lundi 27 novembre 2006
Un autre regard...
Publié par
Roumi
à
27.11.06
1 pensée(s)
Catégorie(s) : Blogosphère
lundi 20 novembre 2006
La boîte noire de mon âme
L’être humain est la plus formidable machine actuellement en service... j’ai été doté pour ma part de plusieurs options dont une boîte noire qui permet de connaître mes pensées des dernières heures… Repassons la bande, si vous le voulez bien... c’est en style télégraphique... :-)
La séance de torture... ce n’est pas moi cette fois... j’y échappe encore... mais bientôt j’y serai à mon tour…
Tu n’es pas là... Toujours pas là... je pense à toi, mon Frère... cette semaine peut être... ? Mardi... ?
Le temps... il n’avance pas... qu’est-ce que je fais là ? Etudes... une thèse... la mienne... la seule femme de ma vie... elle me tue... je veux divorcer d’elle...
C’est enfin terminé... on l’applaudit... elle nous parle de son père disparu... elle pleure... je suis bouleversé... je l’embrasse... je bois du champagne... ça me fait de l’effet... je m’en vais...
Le temps... un ciel de grisaille... ma vie s’écoule... mon compteur avance... j’ai mal aux jambes...
Toute cette foule à la gare... je suis seul... les gens ne me voient pas... j’ai des larmes aux yeux... je suis fatigué... j’attends... je pense... plus je pense et plus mes yeux explosent... le train arrive...
Mon train... sa lenteur... train plus lent encore en Tunisie... j’ai de la chance alors... je m’endors... je rêve...
Alix... mon Alix... tu es loin... tu me manques... j’ai pu te parler... je t’aime mon Ange...
El Jem... ouvrir les yeux à El Jem près de toi... profiter d’une petite sieste... faire revivre l’antiquité... être avec toi...
Il y a un feu... le train ralentit...
M’as-tu écrit aujourd’hui... ? Je verrai en arrivant à la maison...
Je vais te faire bientôt une belle surprise... tu seras heureuse je l’espère.
45A, boulevard Jourdan... le portier... les poissons du hall... l’escalier... ta chambre... le bordel dans ta chambre... ton lit n’est pas fait... je déteste ça... je commence à faire ton lit... tu râles... je continue... un souvenir...
Un poème... tes poèmes... ta générosité... mon admiration pour toi...
Un collègue... parfois rude avec moi... il a remis droit le col de ma veste tout à l’heure... comme un père... je suis ému...
Vas-tu répondre à mon invitation ? N’as-tu pas confiance en moi ? Huit mois déjà...
Tu es là... heureusement... on s’est vu hier... on a beaucoup joué avec ton fils... tu m’as fait manger la même nourriture que les enfants... je suis impatient de te revoir...
P.S. Heliodore, tu devrais être content pour une fois de lire ici une note en style télégraphique ! :-)
Publié par
Roumi
à
20.11.06
1 pensée(s)
Catégorie(s) : Cri du coeur
lundi 13 novembre 2006
Où es-tu mon Frère ?
Publié par
Roumi
à
13.11.06
1 pensée(s)
Catégorie(s) : Cri du coeur
lundi 6 novembre 2006
Un grand voyageur français en Tunisie en 1724
Je te dédie cette note, mon petit Frère chéri, en souvenir de ce jour, gravé dans mon cœur, où tu me lisais de ta voix délicieuse quelques passages du récit du voyage de Jean-André Peyssonnel dans la régence de Tunis.
Jean-André Peyssonnel est né en 1694 à Marseille. Il aurait pu mériter le titre de grand voyageur puisqu’il a visité les Antilles et le delta du Mississipi en 1710-1712, l’Egypte en 1714, les régences de Tunis et d’Alger en 1724-1725 et la Guadeloupe en 1727 ; c’est en ce dernier lieu qu’il a vécu jusqu’à sa mort en 1759, ne revenant en Europe qu’une seule fois, en 1756.
Issu d’une lignée de médecins, Jean-André Peyssonnel suit lui-même cette voie tout en s’ouvrant à divers champs d’études scientifiques et culturels ; son père s’intéresse à la physique et son frère à l’archéologie ; Jean-André Peyssonnel est nommé correspondant de l’Académie des sciences de Paris en 1723.
Il manifeste son désir de se rendre en Afrique du nord pour y étudier la botanique et obtient le 22 mars 1724 un passeport du roi de France à présenter aux consuls de France ainsi qu’aux « illustres et magnifiques Seigneurs Pachas, Dey, Bey, gouverneurs et autres puissance du royaume d’Alger, Tunis et Tripoly ».
Le 28 mai 1724, Jean-André Peyssonnel débarque à Tunis et commence ses pérégrinations dans la régence de Tunis et celle d’Alger durant près d’un an et demi. Grâce à l’appui du bey de Tunis, qui lui accorde un passeport, et à celui des notables locaux, il peut parcourir librement la régence de Tunis et faire de nombreuses rencontres dans toutes les composantes de la société. Ses études, initialement limitées à la botanique, s’avèrent en réalité encyclopédiques : il s’intéresse ainsi aux pratiques politiques, sociales, religieuses, culturelles et commerciales, réalisant une sorte d’étude ethnographique avant l’heure ; il s’intéresse également au milieu naturel par le biais de la géographie, des sciences naturelles, de la botanique ; il fait encore des observations dans le domaine de l’histoire, de l’archéologie et de l’épigraphie ; enfin il s’intéresse logiquement à la médecine et aux plantes utilisées dans la pharmacopée locale.
Une série de lettres, sans doute fictives (c'est un procédé stylistique courant à l’époque), servent à Jean-André Peyssonnel à consigner ses observations. Ce récit, qui a beaucoup circulé parmi les érudits contemporains de Peyssonnel, est resté inédit jusqu’à sa publication partielle en 1830, au moment où se déroulait la conquête française de l’Algérie ; il convenait alors pour les Français de se pencher sur l’étude de leur nouveau territoire et les travaux scientifiques antérieurs constituaient la base indispensable de ces nouvelles études.
Jean-André Peyssonnel est souvent considéré comme le premier européen chrétien à avoir visité l’intérieur des régences de Tunis et d’Alger. Quoi qu’il en soit, ce qui est surtout marquant c’est sa démarche originale, visant à donner une description scientifique la plus détaillée possible du territoire visité.
Il va de soi que les écrits de Jean-André Peyssonnel méritent une lecture souvent critique dans la mesure où il était tributaire d’informations pas toujours vérifiables et qu’il a pu aussi ne pas toujours bien saisir la réalité du terrain en raison de ses références culturelles personnelles. Il n’en reste pas moins que son étude est précieuse à plus d'un titre tant pour la compréhension de la régence de Tunis au XVIIIe s. que pour l'appréhension de la personnalité singulière de ces vétérans du tourisme scientifique.
Voici quelques extraits avec des commentaires entre crochets pour faciliter la compréhension :
Description géographique de la Régence
« (…) le royaume de Tunis est le pays qu’on appelait autrefois la Mauritanie proconsulaire [en fait c’était l’Afrique proconsulaire]. Il est situé sur la côte d’Afrique dans la mer Méditerranée, borné, du côté du septentrion, par la mer qui répond aux îles de Sicile et de Sardaigne ; du côté du levant, par le golfe de Tripoli, tirant vers la côte de Malte et va jusqu’au golfe qu’on appelait autrefois Syrtis minor [nom latin désignant le golfe de Gabes] ; du côté du couchant, par le royaume d’Alger ; et du côté du midi, par les déserts de Numidie [nom inspiré de la province romaine du même nom]. Les villes principales et les plus connues sont le long de la mer. En commençant du côté du levant, on trouve les Gerbi [Jerbiens] vis-à-vis de l’île du même nom, les Faz [Sfaxiens] vis-à-vis des îles Querquéni [Kerkennah], l’Africa [Mahdia], le Monestier [Monastir], Suse [Sousse], Ergula [Hergla], Mahomete [Hammamet], Galipoli [Kelibia]. On rencontre, après, le cap Bon, et l’on entre du côté du nord. La Goulette, Tunis, Carthage, Porto-Farina [Ghar el Melh], Bizerti, le cap Nègre, Tabarque [Tabarka] et la Calle [El Kala, Algérie] s’y rencontrent (…).»
Présentation de la ville de Tunis
« La ville de Tunis est la capitale du royaume à qui elle donne son nom. Elle est située au fond du lac de la Goulette dont nous venons de parler, sise sur le doux penchant d’une colline, de sorte que ce n’est qu’en quelques endroits où l’on s’aperçoit que l’on monte ou que l’on descend. Cependant elle forme un fort beau spectacle et se laisse découvrir tout entière de bien des endroits. Elle est plus longue qu’elle n’est large ; son enceinte ne serait pas extrêmement grande s’il ne fallait joindre ses faubourgs, qui font aujourd’hui une véritable partie de la ville, et qui l’augmentent considérablement, de sorte qu’elle a une grande lieue de France [cette fameuse lieue mesure 5555 mètres] de circonférence. Les rues sont étroites et mal percées ; il n’y en a que quelques-unes de pavées. Les maisons sont bâties à la turque, c'est-à-dire très basses, contenant un grand espace et peu de logement ; presque toutes carrées. Une cour découverte remplit le milieu et tous les appartements y répondent. La plupart de ces maisons n’ont qu’un étage, peu deux, et plusieurs n’ont que le rez-de-chaussée. Les toits sont plats, terrassés, n’ayant qu’une petite pente pour laisser écouler les eaux. Il y a, dans cette ville, plusieurs mosquées ou églises turques, quelques-unes assez belles ; mais aucune ne mérite l’attention particulière des voyageurs. On ne trouve ni places, ni maisons, ni autres édifices remarquables [dans une seconde version, Jean-André Peysonnel a complété cette description légèrement indigente par la description de divers monuments visibles dans la medina]. (...) »
Les environs de Tunis
« La campagne et les environs de la ville de Tunis sont très riantes ; on y trouve une quantité de maisons de campagne qu’on appelle ici métairies. Il n’y a aucune source ; toutes ces métairies ont des puits d’eau saumâtre et par le moyen des rouages on élève l’eau pour arroser les jardins potagers. Le reste de la campagne est transplanté d’oliviers très beaux et très bien entretenus et des arbres fruitiers. Les Turcs permettent aux esclaves de cultiver la vigne et le vin qu’on y fait suffit pour la consommation du pays. Les esclaves en font et le vendent pour leur compte moyennant certains droits qu’on paye. »
Observations archéologiques à Sousse
« Au bas de la ville, on trouve deux grands enclos de murailles, flanqués de demi-tours rondes, dont on a fait deux mosquées [il s’agit de la grande mosquée et du ribat de Sousse]. (…) J’ai appris qu’il y avait là-dedans des écritures gravées que les Turcs n’entendent pas ; je crois fort que ce doit être des écritures latines. J’y aurais volontiers été s’il était permis aux chrétiens d’y entrer. On garde même, dit-on, des manuscrits latins. Quoique je ne croie l’antiquité de cette ville que des premiers siècles de l’Eglise, une quantité de débris de colonnes de granit et de marbres différents, avec des chapiteaux d’ordre corinthien, me feraient facilement croire qu’elle a été bâtie sur les ruines d’une plus ancienne ville [en réalité les vestiges les plus anciens de Sousse-Hadrumète remontent au VIIe s. av. J.-C.] (…). »
Peyssonnel Jean-André, Voyage dans les régences de Tunis et d'Alger, éditions La Découverte, Paris, 2001.
Publié par
Roumi
à
6.11.06
5
pensée(s)
Catégorie(s) : Archéologie, Histoire, Livres, Tunisie, Voyage