lundi 6 novembre 2006

Un grand voyageur français en Tunisie en 1724

Je te dédie cette note, mon petit Frère chéri, en souvenir de ce jour, gravé dans mon cœur, où tu me lisais de ta voix délicieuse quelques passages du récit du voyage de Jean-André Peyssonnel dans la régence de Tunis.


Jean-André Peyssonnel est né en 1694 à Marseille. Il aurait pu mériter le titre de grand voyageur puisqu’il a visité les Antilles et le delta du Mississipi en 1710-1712, l’Egypte en 1714, les régences de Tunis et d’Alger en 1724-1725 et la Guadeloupe en 1727 ; c’est en ce dernier lieu qu’il a vécu jusqu’à sa mort en 1759, ne revenant en Europe qu’une seule fois, en 1756.

Issu d’une lignée de médecins, Jean-André Peyssonnel suit lui-même cette voie tout en s’ouvrant à divers champs d’études scientifiques et culturels ; son père s’intéresse à la physique et son frère à l’archéologie ; Jean-André Peyssonnel est nommé correspondant de l’Académie des sciences de Paris en 1723.

Il manifeste son désir de se rendre en Afrique du nord pour y étudier la botanique et obtient le 22 mars 1724 un passeport du roi de France à présenter aux consuls de France ainsi qu’aux « illustres et magnifiques Seigneurs Pachas, Dey, Bey, gouverneurs et autres puissance du royaume d’Alger, Tunis et Tripoly ».

Le 28 mai 1724, Jean-André Peyssonnel débarque à Tunis et commence ses pérégrinations dans la régence de Tunis et celle d’Alger durant près d’un an et demi. Grâce à l’appui du bey de Tunis, qui lui accorde un passeport, et à celui des notables locaux, il peut parcourir librement la régence de Tunis et faire de nombreuses rencontres dans toutes les composantes de la société. Ses études, initialement limitées à la botanique, s’avèrent en réalité encyclopédiques : il s’intéresse ainsi aux pratiques politiques, sociales, religieuses, culturelles et commerciales, réalisant une sorte d’étude ethnographique avant l’heure ; il s’intéresse également au milieu naturel par le biais de la géographie, des sciences naturelles, de la botanique ; il fait encore des observations dans le domaine de l’histoire, de l’archéologie et de l’épigraphie ; enfin il s’intéresse logiquement à la médecine et aux plantes utilisées dans la pharmacopée locale.

Une série de lettres, sans doute fictives (c'est un procédé stylistique courant à l’époque), servent à Jean-André Peyssonnel à consigner ses observations. Ce récit, qui a beaucoup circulé parmi les érudits contemporains de Peyssonnel, est resté inédit jusqu’à sa publication partielle en 1830, au moment où se déroulait la conquête française de l’Algérie ; il convenait alors pour les Français de se pencher sur l’étude de leur nouveau territoire et les travaux scientifiques antérieurs constituaient la base indispensable de ces nouvelles études.

Jean-André Peyssonnel est souvent considéré comme le premier européen chrétien à avoir visité l’intérieur des régences de Tunis et d’Alger. Quoi qu’il en soit, ce qui est surtout marquant c’est sa démarche originale, visant à donner une description scientifique la plus détaillée possible du territoire visité.

Il va de soi que les écrits de Jean-André Peyssonnel méritent une lecture souvent critique dans la mesure où il était tributaire d’informations pas toujours vérifiables et qu’il a pu aussi ne pas toujours bien saisir la réalité du terrain en raison de ses références culturelles personnelles. Il n’en reste pas moins que son étude est précieuse à plus d'un titre tant pour la compréhension de la régence de Tunis au XVIIIe s. que pour l'appréhension de la personnalité singulière de ces vétérans du tourisme scientifique.


Voici quelques extraits avec des commentaires entre crochets pour faciliter la compréhension :


Description géographique de la Régence

« (…) le royaume de Tunis est le pays qu’on appelait autrefois la Mauritanie proconsulaire [en fait c’était l’Afrique proconsulaire]. Il est situé sur la côte d’Afrique dans la mer Méditerranée, borné, du côté du septentrion, par la mer qui répond aux îles de Sicile et de Sardaigne ; du côté du levant, par le golfe de Tripoli, tirant vers la côte de Malte et va jusqu’au golfe qu’on appelait autrefois Syrtis minor [nom latin désignant le golfe de Gabes] ; du côté du couchant, par le royaume d’Alger ; et du côté du midi, par les déserts de Numidie [nom inspiré de la province romaine du même nom]. Les villes principales et les plus connues sont le long de la mer. En commençant du côté du levant, on trouve les Gerbi [Jerbiens] vis-à-vis de l’île du même nom, les Faz [Sfaxiens] vis-à-vis des îles Querquéni [Kerkennah], l’Africa [Mahdia], le Monestier [Monastir], Suse [Sousse], Ergula [Hergla], Mahomete [Hammamet], Galipoli [Kelibia]. On rencontre, après, le cap Bon, et l’on entre du côté du nord. La Goulette, Tunis, Carthage, Porto-Farina [Ghar el Melh], Bizerti, le cap Nègre, Tabarque [Tabarka] et la Calle [El Kala, Algérie] s’y rencontrent (…).»


Présentation de la ville de Tunis

« La ville de Tunis est la capitale du royaume à qui elle donne son nom. Elle est située au fond du lac de la Goulette dont nous venons de parler, sise sur le doux penchant d’une colline, de sorte que ce n’est qu’en quelques endroits où l’on s’aperçoit que l’on monte ou que l’on descend. Cependant elle forme un fort beau spectacle et se laisse découvrir tout entière de bien des endroits. Elle est plus longue qu’elle n’est large ; son enceinte ne serait pas extrêmement grande s’il ne fallait joindre ses faubourgs, qui font aujourd’hui une véritable partie de la ville, et qui l’augmentent considérablement, de sorte qu’elle a une grande lieue de France [cette fameuse lieue mesure 5555 mètres] de circonférence. Les rues sont étroites et mal percées ; il n’y en a que quelques-unes de pavées. Les maisons sont bâties à la turque, c'est-à-dire très basses, contenant un grand espace et peu de logement ; presque toutes carrées. Une cour découverte remplit le milieu et tous les appartements y répondent. La plupart de ces maisons n’ont qu’un étage, peu deux, et plusieurs n’ont que le rez-de-chaussée. Les toits sont plats, terrassés, n’ayant qu’une petite pente pour laisser écouler les eaux. Il y a, dans cette ville, plusieurs mosquées ou églises turques, quelques-unes assez belles ; mais aucune ne mérite l’attention particulière des voyageurs. On ne trouve ni places, ni maisons, ni autres édifices remarquables [dans une seconde version, Jean-André Peysonnel a complété cette description légèrement indigente par la description de divers monuments visibles dans la medina]. (...) »


Les environs de Tunis

« La campagne et les environs de la ville de Tunis sont très riantes ; on y trouve une quantité de maisons de campagne qu’on appelle ici métairies. Il n’y a aucune source ; toutes ces métairies ont des puits d’eau saumâtre et par le moyen des rouages on élève l’eau pour arroser les jardins potagers. Le reste de la campagne est transplanté d’oliviers très beaux et très bien entretenus et des arbres fruitiers. Les Turcs permettent aux esclaves de cultiver la vigne et le vin qu’on y fait suffit pour la consommation du pays. Les esclaves en font et le vendent pour leur compte moyennant certains droits qu’on paye. »


Observations archéologiques à Sousse

« Au bas de la ville, on trouve deux grands enclos de murailles, flanqués de demi-tours rondes, dont on a fait deux mosquées [il s’agit de la grande mosquée et du ribat de Sousse]. (…) J’ai appris qu’il y avait là-dedans des écritures gravées que les Turcs n’entendent pas ; je crois fort que ce doit être des écritures latines. J’y aurais volontiers été s’il était permis aux chrétiens d’y entrer. On garde même, dit-on, des manuscrits latins. Quoique je ne croie l’antiquité de cette ville que des premiers siècles de l’Eglise, une quantité de débris de colonnes de granit et de marbres différents, avec des chapiteaux d’ordre corinthien, me feraient facilement croire qu’elle a été bâtie sur les ruines d’une plus ancienne ville [en réalité les vestiges les plus anciens de Sousse-Hadrumète remontent au VIIe s. av. J.-C.] (…). »


Peyssonnel Jean-André, Voyage dans les régences de Tunis et d'Alger, éditions La Découverte, Paris, 2001.

5 commentaires:

Roumi a dit…

COMMENTAIRES PRECEDENTS RETRANSCRITS

Roumi, merci d'avoir partagé ce texte. J'aime bien la description des maisons de la Medina, qu'on appelle maison arabe, ca me rappelle la maison de mon grand père ou j'ai vécu qq années. Je ne savais pas qu'il y avait plusieurs églises turques dans la Medina et puis l'histoire des esclaves cultivant la vigne aux environs de Tunis! C’est quelque chose :-) Ca m'a même incité à acheter le livre. J'ai trouvé sur Amazon le 1er tome que j'ai commandé mais je ne trouve pas le reste !!.
"Voyages dans les régences de Tunis et d'Alger: Publiés par M. Dureau de la Malle. Tome 1 by Jean André Peyssonnel, René Louiche Desfontaines (Paperback - Jul 6, 2006)"

Il y'a aussi le même titre sous une autre forme qui est mis en vente par un particulier pour $99!!
Voyage dans les régences de Tunis et d'Alger (La Découverte)

Ecrit par : samsoum | lundi, 06 novembre 2006
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@Samsoum : Je te remercie pour ton commentaire.
En fait, ce que tu as commandé c'est un fac-similé de l'édition de 1838. Cette édition était en deux tomes et en fait il est possible que seul le premier tome ait été réimprimé jusqu'à présent.
Le texte des éditions de la Découverte est meilleur car il prend en compte un manuscrit de la Bibliothèque d'Avignon où se trouve la version complétée par Peyssonnel lui-même ; par exemple pour la description de Tunis, le manuscrit d'Avignon comporte des suppléments très importants. C'est seulement dans le volume édité par La Découverte que tu pourras lire ces ajouts.
Pour le prix, le livre coûte, dans l'édition que j'ai citée, 20,50 euros (amazon.fr le vend à -5%) ; il est à 38,32 dollars sur amazon.com.
A 99 dollars, ça fait un peu cher, à moins qu'il ne s'agisse de l'édition originale de 1838. :-)

Ecrit par : Roumi | lundi, 06 novembre 2006
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oui c'est l'afrique proconsulaire. c'est toujours bien de voir que le regard de l'autre est resté un peu le meme au fil du temps :)
mais comment as-tu eu ce livre?
IK

Ecrit par : imperator | lundi, 06 novembre 2006
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Excellent cet article!

Je trouve que, par rapport à d'autres époques de notre histoire, la Tunisie beycale est assez male connue...

Pourtant celà nous concerne directement encore aujourd'hui...

Vis à vis de la Tunisie, la théorie du monde musulman refermé sur lui même ne tient pas la route. Notre pays à toujours entretenu des relations commerciales et diplomatiques relativement poussées avec les pays Européen à cette époque là.
Malheureusement ces relations n'ont pas abouti à un transfert de technologies et de connaissances...sant doute que la société tunisienne de l'époque n'était pas en état d'en mesurer l'importance...

En tout cas il va falloir que je voies si cet ouvrage est disponible en Tunisie, je l'espère en tout cas!

Ecrit par : Elyes | lundi, 06 novembre 2006
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@imperator : Le regard de Peyssonnel est assez original pour l'époque car il fait preuve d'ouverture d'esprit et de curiosité. Il va même jusqu'à critiquer l'avis de ses contemporains européens sur certains points lorsque ses observations lui montrent le contraire de ce qu'il a appris.

@elyes : merci pour ton message. Tu as tout à fait raison ; la mémoire de la Tunisie beylicale est assez peu développée. Il est vrai aussi que la Tunisie de l'époque entretenait d'intenses relations diplomatiques, comme l'indique la présence de nombreux consuls étrangers. De même la présence d'étrangers, qu'il s'agisse de diplomates, commerçants, religieux... ou esclaves était relativement importante mais plutôt à Tunis que dans le reste de la Régence.
Concernant les transferts de technologies et de connaissance, cette conception des choses n'existait à l'époque ni dans un sens ni dans l'autre. C'est une conception purement contemporaine.

Ecrit par : Roumi | lundi, 06 novembre 2006
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Il est vrai que j'a utilisé une expression pour le moins anachronique en parlant de "transfert de technologies et de connaissances".
Seulement celà existait dans les faits. Des grecs vers les arabes et des arabes vers l'Occident Médiéval par exemple. Et celà aussi bien sur le plan philosophique (Aristote notamment), technologique (l'astrolabe qui a permis l'expédition de Colomb entre autre) ou scientifique (algèbre, médecine, chimie).

Il y avait des émissaires de l'empire ottoman en Occident. Même chose pour la régence de Tunis,ou le Royaume du Maroc. Pourtant ils n'ont pas rammené les connaissances développées à l'époque en occident chez eux. Sans doute ne mesuraient-ils pas l'étendue de leur retard sur les occidentaux et n'en ressentait-ils donc pas le besoin.
Lorsque ce qu'ils en prirent conscience au début du XIXe il était déjà trop tard...

p.s: sais-tu que les Andalous avaient rammené le secret de l'imprimerie avec eux et l'avaient proposée à la cour du Sultan à Istambul et ce des le XVIe (ou XVIIe je sais plus)? Et bien il a fallu attendre le milieu du XIXe siecle pour que les premières imprimeries apparaissent dans l'Empire!!!
Il y a vraiment de quoi de cogner la tête contre un mur!!

Ecrit par : Elyes | lundi, 06 novembre 2006
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@elyes : tu as tout à fait raison de rappeler l'imprégnation de culture grecque des savants arabe. En fait, je n'appelle pas vraiment cela une transmission car c'est un acte volontaire de chaque savant de s'informer de ce que ces prédécesseurs ont fait dans le domaine qu'il étudie. C'est au mieux une transmission indirecte. De la même façon, les savants de l'Europe moderne se sont imprégnés des sciences arabes mais de manière indirecte, sans véritable échange direct entre savants et sans réelle volonté de transmission car on n'en était pas alors au système d'échanges via des revues spécialisées ou l'envoi de ses articles à ses collègues ! :-)

Comme tu as parlé des Grecs, j'en profite pour rappeler que la connaissance et les sciences sont universelles. Elles appartiennent à tous. Les savants arabes appliquaient ce principe en ayant une connaissance exceptionnelle des écrits scientifiques grecs, romains, perses, indiens, ... et arabes bien entendu. De la même façon, les manuscrits arabes des bibliothèques européennes sont là pour rappeler que dès l'époque moderne les savants européens ont pris conscience de l'intérêt qu'ils avaient à s'informer des travaux des savants arabes qui leur permettaient notamment de se réapproprier une part de leur propre héritage, l'héritage gréco-romain, qu'ils avaient mis en sommeil et qui n'était plus connu, de manière relativement modeste, que dans de grands monastères chrétiens européens ainsi que dans l'Empire byzantin.

Pour ce qui est des émissaires envoyés par les Ottomans, je ne sais pas quel était exactement toutes leurs attributions mais elles me semblent avant tout diplomatiques. Je ne sais pas alors s'ils ont eu le loisir de faire beaucoup d'observations à la manière de Peyssonnel. Peut être aussi, comme tu le dis, n'ont-ils pas mesuré l'intérêt de certaines choses qu'ils auraient pu voir.

Pour l'histoire de l'imprimerie, je ne savais pas alors je te remercie. Ce que je sais en revanche et qui explique peut être en partie le refus du sultan d'adopter l'imprimerie, c'est qu'on a pendant longtemps refusé que le Coran soit reproduit par l'imprimerie.
D'autres technologies ont en revanche été adoptées plus rapidement. Par exemple le réseau ferré tunisien a commencé à apparaître en 1876... seulement cinquante après le début du développement du réseau français. Et par la suite l'écart s'est encore réduit et je crois notamment que pour l'introduction de l'électricité ou du téléphone, les écarts doivent être très faibles entre leur apparition en Europe et celle en Tunisie ; et comme partout, Europe compris, ces nouvelles technologies n'ont été rendues disponibles à l'ensemble de la population que progressivement.

Ecrit par : Roumi | lundi, 06 novembre 2006
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Salut Roumi, cette note m'a fait repensé à quelque chose.. consulte mon blogs dans dans quelques minutes (ou peut etre un peu plus) je pense que tu va apprécier ce que tu y trouvera.

Ecrit par : antikor | lundi, 06 novembre 2006
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@antikor : merci pour ton passage et merci pour ta dernière note qui est trèèèèèèèèèèèèèès intéressante. :-)

Ecrit par : Roumi | mardi, 07 novembre 2006
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Merci Roumi de nous faire parvenir un si beau extrait, c’est une description fabuleuse qui m’a incité à reforme mes pensés à propos des villes tunisiennes avant qu'elles fassent l’objet, sous le protectorat français, de transformation urbanistiques et sociales importantes. Ces lignes comportent une part importante de l'imaginaire national, avec ses rêves, ses horizons lointains et envoûtants.

C’est une autre perception des choses, on a cette impression que l’auteur présente les villes, non seulement comme de simples agglomérations d’hommes ou d’équipements, c’est un état d’esprit. Ça libère l'immagination, et incite au rêve.

J’ai eu de la chance de trouver une copie à 16 euro seulement (par D.Henry), et c’est de chez Gibert Joseph:-)

Allez Elyes, ne fais pas cette tête, je te le passe après avoir achevé sa lecture :-)

Ecrit par : Asma | mardi, 07 novembre 2006
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@asma : merci pour ton passage ici.

Je voudrais ajouter juste quelques précisions à ce que tu as dit à propos des villes tunisiennes.
Il est évident que le protectorat français a impliqué certaines transformations urbanistiques et sociales.
Pour rester dans l'urbanisme, je dirais cependant que certaines transformations ont été initiées dès le milieu du XIXe s. ; je pense en particulier à l'actuelle avenue Habib Bourguiba de Tunis qui a été réalisée avant l'arrivée des Français. Il va de soi qu'aménager une telle avenue implique que les beys prévoyaient eux-mêmes le développement d'une ville plus "moderne" dans ce secteur qui était alors globalement inutilisé.
D'autre part les constructions de l'époque du protectorat se caractérisent souvent par le terme "juxtaposition" ; on construit à côté... chacun chez soi... formant ainsi des sortes de villes doubles, ce qui épargne en grande partie la "vieille" ville. D'ailleurs les plans de villes de l'époque indiquent "ville arabe", "ville européenne", ... ou des appellations proches qui traduisent bien cette dualité spatiale.
Enfin il faut souligner qu'un des traits commun de l'humain est d'être le pire ennemi de lui-même ; en cela, la Tunisie indépendante a beaucoup malmené son patrimoine urbanistique, dans son désir de développement économique et social. On planifiait des percées de la medina de Tunis dans les années 1960. Certaines percées ont bien été réalisées à Tunis dans des faubours de la medina. La medina de Monastir a été percée ; dans un autre style, on a "habillé" plus récemment les abords de l'amphithéâtre d'El Jem par une galerie qui n'est pas moche mais qui fait perdre une part de l'authenticité du quartier tel qu'il existait auparavant depuis plusieurs siècles. Le summum de la percée est bien entendu illustré par celle qui traverse le cimetière de Monastir pour aboutir à la dernière demeure d'Habib Bourguiba.
On trouve le même phénomène d'auto-destruction ailleurs, par exemple dans la France révolutionnaire ou encore dans la France de l'époque industrielle et jusqu'à il n'y a pas si longtemps encore, où il y a eu enfin une rupture assez nette dans le sacrifice systématique de l'urbanisme ancien au profit de soit disant intérêts de développement. Un bel exemple de ce revirement de situation est la préservation de la gare d'Orsay où se trouve le musée du même nom ; cette gare a failli être rasée au début des années 1970, époque à laquelle on trouvait son style totalement désuet.

Pour en revenir aux descriptions de Peyssonnel, il est vrai qu'elles comportent une dimension quasi onirique ; on se replonge dans une autre époque, presque un autre lieu et même si ces descriptions ne sont pas toujours précises, même si elles comportent des inexactitudes, elles ont au moins cette force de nous dépayser.

On se croisera peut-être au rayon "Tunisie" de chez Gibert Joseph... c'est un de mes rayons favoris... mais je le trouve toujours trop petit... en tout cas bien plus petit que mon propre rayon "Tunisie".

Ecrit par : Roumi | mardi, 07 novembre 2006
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Geniale Super,Roumi, la note!!
Bravo bravo!!!!
Super,Roumi,geniale!!
Bravo bravo!!! Troumi!
Super la note

Ecrit par : double x | mercredi, 08 novembre 2006
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@double x : Troumi te salue, Trouble x. :-) et merci pour tes encouragements, mon cher Ami. :-)

Ecrit par : Roumi | mercredi, 08 novembre 2006
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Coucou cher Roumi, j'espere que tu vas bien, je renviendrai pour lire tout ça ..
bisous

Ecrit par : dadddou | samedi, 11 novembre 2006
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@dadddou : bonjour ma chère Dadddou. C'est gentil de passer ici. Je vais aussi bien que toi je suppose vu qu'on est pris dans le même "piège"... Je t'embrasse... et vive El Kef ! :-)

Ecrit par : Roumi | samedi, 11 novembre 2006
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Mon Trés cher Roumi !

Merci pour ton message sur mon blog ... et Merci pour cette belle note ......

Bravoooooooooooooooooooooooooooo .......ton ami, nan.

Ecrit par : Nan | samedi, 11 novembre 2006
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@Nan : merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii Anis. :-)

Ecrit par : Roumi | samedi, 11 novembre 2006
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@asma : merci pour ton passage ici.

@roumi: ya3tik essa7a!!

je suis d'accord avec toi sur tout les points concernant l'urbanisme en tunisie!

"Tunisie indépendante a beaucoup malmené son patrimoine urbanistique, dans son désir de développement économique et social"

Je pense exactement la même chose!

On a tellement voulu voir devant qu'on, un temps, délaissé notre patrimoine et pour ne pas dire massacrer. Tu as cité le cas très pertinent de monastir mais je voudrais rajouter des exemples qui me scandalisent!

- l'hôtel international avenue Bourguiba: un bloc de béton immonde. typiquement dans le style....."international" des années 60-70!

- Bab Souika: réaménagement --> on a tué l'âme du quartier!

- si tu vas à Bizerte, au vieux port tu verras une immonde barre HLM dans le plus pur style "ville nouvelle", une vraie horreur! (par contre je sais pas si ça date des français, et l'immeuble dont je parle n'est pas celui des officiers qui lui est en hauteur).

- l'ancien siège du parti: on devrait le raser vu qu'il ne sert plus vraiment et qu'il cache la nouvelle municipalité de Tunis (qui elle est magnifique).

Concernant Tunis et la ville Européenne, je pense que nous, Tunisiens, nous nous sommes pas accaparé cette partie de la ville comme étant la notre. Ceci explique le peu d'émotion vis à vis de son état de délabrement. Il faut dire, que la Médina c'est pas mal non plus de ce côté là....

Mais bon il y a des efforts qui sont entrepris au niveau de la médina mais aussi au niveau de la ville européenne (réhabilitation de la Hafsia, aménagement de la rue de Marseille, de l'avenue Bourguiba).
Mais il y a beaucoups de boulot et tout celà coûte extrêment cher...

Ecrit par : Elyes | mardi, 14 novembre 2006
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@elyes : Je te remercie pour ton message.

"On a tellement voulu voir devant qu'on a, un temps, délaissé notre patrimoine et pour ne pas dire massacré".
C'est exactement cela et, en matière de patrimoine, il est difficile de revenir en arrière une fois les destructions faites.

Pour l'hôtel international de l'avenue Bourguiba à Tunis, je partage ton avis ; ce bâtiment a malheureusement rompu l'harmonie de l'avenue.

Pour Bizerte, vu la description que tu fais de la barre HLM, ça ressemblerait bien à une caserne française ! :-) Il reste au moins deux casernes françaises intactes à Bizerte : l'ancienne caserne Japy qui abritait un régiment de tirailleurs et l'ancienne caserne Farre qui abritait un régiment de zouaves. Pour les autres casernes, je ne sais pas trop ce qu'il en reste, sauf la caserne Lambert, caserne des artilleurs il me semble, qui est manifestement détruite.

Tu as tout à fait raison d'aborder la question de l'appropriation de la ville européenne par les Tunisois... et c'est valable partout d'ailleurs ! Chacun est, où qu'il soit, conservateur de ce qui se trouve près de chez lui, quelle soit l'origine de ces choses.

L'effacement et la négligence du patrimoine conduisent à des malentendus voire même à des tentatives de réécriture de l'histoire... L'un des exemples les plus extrêmes et les plus récents est la destruction volontaire par les Talibans des statue de Boudha à Bâmiyân en Afghanistan, en 2001. ll faut veiller car ces tentatives pour tronquer l'histoire d'un sol et la mettre en adéquation avec les idéologies politiques contemporaines sont assez fréquentes.

Préserver les différentes composantes du patrimoine local, c'est préserver la richesse d'une identité qui se fondent le plus souvent sur la rencontre de plusieurs cultures.

Ecrit par : Roumi | mardi, 14 novembre 2006
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@roumo: "ll faut veiller car ces tentatives pour tronquer l'histoire d'un sol et la mettre en adéquation avec les idéologies politiques contemporaines sont assez fréquentes"
en effet, je n'avais repris ton dernier passage de ton avant dernier commentaire, je trouvais que j'avais fait assez long comme ça... :)

Tu as tout à fait raison sur ce plan là aussi.
Regarde quel est l'acte fondateur de la Révolution Française et aussi LA fête nationale par exellence: la prise de la Bastille, sa destruction...

Ce fût de même pour la Tunisie et l'abandon de Carthage. C'était avant tout un acte politique pour bien montrer l'arrivée d'un ordre nouveau et la coupure définitive avec le passé.

Même chose avec la Chine d'aujourd'hui, on a rasé la moitié de Shangaï et de Pékin pour, entre autre, mettre en avant la "Nouvelle Chine" au détriment de l'ancienne, millénaire...

Pour l'immeuble de Bizerte dont je parle c'est simple. Tu te mets dans un des café au bout du vieux port: d'un côté tu as la canal, les murs de la medina et de l'autre une barre horrible qui casse toute la perspective.
Sinon les français ont très bien "réussi" Bizerte, c'est vraiment une ville magnifique avec toute ces places. Un aire d'Italie ou d'Espagne. Par contre ils semblent qu'ils aient merdé vers la fin...

Ecrit par : Elyes | mercredi, 15 novembre 2006
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@elyes : merci encore pour ton message.

Alors pour la prise de la Bastille, peu de gens le savent mais la fête nationale française, instituée en 1880, célèbre le 14 juillet 1790. On a mis dès le départ l'accent sur la prise de la Bastille pour en faire le symbole de la lutte contre l'absolutisme. La réalité est moins idyllique. La Bastille était une forteresse à moitié désaffectée et vouée à la destruction ; quant aux raisons de sa prise, elles sont bien terre à terre... prendre de la poudre et des munitions... comme on dit, cela ne casse pas trois pattes à un canard...
A contrario, on néglige le 14 juillet 1790, jour où a eu lieu à Paris ce qu'on appelle la fête de la Fédération qui a réuni pour la première fois l'ensemble des composantes de la nation française : le roi, la noblesse, le clergé, le tiers-état, les forces armées... Paris et la province... La nation française, jusque là totalement éclatée, s'est trouvée ce jour là réunie pour la première fois. La portée de cette date est nettement plus grande et justifie bien mieux que la prise de la Bastille l'institution d'une fête nationale.

Pour ce qui est de l'abandon de Carthage, il y a des raisons symboliques (l'acte politique et la rupture, du moins la volonté de rupture), comme tu le dis. Il y a aussi des raisons plus tactiques comme la vulnérabilité du site de Carthage aux attaques maritimes ; les Arabes de l'époque de la conquête cherchaient à éviter de se rendre vulnérables face notamment aux Byzantins et c'est ce qui a aussi guidé le développement de Kairouan au coeur des terres. Le site de Tunis, occupé déjà dans l'antiquité, a semblé plus facile à défendre et, relié à la mer par un canal, il pouvait compenser ce retrait de la côte sans que cela porte préjudice à son économie et à ses fonctions militaires offensives. Parallèlement les éléments défensifs de Carthage ont été rasés et les éléments vitaux, tels que le système d'adduction d'eau, ont été neutralisés pour empêcher que Carthage puisse servir de tête de pont à une reconquête. Mais les destructions n'ont pas été totales et il y avait une vie finalement relativement intense à Carthage dans les siècles qui ont suivi la conquête, et en particulier une communauté chrétienne suffisamment développée pour avoir son évêque.

Pour l'immeuble de Bizerte, je crois qu'il faudra que j'aille le voir de mes propres yeux. :-) C'est sûr que Bizerte a été vraiment LA ville des Français plus que toute autre et, au delà de son rôle stratégique, la dimension sentimentale a dû jouer en partie un rôle dans la difficulté que la France a eu à s'en séparer.

Ecrit par : Roumi | mercredi, 15 novembre 2006
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@roumi, " Je vais aussi bien que toi je suppose vu qu'on est pris dans le même "piège"... Je t'embrasse... et vive El Kef ! :-)"
le mien est maintenant entre les mains des hautes instances, la delivrance est pour tres bientot... en tout cas quel que soit le jugement je reprends ma LIBERTE d'ici les vacances pour aller justement au Kef retracer le chemin de mes ancetres ;-) qui sait, peut être que l'envie de s'y installer l'année prochaine me revienne. En attendant je prepare un discours diabolique pour le jour J et le reste du combat... es tu aussi dans cette phase? lol
Beau texte!

Ecrit par : dadddou | samedi, 18 novembre 2006
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@dadddou : je vais te répondre par mail. :-)

Ecrit par : Roumi | samedi, 18 novembre 2006
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Ton billet m'a plongé pour quelques jours et je n'ai pas encore fini dans un ouvrage" Amère méditerranée , le maghreb et nous "de Jean de Guérivière .
Et dans la période que t'as cité , il se passait beaucoup de choses notament la captivité de Jean François Regnard qui tombait sous les mains des rais algériens avec une femme mariée dont il devient amant d'où un récit qui parait en 1931 La Provençale ...
on parlait beaucoup de piraterie algérienne ou marocaine alors j'etais entrain d'imaginer le periple de Peysonnel Jean-André...

Ecrit par : soulef | lundi, 20 novembre 2006
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@soulef : eh bien là c'est toi qui m'apprend des choses car je ne connaissais pas ce Jean-François Regnard... je me fais honte à moi même... heureusement que tu es là pour m'apprendre son existence... maintenant je vais me pencher un peu plus sérieusement sur la vie intéressante de ce monsieur. Merci Soulef ! :-)

Ecrit par : Roumi | lundi, 20 novembre 2006
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Merci pour le partage de ces textes, j'ai bien apprécié.
Par contre, j'ai trouvé un autre européene qui a effectué un voyage à l'intéruer de la Tunisie en 1481, c'est un allemand Van MherJoos Van Ghistele.

Je publierai prochainement des extraits de son voyage.

Ecrit par : Téméraire | jeudi, 21 décembre 2006
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@Téméraire : merci de m'avoir signalé ce voyageur allemand. J'avais bien employé des mots un peu prudents dans la note pour dire que Peyssonnel était le premier vu que ce genre d'affirmation est souvent difficile à vérifier. Le premier européen à avoir visité l'intérieur de la Tunisie à l'époque moderne est probablement un anonyme dont personne n'a jamais entendu parler et qui a eu la mauvaise idée de ne rien écrire ! :)

Ecrit par : Roumi | vendredi, 22 décembre 2006

éditions cartaginoiseries a dit…

Vient de paraître
COLLECTION LA TUNISIE DE JADIS À TRAVERS LES RÉCITS DE VOYAGEURS
TOME II.
VOYAGE BOTANIQUE DE DESFONTAINES DANS LES RÉGENCES DE TUNIS ET D’ALGER
AUTEUR : RENÉ LOUICHE-DESFONTAINES
ÉDITIONS CARTAGINOISERIES
format : 15/21 - 184 p. Illustré.
ISBN : 978-9973-704-14-6 (février 2010).
Prix de vente : 19 €
1ère réédition.
À la veille de la Révolution française, un jeune naturaliste se voit confié la mission d’explorer les Régences de Tunis et d’Alger au point de vue de “l’histoire naturelle et de la botanique”. René-Louiche Desfontaines débarque à La Goulette en plein mois d’août 1783. À Tunis, il y a un peu plus d’un an que Hamouda Bacha est au pouvoir et Desfontaines est invité à se joindre à l’expédition que le bey en personne va mener dans le sud du pays. Feront suite, durant plus de deux ans, plusieurs explorations jusqu’en Algérie. Scientifique, humaniste et rationaliste, il en ramènera un ensemble d’observations représentatives d’un homme du “Siècle des Lumières”.
Préface de Denise Brahimi, agrégée de Lettres classiques et Docteur ès Lettres en Littérature moderne et comparée. Introduction, notes et bibliographie de Claudine Rabàa, enseignante de botanique et d’écologie à l’Université d’Alger.
Photo de couverture de Aïda ben Hamouda.

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Commandez La Partenza et Besbessia, saga des Siciliens de Tunisie, éditions cartaginoiseries, chez l'auteur
"auguglioro.michel"

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Commandez
IFRIQIYYÀ ET SIQILLIYYÀ
UN JUMELAGE MÉDITERRANÉEN
AUTEUR: ALFONSO CAMPISI
ÉDITIONS CARTAGINOISERIES
Format : 15/21 - 128 p. Illustré.
ISBN : 978-9973-704-13-9 (octobre 2009)
Prix de vente : 19 €

SOUVENIRS D’AUTOMNE (nouvelles)
AUTEUR : CHEDLY EL OKBY
ÉDITIONS CARTAGINOISERIES
format : 15/21 - 112 p.
ISBN : 978-9973-704-10-8 (octobre 2009)
Prix de vente : 15 €

LES INTELLECTUELS CARTHAGINOIS (histoire)
Africains 1
AUTEUR : PAUL MONCEAUX
présentation, index et bibliographie : Leila Ladjimi Sebaï.
ÉDITIONS CARTAGINOISERIES
format : 15/21 - 168 p. Illustré.
ISBN : 978-9973-704-09-2 (1e trimestre 2009)
Prix de vente : 19€
1ère réédition.

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COLLECTION LA TUNISIE DE JADIS À TRAVERS LES RÉCITS DE VOYAGEURS
TOME II.
VOYAGE BOTANIQUE DE DESFONTAINES DANS LES RÉGENCES DE TUNIS ET D’ALGER
AUTEUR : RENÉ LOUICHE-DESFONTAINES
ÉDITIONS CARTAGINOISERIES
format : 15/21 - 184 p. Illustré.
ISBN : 978-9973-704-14-6 (février 2010).
Prix de vente : 19 €
1ère réédition.

CHÉCHIA. Le bonnet de feutre méditerranéen
Auteur : Mika ben Miled
Format : 21/23 - 184p. Illustré quadri.
ISBN : 978-9973-704-15-3 (octobre 2010)
Prix de vente : : 30 €
Nouvelle édition enrichie et mise à jour.
Histoires, fabrication, artisans, matières premières, commerce… du fameux petit bonnet de laine feutrée méditerranéen.
Le bonnet de laine feutré et sa fille aînée, la chéchia, ont fait couler beaucoup d'or, transportés en ballots, en caisses, par bateaux, par caravanes sur tout le pourtour de la Méditerranée, des temps antiques à nos jours, du digne négoce à l'espionnage industriel.
Ce livre survole l’histoire de la chéchia qui se confond avec l’histoire de Tunis et de son commerce depuis le XVIe s. et relate avec de nombreux documents originaux, et parfois inédits, la découverte par les voyageurs étrangers de cette industrie.
Les chaouachis, aristocratie des fabricants-négociants de la médina, formaient la plus puissante corporation de la ville, représentant un modèle accompli de maîtrise artisanale et juridique. Un métier qui se léguait de père en fils avec sa hiérarchie, la noblesse des marques de fabrique et ses secrets.
Le cycle de fabrication des chéchias s’étend sur des mois et met en œuvre des techniques et des matières premières nombreuses. Chacune de ces techniques s’effectuant dans un lieu différent mettant en valeur la diversité des paysages tunisiens.
Devenu objet-culte pour les connaisseurs, ce bonnet de laine méritait un livre d'histoires. Le voici.
Un livre-cadeau sauvegardant une part importante du patrimoine tunisien, s’adressant à la fois aux curieux et aux amateurs des arts et traditions populaires.

À la veille de la Révolution française, un jeune naturaliste se voit confié la mission d’explorer les Régences de Tunis et d’Alger au point de vue de “l’histoire naturelle et de la botanique”. René-Louiche Desfontaines débarque à La Goulette en plein mois d’août 1783. À Tunis, il y a un peu plus d’un an que Hamouda Bacha est au pouvoir et Desfontaines est invité à se joindre à l’expédition que le bey en personne va mener dans le sud du pays. Feront suite, durant plus de deux ans, plusieurs explorations jusqu’en Algérie. Scientifique, humaniste et rationaliste, il en ramènera un ensemble d’observations représentatives d’un homme du “Siècle des Lumières”.
Préface de Denise Brahimi, agrégée de Lettres classiques et Docteur ès Lettres en Littérature moderne et comparée. Introduction, notes et bibliographie de Claudine Rabàa, enseignante de botanique et d’écologie à l’Université d’Alger.
Photo de couverture de Aïda ben Hamouda.