dimanche 1 mars 2009

J’ai été agressé par une beurette

Tout arrive dans la vie… même ce en quoi l’on ne veut pas croire par bonté, même quand on a l’habitude de relativiser tout ce qui nous environne. Autant le dire, l’agression que j’ai récemment subie ne m’a blessé ni physiquement ni moralement. Le terme d’ « agression » me semble toutefois justifié par la nature des mots et des gestes qui ont été dirigés contre moi. Il faut dire aussi que ma gentillesse a évité que cet incident ne prenne des proportions plus graves.


J’étais un soir passé dans un train, en banlieue parisienne, rentrant chez moi, dans la cité où je vis depuis trente ans… Le train s’arrête à chaque station ; à l’une d’elle montent trois individus qui se font immédiatement remarquer : le genre de personnes qu’il vaut mieux ne pas regarder directement car, on le sait, un simple regard peut être dangereux en banlieue.


Pas besoin de regarder d’ailleurs ; il suffit d’écouter et l’on n’en sait déjà que trop en cinq minutes… Il s’agit d’un garçon et de deux filles. Leur intonation est spécifique d’une frange marginale de banlieue… étrange « accent » déconnecté d’une quelconque origine ethnique ou d’une transmission par éducation familiale ou scolaire mais acquis au contact de certains autres jeunes des cités qui prétendent ainsi se reconnaître.


Rapidement, ces trois personnes remplissent de leur « présence vivante » l’ensemble du wagon… on apprend leur prénom et leur origine, toujours sans les avoir regardé : les filles sont d’origine magrébines et le garçon d’origine africaine noire. Ils racontent tout fort ce qu’une personne honnête s’emploie pudiquement à ne révéler qu’à ses proches. Et quelle publicité ?! Dix-sept – dix-huit ans d’âge ; cursus scolaire des plus calamiteux mais bon résultats en revanche en terme de délinquance active – trafic de drogue, troubles de l’ordre public, outrages à agents –, le tout revendiqué avec fierté, les gardes à vue ou convocations judiciaire consécutives étant en quelque sorte leur Légion d’honneur.


Rien ne nous est épargné de ces destins déjà peu glorieux, le tout dans un langage susceptible de générer un suicide collectif sous la Coupole du Quai de Conti. Entendre une jeune femme de dix-huit ans s’écrier fièrement « j’m’en bats les couilles » ou encore « j’te nique ta race » est presque abyssal d’inhumanité… c’est l’âge de la pierre impolie ! Tout comme est affligeant de l’entendre s’extasier quand le garçon lui enseigne une méthode permettant à une caillera – « racaille » en langage des cités – de détrousser une autre caillera [je ne révélerai pas cette fameuse méthode qui n’a rien de glorieuse mais qui semble être efficace]. Notez que ces jeunes, peu solidaires entre eux sortis de leur petit cercle d’intimes, n’ont pas attendu qu’on les qualifie ainsi pour se désigner eux-mêmes de « racailles » mais ils ont leur pudeur donc il faut le leur dire en verlan. Alors évidemment quelque bonne poire viendra pleurer sur le sort de ces pauvres hères, tout en oubliant que d’autres jeunes banlieusards au même profil social sont restés dans le droit chemin et subissent eux-mêmes ces comportements lamentables.


Malgré mon afflixion profonde à devoir supporter de tels propos pendant un laps de temps qui paraît vite devoir être une éternité, ayant malheureusement choisi de m’installer dans le wagon où ils devaient par la suite s’installer, j’en venais presque à me féliciter qu’ils ne se mettent pas à écouter de la musique avec un niveau sonore très élevé ou encore à fumer au mépris de tous quelque substance illicite dont ils se targuent de faire commerce. J’en venais aussi à me dire qu’ils étaient sans doute encore trop « mignons » pour me détrousser, hypothèse toujours à envisager cependant après quelque autre mauvaise surprise antérieure – de simples tentatives heureusement – dans ce domaine.


Je me disais donc qu’il fallait supporter avec courage ces agités du bulbe et leur laisser le bénéfice d’un vague doute. C’était sans compter l’audace de l’une des deux filles qui s’est soudainement levée et est venue s’asseoir face à moi, ruinant du coup ce vague doute que je leur accordais encore. Alerte générale… Pour la première fois, je lève la tête et je regarde donc cette pauvre fille qui trépigne devant moi… pas un premier prix de beauté d’ailleurs mais ce n’est pas grave quand on doute aussi peu de soi, que ce soit de ses charmes et de son intelligence. La tchatche est censée remplacer toute autre qualité présente chez un individu éduqué. J’ai senti alors que cela allait être ma fête, moi qui n’avais pourtant pas pris de billet pour ce fâcheux spectacle.


Cette jeune femme, dix-huit ans, rappelons-le, et qui ne peut terminer une phrase, quasi systématiquement vulgaire, sans jurer « sur le Coran », se met alors à me tripoter les cuisses et les cheveux devant tout le monde en me disant des horreurs du genre « t’es bon… j’te kiffe… j’suis une bombe tu sais… » J’étais tellement sidéré par cette situation que j’ai oublié une bonne part de ce qu’elle m’a dit alors ; cependant j’étais totalement écoeuré de ces mots et gestes d’une vulgarité incroyable. J’ai poliment demandé à cette monstrueuse créature de me laisser tranquille et de cesser ses gestes déplacés. Elle a recommencé à plusieurs reprises, me posant une foule de questions du style « t’es pas marié ? t’as pas d’alliance ? t’es gay ? t’as une copine ? tu bandes ? »


Je ne savais plus trop quoi faire tellement elle me collait comme un véritable chewing-gum d’Hollywood… je n’osais pas être trop rude car, en cas de dérapage, l’homme a toujours tort par rapport à la « faible » femme, c’est bien connu, même si cette jeune femme n’hésite sans doute pas à faire le coup de poing dans son existence si mouvementée. En outre les provocateurs n’attendent parfois qu’un dérapage de la part de celui qu’ils importunent pour mieux lui démolir ensuite la figure… Enfin, il fallait compter sur la réaction à la fois un peu gênée et amusée, de ceux qui accompagnaient cette infâme personne et se méfier d’une éventuelle réaction collective à mon égard ; adepte de la non violence que je suis, je réfléchis toujours à deux fois avant de réagir à ceux qui sont susceptibles, seuls ou en bande, de me frapper ; j’ai assez donné dans ce registre étant adolescent et n’en suis nullement nostalgique.


J’étais vraiment bien en peine pendant plusieurs minutes dans cette situation, pensant que cette fille allait rapidement lâcher prise et tentant de jouer vaguement l’apaisement en ce sens. J’ai fini toutefois par comprendre qu’elle n’avait manifestement pas de limites (moins que moins !) et j’ai fini par me lever hâtivement et gagner la porte du wagon pour échapper à ce calvaire pour le garçon éduqué, gentil et discret que je suis. Le train arrivait heureusement là où je voulais descendre… et ce fut donc une délivrance des plus douces, sachant que j’ai quand même dû presser le pas puisque cette horrible beurette et ses amis descendaient à la même station que moi.

11 commentaires:

ice a dit…

Vraiment désolant!!
Je ne sais plus quoi dire si ce n'est que la demoiselle (je préfère encore dire ça que racaille) en question voulait juste s'amuser, dégager une frustration peut etre, elle n'a trouvé de mieux à portée de mains, que le mec bien poli et discret(celui qui ne cadrait pas avec le paysage!), Peut etre qu'elle a voulu se sentir intéressante, désirée par quelqu'un, quelque part c'est rassurant et flattant de susciter l'interet des gens.
Je crois que se sont simplement des gens simples qui ont appris depuis leurs pas tendre enfance de survivre (et non pas vivre!) dans la misère, la vulgarité, la violence, le harcellement et le chaos.
Ce sont tout simplement des êtres mal aimés, mal encadrés, mal nourris qui essaient de se défouler sur les autres.
C'est triste, c'est désolant, mais le plus grave, c'est que c'est toléré...On fait avec quoi!

Roumi a dit…

@ice : je ne sais pas comment l'appeler mais en tout cas je ne pense pas qu'elle soit encore demoiselle ! :p Elle m'a affirmé d'ailleurs avoir un copain donc je ne pense pas qu'elle soit frustrée : même si elle a peut-être des soucis de virginité, elle ne doit pas se priver de tout... et il ne doit pas manquer de garçons pour suivre une telle personne dans ses excès. Il suffit de voir l'obsession sexuelle des jeunes, qui se fait régulièrement de manière ouverte et sans aucune délicatesse : je ne m'inquiète donc pas pour elle !

C'est clair que cela peut être agréable de susciter l'intérêt des gens mais il vaut mieux quand même choisir ceux qui sont le plus à même de répondre à ce type de demande... elle savait parfaitement que ce ne serait pas le cas avec moi ; c'est de la pure provocation me semble-t-il.

Je ne pense pas en tout cas qu'il faille invoquer la misère et la survie. Ce genre de personne, par le biais de combines plus ou moins douteuses, a souvent un train de vie nettement supérieur à celui dont se contentent les gens peu fortunés mais honnêtes. Quand je vois des jeunes gens en banlieue se plaindre de la misère alors qu'ils portent déjà sur eux des centaines d'euros en tenues et accessoires divers, je crois que l'on a perdu tout sens des valeurs, oubliant ce qu'étaient nos vies il y a encore quelques années.

Anonyme a dit…

tu a ete agresse par une fille de huit ans
pk employer le mot beurette? ou parler de son origine? c'est une Francaise non ?
une francaise delinquante!!
donc tu a ete agressee par une fille delinquante!!

Roumi a dit…

@double x : oui une fille de 8 + 10 ans. :)
Pourquoi le mot "beurette" ? Première réponse : pourquoi pas ! C'est un mot qui n'est pas péjoratif et il a été popularisé à la base par les principaux intéressés, désignant les jeunes français d'origine maghrébine. Ce mot a été créé au sein même d'un environnement banlieusard par l'usage du verlan, passant du terme "arabe" au terme "beur". Il est vrai que ce terme est relativement démodé actuellement et que les jeunes au "parler banlieusard" lui préfèrent depuis quelques années sa version à nouveau passée au verlan : "rebeu".

Deuxième réponse : si on écoute attentivement les jeunes qui usent et abusent de ce langage un peu spécial des banlieues, on s'aperçoit qu'ils se désignent et désignent les autres prioritairement par leur origine ethnique. Exemple de dialogue :
- J'ai vu X ce matin ?
- Qui c'est X ? C'est un rebeu ("arabe") ?
- Oui, tu sais c'est le gars qui sort avec Y.
- Ah oui, Y, c'est la fille renoi ("noire") ?
- Oui c'est elle ; elle est toujours accompagnée par une "blanche".
Voilà donc au delà de la nationalité qui est très certainement la même (française), cet environnement est marqué par la forte nécessité ressentie de se définir soi-même et de définir les autres par l'origine.

Pour ma part, il m'arrive très souvent de ne pas donner cette caractéristique quand je la juge inutile à la compréhension et/ou à la réflexion. En outre, cette origine n'est pas nécessairement identifiable mais quand tu es face à quelqu'un qui donne son prénom, qui jure sur un texte sacré, ... il devient difficile d'ignorer ce qu'il est ! En l'occurrence il est intéressant de préciser l'origine de cette fille car cette origine est associée à une certaine morale (sociale, religieuse, ...) que nous connaissons bien et qui proscrit précisément tout ce qu'elle se permet de faire. Le décalage entre la réalité de ses actes et la supposée transmission de cet héritage, lié à des origines qu'elle n'hésite pas à manifester, est donc un phénomène fort intéressant et dont il convient de parler.

Le vernis du politiquement correct nous conduirait effectivement à dire que c'est une fille française comme une autre. Pourtant elle a ses spécificités ; elle a notamment sa propre façon de se définir elle-même et d'appréhender les autres. Si on veut analyser sa situation, qui illustre le comportement de certaines jeunes femmes des banlieues françaises que j'ai pu croiser, il faut prendre en compte tout ce qu'elle est.

Je voulais aussi provoquer symboliquement à travers ce texte en renversant les notions habituellement présentées ; ici une femme agresseur et non un homme... ici une jeune issue de l'immigration agresseur et non un français "de souche" comme certains préfèreraient sans doute le lire sur la blogosphère tunisienne, par confort intellectuel. Ce texte se veut dérangeant.

24Faubourg a dit…

c 'est vraiment désolant! ils font honte à la France et à leur pays d'origine...

Roumi a dit…

@24Faubourg : c'est en effet peu flatteur ; le plus triste est que cette image désastreuse peut logiquement s'imprimer facilement dans la tête de personnes qui n'auraient pas d'autres contacts avec... les femmes, les jeunes, les banlieusards, les personnes issues de l'immigration, ... Ce type de fille est un danger public tellement elle fait du tort à plein de gens par son attitude ! J'avoue que c'est surtout l'image de la féminité qu'elle véhicule qui m'a le plus écoeuré.

ptitbou5 a dit…

Si tu t'es fait 'accoster " c'est que tu doit être assez beau goss hihi
enfin restons sérieux ce genre de fille moi je ne les plaint pas, d'ailleurs pourquoi les plaindre ou leur trouver des excuses "adolescence difficile,sans père bla bla bla" beaucoup de gens on eu des malheurs et c'est pas pour autant qu'il tourne mal...
Et les "racaille"comme on dit, croyais moi ne sont pas les plus malheureux et sont même plus riche (si on peux dire sa comme ça )que vous et moi....
Bravo pour ce texte plein de réalité.

Roumi a dit…

@ptitbou5 : pour la beauté, je ne sais pas. De toute façon, cette fille m'a dit qu'elle avait un copain ; ce qu'elle a fait avec moi, c'était par pure provocation donc à mon avis elle est capable de refaire le même numéro avec n'importe qui, jeune, vieux, moche, beau, ... :)

Ptitbou5 a dit…

j'ai juste dit ca pour un peu dédramatiser la chose,il faut avoir de l'humour dans la vie....et je pense bien que cette fille a fait ca par pur provocation ...

Anonyme a dit…

toutes ces réactions viennent de la part d'intellectuels.
Femme ou homme lorsqu'ils aggressent méritent de bien se faire tabasser et peut-être même plus. A leur risques et périls et puis ce sont des durs.

VideoBeurette a dit…

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