Une fois de plus je me laisse bercer par les trépidations douces d’un train. C’est le Thalys cette fois… une grande première ! Ce voyage, aussi éclair que les effets procurés par une marraine attentionnée à une apprentie princesse véhiculée en citrouille ambulante, trouve sa beauté dans cette série de « premières » qu’il a constitué. Premier voyage en Thalys, première rencontre, première découverte d’un pays, première découverte d’une ville, …
Le voyage est court et fascinant… je voyage en première classe, traité comme tous ces hommes d’affaires aux tempes grisonnantes ou ces femmes d’âge mûr à l’élégance bourgeoise qui m’entourent… Ce trajet est presque aussi rapide qu’un déplacement en banlieue… La frontière entre les deux pays est franchie sans même que l’on ne la perçoive, le seul indice étant fourni par le téléphone qui change subitement de réseau… et l’envoi par l’opérateur, si pétri de philantrophie comme on s’en félicite chaque jour, d’un texto indiquant les tarifs prohibitifs qu’il appliquera en cas d’appel dans ce pays où l’on n’a pourtant encore pas posé ne serait-ce qu’un seul doigt de pied.
L'intensification de l’occupation le long des voies annoncent l’arrivée à la capitale… Bruxelles… et ma tension monte d’un cran, en raison de toutes ces « premières » qui m’attendent. Le Thalys arrive en gare de Bruxelles-Midi… premiers pas émouvants en terre belge… je l’écris en gras, non que la terre belge soit plus grasse qu’ailleurs mais parce que je veux prononcer ces mots, les faire vivre pour d’autres qui ne veulent plus les faire vivre. Je suis donc en Belgique, à Bruxelles… et je ne sais ni trop où je suis, ni quel visage est celui que j’attends et qui m’attend, ni ce qui va se passer durant cette journée, une petite évasion discrètement organisée comme je les aime.
La rencontre est charmante et le temps, relativement clément, nous permet de découvrir rapidement quelques lieux agréables du centre-ville de Bruxelles. J’enregistre ces données dans mon GPS intégré (à mon cerveau !) pour une visite ultérieure. Je suis étonné par le calme relatif dans les rues, un peu normal il est vrai pour un jour férié. L’un des moments forts est peut-être la visite de la cathédrale Saint-Michel-Sainte-Gudule… parce qu’une fois assis dans une chapelle pour y méditer un peu je m’y livre à quelques confessions… c’est étonnant comme l’atmosphère d’un lieu peut délier les langues parfois, favoriser certaines confidences. Tu me parles aussi beaucoup de toi et je t’écoute comme toujours avec attention et bienveillance. Il est évident que c’est plaisant de discuter face à toi après des échanges virtuels déjà anciens. Je suis charmé par le pays, par la ville et par son ambassadrice… mais après la gaufre liégeoise, le charme doit s’interrompre et il faut songer à nous séparer déjà.
Je remonte dans le Thalys, seul… mais le Soleil a décidé de me tenir compagnie et mes yeux restent rivés à son regard, à son sourire… son clin d’œil assassin vient ravager mon esprit mais je trouve la force de lui en décocher un à mon tour. Il faut se rendre à l’évidence : je suis démasqué… et ce petit signe est pour moi comme une des plus tendres caresses qui se puisse être, une caresse éphémère, une caresse pure, un don simple et dénué de prétention qui me remue le cœur. Le Thalys arrive en gare du Nord ; je quitte mon Soleil de l’instant sans avoir pu lui réciter l’ode que mes pensées troublées se promettaient de composer pour lui et de lui offrir.
Le soir… ton invitation à t’écrire et mon premier message pour toi, le premier d’une série que j’espère durable, fructueuse, inaltérable. Nous avons tous le droit à une nouvelle chance ; ce que l’on croit au départ un peu négligemment être répétition n’est en fait que succession de « premières ». Sois donc le premier, mon Coeur… sois le Premier, l’Unique, la Source, l’Évidence.
2 commentaires:
si jamais tu décides à revenir sur ce plat pays
pourquoi pas organiser une rencontre ainsi je te montrerais tous les recoins de ce petit pays
sur ce
bye
@koikoi : merci pour la proposition. J'y songerai le moment venu. :)
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