samedi 26 mars 2011

Hommage

Je ne vais pas écrire un long message pour une fois. Cela dit je m'interroge sur la loi des séries ; en quatre mois, cinq personnes plus ou moins proches ont perdu père ou mère voire les deux.

Ces drames, on les ressent tous différemment, qu'ils nous touchent directement ou indirectement. Il y a d'abord des situations personnelles extrêmement difficiles comme cette collègue qui se retrouve seule à 25 ans, sans parents ni frères et sœurs, sans compagnon ni enfants. Nous autres ces collègues nous trouvons donc dans la position d'être en quelque sorte sa famille, ceux qui essaient de lui témoigner affection et de lui apporter un soutien matériel, démarche d'autant plus difficile que l'intéressée est pudique et pas habituée à se plaindre.

Il y a aussi ce miroir que nous renvoie l'absence d'un proche, ce sentiment que l'on connaît tous pour avoir songé et songer encore à un être aimé disparu qui nous manque. Chaque drame vécu par un autre nous renvoie à notre propre sort ou encore à la crainte d'un sort similaire. Nos parents partiront comme nos grands-parents l'ont déjà fait... Les soleils de notre jeunesse s'éteignent un à un... les étoiles s'allument quant à elle avec la vision fugitive d'un sourire ou d'un regard profond qui nous glacent en silence.

La vie c'est la découverte d'une forme de solitude plus ou moins inéluctable... ceux qui nous aiment et sont sages nous apprennent, sans qu'on le sache, à avancer sur ce chemin complexe où le bonheur est un fil délicat toujours près de la rupture. Ceux qui ne sont pas sages et nous délaissent nous forcent également à cet apprentissage. On peut être entouré ; on n'en est pas moins seul, le temps nous éloignant des autres pour de multiples raisons.

Je ne voulais pas écrire quelque chose de triste cette semaine mais, en huit jours, celle que j'aime comme ma sœur et celui que j'aime comme mon frère m'ont appris successivement le décès de leurs mamans... Mes pensées vont donc vers ces deux femmes disparues, unies par un même destin ; j'ai dans mon cœur les fruits de leur bonté.

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