mardi 8 novembre 2011

La folie de l'art

Au détour d'une exposition tout aussi originale - chaque créateur est unique - que banale - l'art contemporain joue assez souvent sur les mêmes registres (provocation, sexualité, ...) -, j'ai été frappé, plus encore que par le passé, par le lien fréquent entre la folie et l'art et, plus largement, entre la souffrance et la création.
Yayoi Kusama, née en 1929 au Japon, est une artiste installée dans les années cinquante aux États-Unis d'Amérique où elle a côtoyé les plus grands artistes de son temps.
Depuis les années 1970, Yayoi Kusama est rentrée au Japon et vit, à sa demande, dans un établissement psychiatrique.
Son œuvre est très variée tant du point de vue technique (peinture, collage, photographie, performances, happening, ...) que du point de vue stylistique. Diverses périodes se sont succédées parmi lesquelles celle des peintures monochromes ou encore celle des objets hérissés de phallus en tissu blanc.
Beaucoup de créations de Yayoi Kusama laissent deviner un profond malaise personnel, une souffrance quant au monde environnant, des obsessions, ... En cela, l'art n'est pas toujours un divertissement et une réjouissance de l'âme. Parfois même il suscite un profond malaise, que ce soit pour les thèmes représentés, les techniques utilisées ou encore en raison du parcours personnel du créateur.
Je n'ai pu m'empêcher de penser à toi qui nous a quitté et qui étais si mal dans ta peau, en dépit de certaines apparences ; l'art exerçait une telle tension en toi ; il était au fond ton unique raison de vivre... Je suis ressorti de cette exposition glacé, songeant au passé et à ce profil d'"artiste en souffrance" si fréquent. D'autres sont heureusement plus épanouis dans leur vie personnelle et professionnelle.
De l’œuvre variée de Yayoi Kusama, je retiendrai quelques-uns de ses premiers tableaux - petits sujets réalisés avec force de traits et de couleurs variées - ou ses derniers, très colorés, sans oublier son étonnante installation de petites lumières multicolores se démultipliant à l'infini sur des parois revêtues de miroirs.


 Une exposition à voir pour tout ce qu'elle peut inspirer d'émotion esthétique ou encore sur les motivations de l'artiste et de son désir de création.


1 commentaire:

comment maigrir a dit…

ça fait peur un peu :)