lundi 10 décembre 2007

Seuls au temple de la Sibylle...

Derrière la grille d’entrée du jardin du Luxembourg, je t’attends, essayant comme souvent en cet endroit de me détendre avant mes rendez-vous importants… je tourne sur moi-même… je baisse la tête… je fais le vide dans mon esprit… Aujourd’hui c’est notre « rendons-nous ». Je t’aperçois derrière la grille et tu tournes la tête…
Ton regard gracieux de faon… ! Mon Dieu, comment ne pas te reconnaître… ?! Nous nous retrouvons tels deux frères s’étant quittés la veille. Je te fais fermer ton manteau pour que tu ne tombes pas encore malade, pour que tu ne perdes pas encore ta voix douce… tu me rappelles mon grand frère K. qui ne ferme jamais son manteau…
Nous cheminons dans le froid… et je ne vois plus rien sinon toi… et je n’entends plus rien sinon toi… Direction le métro… mais je suis perdu l’espace d’un instant… l’émotion d’avoir un ange près de moi… Un air de Bach à l’accordéon… la sonnerie et les portières qui claquent me réveillent…
Un cèdre au pied d’une décharge… Nous caressons tendrement son écorce pour sentir la terre qui l’a vu naître… Il pleut des larmes froides dans ce ciel gris-noir où le soleil s’est fait dévorer…
Seuls au temple de la Sibylle… L’horizon nous appartient… horizon morne à la Smith D. Heureusement tu es là. A nos pieds s’ébattent de gracieux tadornes casarca, insouciants de l’avenir. Nous sommes à Paris mais nous sommes ailleurs, à une autre époque… toi à Babi et moi à Tunis. Tu me fais partager ton Ailleurs et moi le mien.
En souvenir de ce jour où la seule lumière était celle de tes yeux… merci petit Frère H.

10 commentaires:

岳诗娜 a dit…

Merci à toi aussi pour nous avoir fait partager ces émotions...

Mariouma a dit…

tu as l'étoffe d'un poète :)

Roumi a dit…

@岳诗娜 : je t'en prie. Cela me fait plaisir d'écrire à propos de ces rencontres qui s'enchaînent assez régulièrement ces derniers temps pour mon grand plaisir. Cela donne parfois lieu à un texte presque immédiatement, comme c'est le cas cette semaine, ou alors cela alimentera plus tard ce que j'écris... en tout cas, je crois que rien ne se perd et les souvenirs me reviennent souvent en mémoire, en peu comme des vagues incessantes ! :)

@mariouma : merci beaucoup pour ce compliment. :) C'est bien d'avoir l'étoffe : reste alors à fabriquer le costume ! :p

Miss Butterfly a dit…

C'est très beau, très touchant. J'aurais aimé en lire plus, c'est fou ce que quelques descriptions anodines peuvent prendre de l'ampleur.. C'est vraiment très joli. Bravo

Roumi a dit…

@miss butterfly : merci. :)) En fait, je me demande toujours en écrivant si je dois en écrire plus... ou moins ! :p Bref j'essaie de trouver un équilibre entre ce que je peux dire et ce que je veux dire. Ce qui est sûr c'est qu'il faut laisser une petite part de liberté d'imagination au lecteur. Il m'arrive parfois de reprendre à d'autres moments et sans le signaler la description d'un même événement... alors on ne sait jamais. :)

Exquiza a dit…

jm beaucoup ce ke tu a écris tu dégage beaucoup d émotion c est beau !! bravo!!

Roumi a dit…

@exquise : merci pour tes encouragements appréciables. :)

Anonyme a dit…

hey jeune homme faudra que je te cause un de ces jours pour te mettre a jour sur certaines choses ;) et que tu me mettes a jour sur certaines autres choses :p

Roumi a dit…

@cameleon : ok cousine, on va faire le nécessaire. :)

Exquiza a dit…

meilleurs voeux!! snin daima