Mes réflexions des dernières heures concernent internet... ses avantages et ses défauts, les avancées et les dérives qui en découlent. J'avais déjà longuement évoqué ici un certain nombre de problèmes inhérents à l'utilisation que l'on fait d'internet, que ce soit le sentiment d'appropriation par les bloggeurs usagers d'un agrégateur ne leur appartenant pas ou encore le développement inquiétant de l'usage de wikipédia, une encyclopédie structurellement déficiente en matière de fiabilité. Je ne vais pas y revenir maintenant mais je dois constater que ces problèmes subsistent sans réelle amélioration.
Après ces deux aspects, deux autres me viennent à l'esprit. On frise donc la Tétralogie wagnérienne d'autant plus que mon éclairage est un peu sombre, j'en conviens, mais plutôt lucide par ailleurs.
Je laisse l'un de ces deux aspects dans l'immédiat - il concerne les messageries instantanées - pour me concentrer sur celui relatif aux liens sociaux établis sur internet et la notion d'anonymat qui en découle.
Je ne peux m'empêcher de songer à la petite démonstration du week end à laquelle je me suis adonné... prouver à un correspondant, dont je ne connaissais pas le nom, que les quelques informations qu'il m'avait lui-même données à son propos me suffisaient à briser son anonymat et, en particulier, à découvrir son nom de famille. Pour cela rien de plus simple : savoir réfléchir un peu et savoir se servir des fonctions basiques d'internet.
Ayant énoncé ce principe il ne m'a pas fallu plus de dix minutes pour parvenir au but recherché et indiquer à mon interlocuteur, pour le moins surpris, son nom de famille et quelques autres renseignements à son propos, la cerise sur le gâteau si j'ose dire, étant la découverte sur internet d'une photo de mon malheureux correspondant, tout perturbé par mes révélations inattendues et la facilité avec laquelle on pouvait connaître aussi facilement une part de son identité et de son existence.
Le tout a été récolté le plus légalement du monde sur internet que ce soit sur des sites institutionnels ou encore des réseaux sociaux, ce qui amène à s'interroger sur les risques encourus par un individu qui souhaite conserver son anonymat mais qui, parallèlement à cela, se trouve soit volontairement soit involontairement présent sur divers sites qui donnent des informations précises à son sujet.
Quand il s'agit de sites institutionnels on doit bien convenir que cela a en général une utilité appréciable, notamment en termes professionnels. En revanche, pour ce qui est de tout le reste, mieux vaut se poser de sérieuses questions car on se retrouve vite piégé pour ce qui est de l'anonymat. Il y a bien entendu les blogs dans lesquels nous nous dévoilons partiellement et qui peuvent, même en dépit de nos efforts, donner suffisamment d'informations à un lecteur quelconque pour nous reconnaître. On ne peut prétendre honnêtement qu'à un semi-anonymat, d'autant plus quand on se prend au jeu des contacts directs avec d'autres bloggeurs. Cependant ces écrits que nous laissons sont conscients et volontaires. On peut en général aisément percevoir la portée de nos mots et les risques que chacun d'eux fait courir à notre anonymat.
Après ces deux aspects, deux autres me viennent à l'esprit. On frise donc la Tétralogie wagnérienne d'autant plus que mon éclairage est un peu sombre, j'en conviens, mais plutôt lucide par ailleurs.
Je laisse l'un de ces deux aspects dans l'immédiat - il concerne les messageries instantanées - pour me concentrer sur celui relatif aux liens sociaux établis sur internet et la notion d'anonymat qui en découle.
Je ne peux m'empêcher de songer à la petite démonstration du week end à laquelle je me suis adonné... prouver à un correspondant, dont je ne connaissais pas le nom, que les quelques informations qu'il m'avait lui-même données à son propos me suffisaient à briser son anonymat et, en particulier, à découvrir son nom de famille. Pour cela rien de plus simple : savoir réfléchir un peu et savoir se servir des fonctions basiques d'internet.
Ayant énoncé ce principe il ne m'a pas fallu plus de dix minutes pour parvenir au but recherché et indiquer à mon interlocuteur, pour le moins surpris, son nom de famille et quelques autres renseignements à son propos, la cerise sur le gâteau si j'ose dire, étant la découverte sur internet d'une photo de mon malheureux correspondant, tout perturbé par mes révélations inattendues et la facilité avec laquelle on pouvait connaître aussi facilement une part de son identité et de son existence.
Le tout a été récolté le plus légalement du monde sur internet que ce soit sur des sites institutionnels ou encore des réseaux sociaux, ce qui amène à s'interroger sur les risques encourus par un individu qui souhaite conserver son anonymat mais qui, parallèlement à cela, se trouve soit volontairement soit involontairement présent sur divers sites qui donnent des informations précises à son sujet.
Quand il s'agit de sites institutionnels on doit bien convenir que cela a en général une utilité appréciable, notamment en termes professionnels. En revanche, pour ce qui est de tout le reste, mieux vaut se poser de sérieuses questions car on se retrouve vite piégé pour ce qui est de l'anonymat. Il y a bien entendu les blogs dans lesquels nous nous dévoilons partiellement et qui peuvent, même en dépit de nos efforts, donner suffisamment d'informations à un lecteur quelconque pour nous reconnaître. On ne peut prétendre honnêtement qu'à un semi-anonymat, d'autant plus quand on se prend au jeu des contacts directs avec d'autres bloggeurs. Cependant ces écrits que nous laissons sont conscients et volontaires. On peut en général aisément percevoir la portée de nos mots et les risques que chacun d'eux fait courir à notre anonymat.
Il n'en va pas toujours de même des initiatives de nos interlocuteurs qui n'hésitent parfois pas à afficher des photographies collectives ou diffuser des informations explicites sans avoir forcément perçu les conséquences qui peuvent en découler. On doit donc constamment veiller à ce que notre intimité ne soit pas dévoilée par les autres quand nous-mêmes nous y refusons ; c'est une attention de chaque instant vu la rapidité avec laquelle une information peut être diffusée. Cette tentation de dévoiler l'autre vient de plus en plus forte, à mesure que se développent les outils pour cela, notamment les appareils intégrés aux téléphones portables qui permettent de faire des photos où que l'on soit.
C'est une sorte de dérapage inconscient vers lequel on tend et avec d'autant plus de facilité que la mode est de plus en plus à des espaces réduits, à l'apparence plus intime... j'ai nommé les sites de réseaux sociaux. Le blog, ouvert à tous, suscite toujours une forme de prudence tandis que les réseaux sociaux semblent en revanche s'en affranchir plus facilement. C'est ainsi que l'on peut tout connaître de la vie de l'autre, dans ses détails les plus précis mais pas forcément les plus significatifs. Nous ne sommes plus acteurs de la vie des êtres que l'on aime... nous sommes simples spectateurs, comme derrière la vitre d'un aquarium où nous observons l'autre faire des ronds dans l'eau, invités à échanger des mots brefs en réponse à d'autres mots brefs. Ce ne sont plus des caresses mais des souvenirs de caresses réduits à l'état d'effleurement. De virtuels qu'ils étaient, des amis devenus bien réels retournent implacablement et sans sourciller à leur état premier, aspirés par cette bulle pesante de rapports semi-automatiques et impersonnels. N'a-t-on pourtant jamais pesté contre nous-mêmes en nous disant dans des circonstances douloureuses "je croyais le/la connaître" ? Aujourd'hui plus encore nous risquons de nous trouver devant des personnes familières dont nous ignorons la profondeur, des êtres connus mais que notre négligence confine à une forme paradoxale d'anonymat.
J'ai la faiblesse de penser que, même si je ne suis pas toujours en mesure de m'adresser personnellement à chacun des êtres que j'aime de manière régulière, ce texte hebdomadaire que l'on trouve ici depuis deux années déjà est un supplément d'âme qui parle régulièrement et personnellement à chacun, connu ou inconnu ; il s'agit d'un îlot de plus en plus perdu au milieu d'une mer désolée, un espace où plus on pense se livrer aux autres, grisé que l'on est par les facilités techniques, et moins l'on se rapproche de la vérité de l'être, prisonniers que nous sommes des carcans d'une technique asservissant sans résistance notre humanité.
C'est une sorte de dérapage inconscient vers lequel on tend et avec d'autant plus de facilité que la mode est de plus en plus à des espaces réduits, à l'apparence plus intime... j'ai nommé les sites de réseaux sociaux. Le blog, ouvert à tous, suscite toujours une forme de prudence tandis que les réseaux sociaux semblent en revanche s'en affranchir plus facilement. C'est ainsi que l'on peut tout connaître de la vie de l'autre, dans ses détails les plus précis mais pas forcément les plus significatifs. Nous ne sommes plus acteurs de la vie des êtres que l'on aime... nous sommes simples spectateurs, comme derrière la vitre d'un aquarium où nous observons l'autre faire des ronds dans l'eau, invités à échanger des mots brefs en réponse à d'autres mots brefs. Ce ne sont plus des caresses mais des souvenirs de caresses réduits à l'état d'effleurement. De virtuels qu'ils étaient, des amis devenus bien réels retournent implacablement et sans sourciller à leur état premier, aspirés par cette bulle pesante de rapports semi-automatiques et impersonnels. N'a-t-on pourtant jamais pesté contre nous-mêmes en nous disant dans des circonstances douloureuses "je croyais le/la connaître" ? Aujourd'hui plus encore nous risquons de nous trouver devant des personnes familières dont nous ignorons la profondeur, des êtres connus mais que notre négligence confine à une forme paradoxale d'anonymat.
J'ai la faiblesse de penser que, même si je ne suis pas toujours en mesure de m'adresser personnellement à chacun des êtres que j'aime de manière régulière, ce texte hebdomadaire que l'on trouve ici depuis deux années déjà est un supplément d'âme qui parle régulièrement et personnellement à chacun, connu ou inconnu ; il s'agit d'un îlot de plus en plus perdu au milieu d'une mer désolée, un espace où plus on pense se livrer aux autres, grisé que l'on est par les facilités techniques, et moins l'on se rapproche de la vérité de l'être, prisonniers que nous sommes des carcans d'une technique asservissant sans résistance notre humanité.
4 commentaires:
Bonjour mon ami, je dois dire que cette note est très intéressante. Je suis globalement d'accord avec toi. Le point qui m'a le plus parlé est celui de l'anonymat des blogs, on se met le doigt dans l'œil quand on croit que l'on est bien abrité derrière nos pseudos car si l'on veut que notre blog nous ressemble et nous représente, on ne peut s'empêcher de dévoiler certaines informations qui collées les une aux autres dévoilent à coup sûr notre identité. Je me rappelle qu'à ce propos, une amie qui aimait parcourir les blogs et qui ignorait que j'en avais un a très vite su qui j'étais en lisant mes notes, je dois dire que cela m'avait un peu contrarié car de nature réservé dans la vraie vie, il m'arrivait de me déchaîner dans mon blog ou même d'y faire des révélations assez intimes. C'est pour cela que pendant assez longtemps, j'étais rétif par rapport au fait de révéler l'existence de mon blog à mes amis et aux rencontres live avec mes confrères bloggeurs. J'ai finalement changé d'avis sur ce dernier point et je ne le regrette en aucun cas car j'y ai beaucoup gagné. Mais je me dis que quelque part, ça a un peu changé l'orientation de mon blog qui est devenu de plus en plus superficiel . Ainsi j'ai l'impression qu'inconsciemment je m'auto-censure à l'idée qu'un de ces personnes va me lire.
Bonjour mon vizir préféré. :) Je suis content s'il y a au moins une personne qui a lu ce texte jusqu'au bout et encore plus content d'avoir un commentaire d'une telle longueur. Cela fait un bon moment que cela n'était pas arrivé ici. :p
C'est vrai qu'à partir du moment où l'on écrit un blog, on a tendance à se dévoiler même indirectement. C'est vrai pour un blog intimiste ou encore pour un blog mettant en avant une passion, une compétence professionnelle, ... Cependant en faisant bien attention à ce que l'on écrit, en se fixant certaines limites on peut tout à fait limiter de manière considérable les indications vraiment personnelles de nature à nous dévoiler. Si par exemple on parle simplement de sentiments sans évoquer trop sa vie ou celles des gens auxquels on pense, on se dévoile effectivement mais sans pour autant donner de quoi se faire clairement identifier.
Pour ce qui est de changer au fur et à mesure que l'on établit des contacts directs avec certains bloggeurs, pour cette idée d'auto-censure, je dirais que cela ne se passe pas ainsi dans mon cas. Certes il y a chez moi une forme d'auto-censure bien que j'aie l'air d'en dire beaucoup. :) En fait, je me suis fixé dès le début un certain nombre de limites et je m'y tiens encore, ce qui fait que mon écriture n'a pas changé depuis le départ, même après avoir connu quelques bloggeurs.
J'ai écrit ici même le 14 mars 2006, c'est à dire presque au tout début, que "je suis quelqu'un de très timide et pudique et [que] je n'aime pas trop parler de moi en public. J'ai fait ce blog pour faire plaisir à quelqu'un qui me demandait de le faire ; je me suis dit que peut être ça pouvait intéresser des gens mais ça n'empêche que Roumi doit rester une sorte d'ange invisible, venant de nulle part."
Cela peut paraître paradoxal quand je dis que je n'aime pas parler de moi mais c'est tout à fait vrai. Il se trouve que si je parle de moi ce n'est pas pour me mettre en valeur mais simplement parce que je veux partager les choses belles et simples que je ressens et cela dans une impression d'un champ illimité mais qui pourtant possède des cadres invisibles auxquels je suis très attachés. :)
Bonsoir roumi çà fait un bout de temps que j ai pas passé voir ton blog désolée mais tu sais parfois la vie nous laisse pas le choix et nous oblige à faire des choses qu on aime pas trop, je me suis rendue compte cette période que ton blog me manque vraiment que je pense souvent à ce que tu écris et je suis toujours curieuse de savoir ce que tu vas écrire la prochaine fois, j aurai aimé laisser un commentaire pour chaque article mais hélas comme je t ai dit j ai pas pu mais l absence de ton blog dans mon parcours quotidien d internet m a vraiment laisser l occasion de comprendre bcp de choses comprendre que ton blog a eu en une courte période une grande place dans ma lecture bref je vais pas trop parler de ça parceque les mots m échappent et même si je réussis à trouver qques phrases elles seront vraiment insuffisantes et injustes envers ce que tu écris j espère que tu vas continuer à écrire, je t embrasse très fort mwah
@kahlouchaa : je te remercie pour ton message plein de gentillesse et très encourageant. Je vais bien sûr continuer d'écrire ce blog aussi régulièrement que possible. Gros bisous.
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