mardi 4 août 2009

Que feriez-vous en cas de souci à un passage à niveau ?

Le train demeure un des moyens les plus sûrs et confortables pour voyager. Il arrive cependant que des imprévus perturbent le bon déroulement de ces déplacements, qu'il s'agisse d'incidents techniques liés aux trains et infrastructures ferroviaires ou encore d'accidents impliquant d'autres usagers de la route.
Le récent accident de Fondouk Jedid, le 31 juillet 2009, vient nous rappeler combien les passages à niveau sont des points vulnérables en terme de sécurité.

Il faut rappeler que le train possède la priorité absolue sur tous les autres usagers. En effet, le train ne peut pas s'arrêter aussi rapidement que les autres usagers. Pour une vitesse commerciale de 130 kilomètres par heure, un train parcourt 2,166 kilomètres par minute et 36,11 mètres par seconde. Le temps de freinage est très variable d'un train à un autre puisqu'il dépend de plusieurs facteurs : coefficient de décélération, temps de réaction du frein, déclivité, adhérence, masse freinée, ... Il faut une distance comprise entre 500 mètres et un kilomètre environ pour qu'un train roulant à une vitesse de 130 kilomètres par heure s'arrête. Si le conducteur d'un train constate de visu la présence d'un obstacle sur la voie, il ne peut donc pas l'éviter ; si l'obstacle est à faible distance, le conducteur n'a parfois même pas le temps de commencer à freiner avant de le percuter.

La seule solution pour éviter ce genre d'accident réside donc en quelques mots.

D'abord la
prudence. En France, les statistiques montrent que plus de 98% des 1200 accidents annuels aux passages à niveau sont dus à l'imprudence des usagers (piétons ou individus motorisés) traversant les voies. Sur ces 1200 incidents annuels, on comptabilise en moyenne une centaine de collisions entre un train et d'autres usagers. Une collision sur deux provoque la mort, en général parmi les usagers ayant traversés les voies avec imprudence., négligeant tout particulièrement la signalisation On note enfin que les accidentés sont souvent familiers des lieux, d'où un certain relâchement de la vigilance et une vitesse d'approche souvent inappropriée. Ce constat global montre d'ailleurs que, même avec un haut niveau technologique sécurisant les passages à niveaux, comme c'est le cas en France, les accidents restent difficiles à éviter si les usagers ne prennent pas mieux leurs responsabilités.

Ensuite la
réactivité. Que l'usager ait commis ou non une imprudence, il se doit de réagir rapidement en cas de stationnement prolongé sur les voies. Cela vaut aussi pour toute personne témoin de ces difficultés et qui a évidemment le devoir de réagir. Il est important d'évacuer le plus rapidement possible les voies ferrées sous peine de risquer sa vie. Il convient ensuite de prévenir immédiatement la société de transport ferroviaire ou, à défaut, les autorités de secours (police, gendarmerie/garde nationale, pompiers, ...) de la présence d'un obstacle sur les voies. Il n'y a en général que quelques minutes pour essayer d'éviter les accidents, d'où la nécessité de le faire dans les plus brefs délais. Le 3 juillet 2009, une collision a eu lieu en France, dans le département de la Haute-Vienne, entre un train Corail Paris-Cahors et une remorque agricole tombée accidentellement sur la voie. L'agriculteur appelle la gendarmerie à 20h40. La gendarmerie alerte la SNCF à 20h41. De son côté, la SNCF ne semble pas avoir pu informer le conducteur à temps pour qu'il s'arrête. La collision se produit vers 20h45, soit cinq minutes seulement après l'alerte. Dans tous les cas, chaque minute et même chaque seconde compte en de telles circonstances. Chacun doit donc être en mesure de réagir avec efficacité.

Voici un site à visiter pour s'informer et tester ses réactions personnelles en cas de difficultés à un passage à niveau : http://www.securitepassageaniveau.fr/index.php.

Dans le cas de l'accident de Fondouk Jedid, il est inquiétant de constater que la SNCFT communique peu. Aucun message sur son site internet notamment... si bien que l'on peut s'interroger ensuite sur sa capacité à remettre en cause les procédures d'alertes. Faire une large publicité aux épreuves rencontrées impose en effet logiquement de se remettre efficacement en question, dans l'intérêt de tous. Espérons que ce soit le cas malgré tout. Les routes tunisiennes étant particulièrement meurtrières, on peut attendre du train qu'il garantisse un niveau de sécurité exemplaire et conforme au slogan de la SNCFT.

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