Chérie », ... Cela finit par en être parfois écœurant et l'on peut relier ce phénomène à l'emploi tout aussi galvaudé du mot « ami », si noble pourtant mais qui désigne aujourd'hui à peu près tout sauf la véritable amitié.

Au passage, mon souci de dépasser cette forme d'amitié insipide est une de mes motivations pour trouver des mots ou des gestes plus chaleureux et sincères qu'à l'accoutumée; il faut bien essayer de se distinguer, de révéler aux autres la véritable nature de son cœur au milieu d'un océan d'uniformité. Malheureusement nul n'est prophète en son pays et il m'arrive de temps en temps d'avoir des réclamations à propos de ces mots tendres que j'invente ou auquel je m'efforce de donner un supplément d'âme. On me demande ainsi parfois de ne pas les employer pour telle ou telle raison. Parfois cela vire au pathétique :

« Pourquoi me dis-tu MON cher ? CHER suffirait amplement ! » ; « Cela me gêne que tu m'écrives MON COEUR ou MON CHÉRI dans un mail » ; « Je ne suis pas TON COEUR... Je ne suis pas TON ANGE... je ne suis pas TON FRÈRE ! ».

Que dire... ?! Que je me sens bien seul face à de telles réclamations, que l'embarras que suscite parfois mes mots ne me laisse pas indifférent mais que cela me dissuade rarement de me détourner de ce en quoi je crois. Évidemment ce que je dis là pourrait donner l'impression de mots ou de gestes imposés sans souci du bien-être de l'autre... mais ce n'est pas si évident en réalité.

D'abord il y a parfois des arrières-pensées très complexes et notamment une forme de culpabilité. Il est certain que les marques d'affection sont parfois rejetées car elles mettent celui ou celle qui les reçoit face à sa propre incapacité ou à sa propre difficulté à en prodiguer. Il m'est arrivé d'entendre « puisque je ne peux rien faire pour toi, ne fais rien pour moi sinon j'aurai mauvaise conscience. » Il est évidemment difficile de lutter contre de tels arguments !

La réticence face à ces marques d'affection peut aussi être liée à une forme de peur. Il est vrai que nous vivons dans un environnement de plus en plus froid (hormis au niveau du climat !) et donc tout ce qui incarne la chaleur humaine est regardé comme singulier voire même comme suspect. Beaucoup, même s'ils l'acceptent, ne comprennent pas l'affection originale qui anime certaines personnes. Et plutôt que d'essayer de la comprendre, ils essaient parfois de la réprimer, ce qui est la solution de facilité mais évidemment pas la meilleure.

Cette réticence est double quand les marques d'affection sont le fait d'un homme. Je rappellerais simplement ce qu'avait dit de moi une lectrice de ce blog il y a deux ans : « tu allies la force d'un homme à la sensibilité d'une femme ». C'était un compliment sincère mais on voit bien la problématique qui s'en dégage, cette supposée dichotomie des caractères de l'homme et de la femme. Dans cette logique, l'homme n'a pas à exprimer son affection et à en recevoir. Le cas échéant c'est un aveu de sa faiblesse !

Qu'on le veuille ou non, nous sommes forcément marqués par ces règles non écrites mais profondément ancrées dans les usages sociaux. Les marques d'affection peuvent être repoussées parce que celui qui les reçoit ne se sent pas la possibilité de les recevoir, notamment du fait qu'il est un homme et que c'est un homme qui les lui adresse. Cela me fait penser à cette situation où l'on serre quelqu'un dans ses bras et où l'on sent que l'autre a les bras qui pendent ou qui font des sortes de petites tapes gênées qui semblent vouloir dire
« mon Dieu, cesse-cela ; je suis en train de perdre ma virilité »...

Pour ma part, je suis pour une vision résolument ambitieuse et volontaire dans le domaine des sentiments humains et je me soucie guère des jugements négatifs qui pourraient me frapper ; j'en ai déjà suffisamment entendu pour me dire qu'il faut essayer de faire ce en quoi l'on croit sans se soucier trop des jugements bêtes et méchants. Les mots et les gestes sont donc au rendez-vous et je ne me renierai pas.

Ces mots et ces gestes j'ai été longtemps incapables de les prodiguer et le jour où j'ai pu le faire, je me suis senti enfin libéré. Je dois cette liberté à quelques personnes qui m'ont offert eux-mêmes ponctuellement ces attentions rares ; ils ont été pour moi comme une révélation de ce
tte tendresse inlassable et singulière que j'avais au plus profond de moi. Le paradoxe c'est que certaines de ces personnes qui m'ont incité à me libérer ont parfois été de ceux qui ensuite me reprochaient certaines de mes attentions ! C'est souvent ainsi d'ailleurs. Comme l'on dit, il n'y a pas de fumée sans feu ; ceux qui reçoivent des mots ou gestes qu'ils pourraient un jour trouver gênants sont ceux qui un jour précédent ont ouvert la porte à cela par leurs propres mots ou gestes. Pour ma part, je m'efforce d'être d'humeur invariable, et d'adopter un comportement cohérent.

Aussi face à ces difficultés, j'ai toujours agi avec une certaine fermeté, la fermeté de la sagesse qui ne succombe pas aux pressions irréfléchies mais cherche à les tempérer. On ne peut pas obliger quelqu'un à revenir en arrière surtout quand on a favorisé ce qu'il est devenu. En outre, si on salue en moi l'un des amis les plus attentionnés qui soient, on ne peut pas en parallèle me demander de renoncer à ce qui manifeste précisément cette attention ; ce serait me priver en définitive de mes moyens d'expression ; ce serait me priver de mon âme. L'essentiel est bien de recevoir avec bonheur toute marque d'attention en sachant quelle est sa valeur profonde plutôt que de discuter de la forme qu'elle prend. Souvent donc en guise de récompense pour mon attention sincère je n'ai droit qu'à ce genre de réflexion sur ma façon de m'exprimer ; quel bonheur !

Certains de mes mots ou gestes ont pu créer des malentendus auprès de tiers. Il est vrai que tout geste ou toute parole peut être mal interprété par un tiers car l'humain a souvent en lui ce goût pervers pour donner une signification tordue aux choses les plus simples, belles et pures. L'humain ne peut s'empêcher de passer son regard par dessus notre épaule pour s'enquérir des détails de notre vie ; certains n'hésitent pas à aller jusqu'à violer notre intimité, notamment en prenant connaissance de correspondances intimes qu'ils ne comprennent pas mais qui peuvent les rendre totalement hystériques ; j'ai quelques exemples très précis en tête. Plutôt que de voir le bien ils verront le mal, plutôt que de voir le simple ils verront le compliqué, ... Comment réagir face à de telles réactions ? Eh bien il faut vivre librement sans se soumettre aux jugements ignorants ; il faut lutter sans transiger contre la bêtise humaine, la curiosité malsaine et la jalousie de ceux qui nous entourent !

Mes mots ou mes gestes sont l'Amour... s'ils sont mal compris par des tierces personnes, pourquoi se tourner vers moi pour me demander des comptes ? Pourquoi vouloir opposer la bêtise à l'amour ? On est en plein paradoxe car, sous prétexte que l'on n'a pas le courage de s'attaquer à la bêtise, on préfère rogner sa propre liberté et renoncer aux attentions les plus tendres qui soient. Il faut au contraire savoir défendre les principes les plus nobles si l'on veut contribuer à embellir notre univers.

Mes amis les plus proches sont mes frères ; je les aime, je les chéris. C'est tout !

On m'a souvent demandé le pourquoi de ces mots... parfois même ces demandes prennent l'allure de véritables mises en accusation et je suis alors en quelque sorte sommé de me justifier. Triste monde où nous vivons...

« Mon frère » c'est certainement le désir de composer ma propre famille et notamment de me donner le frère que je n'ai pas eu... reconnaître en l'autre son égal, celui avec qui l'on voudrait pouvoir tout partager.

« Mon Cœur » est une façon de dire à une personne combien elle compte pour moi, au point d'être comme une partie de moi. Chaque parcelle de mon cœur est habitée par un être cher, témoin et acteur de ma vie tout comme l'est effectivement notre propre coeur.
« Mon Cœur » c'est une façon de célébrer l'unisson qui devrait exister entre deux êtres reliés par une forme d'affection.

« Mon Ange » représente le bienfait de l'Autre à mon égard, cette sorte de bonheur qu'il contribue à m'offrir. L'Ange est aussi cet être singulier, tout comme moi, celui qui n'est pas tout à fait de ce monde, qui a un regard original sur la vie.

« Je t'aime »... ce que l'on doit dire à ses amis... car il n'existe pas d'autre verbe pour cela... la solution de facilité consiste évidemment à ne rien dire, ce qui se traduit d'ailleurs assez souvent par l'inaction. Un verbe, ce verbe, marque d'engagement, est le signe de ma volonté d'action.

Tous ces mots n'ont au fond rien d'absolument original et subversif ; j'ai eu la chance de pouvoir les entendre, rarement il est vrai, avant de pouvoir les offrir si naturellement aux gens que j'aime.

Je dédie cette note à l'un de mes amis les plus chers. Je l'aime très fort ; il fait mon bonheur quand je parle avec lui. Il est comme une étoile qui brillerait mille fois plus que les autres. Je lui dis des mots tendres ; il ne les comprend pas. Adieu alors... même au lointain, tu seras plus que jamais dans mon coeur pur mais brisé...
Mieux vaut l'exil au reniement... je me tournerai vers l'horizon, vers toi, et je dirai tout haut ce que tu ne veux pas entendre... le souffle de mes mots doux parviendra peut-être un jour jusqu'à ton rivage apaisé.