lundi 13 juillet 2009

Une Celtia au goût amer...

J'avais oublié l'espace d'un instant la peur de te perdre... Le ciel tunisien me redonnait des forces, développant ma joie de te revoir bientôt, une joie cependant pétrie d'angoisse, il est vrai. Ma sérénité s'accordait avec la contemplation de ces grands espaces aux teints pastels, ; elle convenait à merveille au dialogue intime que j'ai toujours su mener avec les pierres aux veines marbrées ou encore les arbres vénérables qui s'élèvent vers nos rêves, autant de reflets fertiles dans le ciel.

Puis vint l'annonce, brutale, dans cette beauté à demi-déserte, profanée par le nom de ton départ. Puis vinrent mes larmes au milieu de la nuit ; personne ne les voyait mes larmes... personne n'a passé sa main sur mon épaule. Des bras accueillants pour m'étreindre il y en avait, certes, mais à Tunis... et encore n'auraient-ils pas compris l'étendue de mon désarroi, à 1500 kilomètres de toi, l'espoir brisé dans cet écrin trompeur.

Une Celtia au goût amer... je l'ai bue en ta mémoire, pour ces dix ans passés à apprendre de toi. Tu m'apprenais en vérité à apprendre sans toi ; ce sera désormais le cas, une éventualité qui ne s'était jamais offerte à ma conscience jusqu'à présent.

Puissent les hommes, pressés et négligents, accorder malgré tout un pan de leur mémoire à ceux qui les ont fait grandir !



2 commentaires:

ice a dit…

Que Dieu bénisse la Celtia, consolatrice et fidèle compagnon des hommes.
Vive la Celtia!Vive la Tunisie!
[Oui ils sont étroitement liés ces deux là;)!]

Roumi a dit…

@ice : merci pour cette belle envolée lyrique ! :) J'ai ramené cette bouteille avec moi à Paris ; elle me tient désormais compagnie !