jeudi 8 mai 2008

La boîte noire de mon âme (IV) ou Pensées ramollies par les premières chaleurs estivales

Je me décide enfin à écrire mon texte hebdomadaire. Je ne saurais dire pourquoi j’ai tardé à ce point à l’écrire ; j’avais envie d’écrire ; j’avais même des projets dont certains bien aboutis mais aucun ne s’est finalement concrétisé. Le temps aidant et l’atmosphère ambiante étant plutôt à la veille intellectuelle en cette période de ponts et viaducs, liés aux jours fériés nombreux de ce début mai, j’ai été moi-même plongé dans une forme d’insouciance préjudiciable à la bonne tenue de ce blogounet. Il est donc temps pour moi de me ressaisir et de vous proposer un florilège de mes pensées du moment.


Je passe la journée avec mon grand-frère K. On se promène tranquillement, encadrés par une haie de femmes très spéciales, pas très fraîches pour la plupart mais bien visibles, avec des poitrines opulentes et décolletées. La première n’éveille pas mon attention mais la deuxième et les suivantes viennent me rappeler où nous sommes : rue Saint-Denis, dans un des hauts-lieux historiques de la prostitution parisienne, en début d’après-midi. Toutes ces femmes, à la beauté fanée mais dissimulée par de savants artifices attendent en silence ceux qui viendront les flétrir ; j’en ai le cœur tout retourné. Enfin… nous arrivons à la porte Saint-Denis et j’oublie ce malaise en admirant les trophées d’armes antiques représentés sur cette porte, élevée en 1672 pour célébrer les victoires de Louis XIV qui étendent le territoire français en Franche-Comté et Flandre-Cambrésis-Hainaut au détriment des Espagnols et du Saint-Empire romain germanique. Un arc de triomphe inspiré de l’antiquité pour un souverain qui favorisait dans l’art sous ses diverses formes les références à la grandeur romaine.


Un silence de plus… c’est ce que je devrais me dire mais ce silence n’est pas comme les autres… c’est le tien… un de ceux qui naissent d’un non-dit… les pires car certains semblent devoir être définitifs… Le temps n’efface pas tout certes mais il transforme la pierre solide en un sable qui s’écoule entre nos doigts. La pierre on préfère souvent l’abandonner à l’état de rêve à peine ébauché ; le sable nous échappe et, avec lui, ce que nous avons négligé quand il était encore temps. Le non-dit se veut un voile protecteur appliqué sur les yeux de l’Autre mais ses mailles épaisses laissent filtrer des lueurs conscientes qui ruinent ces intentions et fragilisent la confiance qui devrait régner entre deux êtres liés par une tendresse aimante. Laisse-moi partager tes doutes autant que tes espoirs ! Laisse-moi voir tes peines autant que tes joies !


Je visite une exposition avec un ami : Nanterre et les Parisii, une exposition exposant succinctement les découvertes archéologiques récentes de Nanterre et de la région parisienne relatives à l’époque gauloise. L’exposition, dans une espèce de blockhaus, est relativement petite, sans grand intérêt pour des gens déjà connaisseurs et trop sommaire pour le visiteur néophyte qui risque de ressortir avec beaucoup plus de questions que de réponses. Autre déception, les belles monnaies en or des Parisii ne sont que des copies. La problématique de l’exposition est de savoir si Nanterre était un site important ou non à l’époque gauloise, avant la conquête romaine : force est de constater qu’après avoir vu l’exposition le visiteur lambda pourra difficilement en être convaincu, même si c’est le cas. On ne pourra aussi que s’étonner du sous-titre de l’exposition : « une capitale au temps des Gaulois ? » En dépit du point d’interrogation final, ce sous-titre tente d’inscrire Nanterre dans une continuité historique pour le moins artificielle, de la « capitale gauloise » à la préfecture du département des Hauts-de-Seine, une création récente puisqu’elle a tout juste quarante ans.


Je termine en signalant un nouveau lien : http://tn-pla.net/. C’est un nouvel agrégateur de blogs tunisiens créé par le talentueux Nihed M’Barek. Comme je suis pour la diversité, je souhaite la bienvenue à ce nouveau site tout en adressant mes félicitations à son concepteur.

2 commentaires:

C0mP1laT0r a dit…

je voudrais te remercier et te dire que sans ton aide je serais pas arrivé à le faire :)

Roumi a dit…

@compilator : eh bien, mon Frère, je ne crois pas t'avoir beaucoup aidé mais en tout cas je te remercie également. :)