dimanche 11 octobre 2009

Une drôle de madeleine...

Me revoici après un long mois de silence ; j'ai tenté d'écrire plusieurs fois durant cette période : un poème, un compte-rendu de lecture, un récit de visite de musée, ... Rien à faire cependant : je n'ai pu terminer aucun de ces textes. J'espère avoir un peu plus de force aujourd'hui. J'ai souvent entendu parler de la madeleine de Marcel Proust, ce souvenir gourmand de l'enfance qui l'accompagnait dans sa vie d'adulte. Pendant longtemps ce concept m'est resté étranger, n'étant pas en mesure de définir ce qui était équivalent en moi. Et puis... et puis le souvenir d'une rose éteinte a éclairci l'invisible ces derniers mois. C'est ce que l'on appelle le travail de deuil, avec ses moments troubles où s'entremêlent le bon et le moins bon.

Je songeais innocemment à ces stalagmites d'amour quand m'est revenu mon premier souvenir gourmand. Un gâteau que ma rose apportait quand elle venait me voir ; il m'a suffi de songer à ce gâteau, de penser aux circonstances, toujours identiques, qui ont conduit à sa dégustation pour me faire sombrer immédiatement dans un profond émoi, une passion mélancolique au goût amer puisqu'elle ne se conjugue plus désormais qu'au passé.

C'est encore à ma rose que je dois finalement le deuxième souvenir gourmand, celui d'une curieuse pâtisserie française qui ne se fait plus guère malgré son originalité et le succès qu'elle remportait aisément auprès des enfants : il s'agit d'un cochon. Ce gâteau est constitué d'un biscuit roulé garni de confiture et recouvert de pâte d'amande rose ; on rajoute une tête, des oreilles et la queue en pâte d'amande ainsi qu'un peu de chocolat pour les yeux et la bouche, éventuellement aussi les narines. C'est un gâteau très amusant à voir et à manger, très bon aussi.

L'ironie c'est que mes parents, pour faire plaisir à mes sœurs et moi-même, ont eu le plus grand mal à trouver une pâtisserie qui fabrique encore ce gâteau... et c'est chez un boulanger-pâtissier d'origine tunisienne qu'ils ont pu en acheter. Voilà alors je remercie beaucoup ce Tunisien d'avoir de ses mains rendu possible cette petite régression temporaire dans mon enfance, ce qui m'a permis également de penser à ma rose chérie que je cherche souvent parmi les étoiles.


P.S. Cette note est écrite à la lumière d'une bougie puisque le courant est en panne pour la seconde fois de la journée dans mon quartier !


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