mardi 7 juillet 2009

Notre chemin

Notre chemin a de la chance ; il est le seul à savoir où il mène et par où il passe.

Ceci dit on sait parfaitement qu'il mène à la mort en passant par des moments de tristesse et d'autres de bonheur ; ce qu'il nous manque c'est de savoir en fin de compte à l'avance ce que sont ces moments de tristesse et ce que sont ces moments de bonheur. Sans doute le saurons-nous bien assez tôt ! Ce ne serait sans doute pas un grand avantage d'avoir le don de connaître à l'avance ces différences étapes d'une vie. Cette ignorance où nous sommes permet d'ailleurs de se dire que tout reste permis en terme d'espoir et que notre marge d'action demeure immense.

J'étais il y a peu une petite vague lavant la plage de La Marsa (qui en a bien besoin !)... je m'y suis trempé les pieds et le bas des jambes à l'ombre du soleil déclinant. C'était. simple et beau ; c'était vivifiant et inattendu. Je m'étais en effet promis de ne plus jamais me baigner en plein jour mais les conditions n'étant alors pas foncièrement défavorables, je me suis laissé aller à cette douce perspective. L'eau jouait avec moi, allant et venant, parfois douce et parfois rude. Cela a duré un bon moment mais l'échelle du temps est démultipliée dans de telles circonstances où l'on se met à savourer chaque instant. J'étais pensif, essayant de digérer toutes mes émotions plaisantes ainsi que les deux chocs rudes qui se sont abattus sur moi, dont l'un en plein dans ce bonheur.

J'ai songé à ce bonheur, rare et éphémère, et il se rappelle à nouveau à moi, chaque jour depuis. Là-bas repose une part de moi, de mon âme. J'y ai abandonné non sans peine un rêve après l'avoir vécu autant qu'il était possible. La douceur de ce souvenir me poursuivra longtemps ; peut-être même pourrais-je le revivre à nouveau mais toujours à titre temporaire ; tout l'art consistera à ne pas regretter ce qui ne peut pas être et à s'envelopper du voile doux de ce qui a été, de ce qui pourrait être à nouveau, entre souvenir et espoir minimaliste. Faire de ce minimum un tout, un continent, un univers, celui là même où je dessinais de savants itinéraires, où je partais à la découverte de l'inconnu, à la recherche de fruits sucrés, à la recherche d'émotions me coupant le souffle. Mon bateau avait trouvé son île ; elle disparait aux grandes marées de mes larmes mais reparaîtra là-bas où ailleurs au jour de mon sourire retrouvé.

Mer, tu m'as bercé... Sable, tu m'as épousé... Vent, tu m'as étourdi... Où que je sois, je suis à toi, mon coeur, mon âme...

2 commentaires:

Chiron a dit…

Tes mots me touchent. Je me vois dans chacune de tes phrases. Et lorsque tu parles de ce bonheur, rare et éphémère, des instants me reviennent du passé. Alors, le cœur léger, un sourire se dessine sur mes lèvres.
Merci.

Roumi a dit…

@Chiron : je te remercie pour tes mots et suis très heureux que nous partagions ces émotions... plus heureux encore pour ce sourire qui ce dessine sur des lèvres. C'est moi qui te remercie ! :)