lundi 4 décembre 2006

Quai de gare...

20h00...

On avance sur le quai de la Gare du Nord où je t’ai raccompagné...

- C’est gentil de me raccompagner !

- Tu ne l’as peut être pas remarqué mais il semble que je sois quelqu’un de très gentil !

- Oui... c’est vrai... ça t’arrive d’être gentil !

Tu as réussi à me faire rire alors que mon cœur était si serré…

J’aimerais que ce quai ne finisse jamais... avancer infiniment avec toi... tout en faisant une pause toutes les vingt minutes pour que tu reposes tes pieds fragiles... Je serais ainsi toujours prêt de toi, mon Ange.

Tu t’arrêtes près d’un banc... tu adores les bancs... ! Celui-ci est métallique et ne m’inspire aucune sympathie... mais tu ne te plains pas de son inconfort, alors je m’assois à côté de toi, mon petit Frère.

On parle un peu... pas beaucoup... Que dire... ?! Que dire dans ces dix dernières minutes avant ton départ... ?! J’ai peur de te dire des bêtises... j’aimerais te dire « je t’aime mon petit Frère » mais je n’y arrive pas alors que je sais si bien te l’écrire... j’ai peur... peur de pleurer devant toi ne sachant pas quand je te reverrai... six mois... un an... deux ans... qui le sait ? J’ai peur de te faire pleurer en pleurant moi-même... je sais que toi aussi tu as peur de ces moments où deux âmes se séparent, laissant les corps lourds et les cœurs malades.

20h05...

Un haut parleur retentit... un sifflet résonne dans la gare... le bruit strident d’une sonnette annonce le départ du train voisin pour Amiens… mon cœur se glace... ton train est toujours là... Encore cinq minutes… à la fois trop courtes et interminables... On regarde tous les deux ce train qui part pour Amiens... on est toujours là ensemble à regarder les mêmes choses, à ressentir sans doute des choses comparables...

- Je rêve de conduire un train...

Tu souris...

20h07...

Tu te lèves parce que ton train va bientôt partir... Je te suis... tu montes dans le train... il est haut ce train ! Je me trouve petit face à toi... Pour une fois tu fais bien 1,85 mètre...

On s’embrasse... tu me dis que tu ne veux pas d’adieux théâtraux... Moi j’aimerais bien te serrer un long moment dans mes bras... mais je n’ose pas te le demander... mes pensées commencent à se troubler...

- Allez... barre toi maintenant... !

- Nooooon... !

Tu as peur de ce qui pourrait arriver... moi aussi... mais je veux rester près de toi jusqu’à la dernière seconde... au lieu d’aller t’asseoir dans le wagon, tu t’assois près de la porte pour rester près de moi... tu feuillettes rapidement les magazines que tu viens d’acheter dans la librairie de la gare... cela nous fait oublier un peu ce qui doit arriver inexorablement et que l’on attend... je regarde ma montre... le train partira un peu en retard...

20h11...

Le train va partir... on s’embrasse encore... Tu me dis de reculer... tu as peur que je sois coupé en deux par la porte du train express régional ! Je recule un peu sur le quai... le sifflet assassin retentit... les portes du train se ferment... le train ne part pas... pourquoi ne part-il pas maintenant qu’on est séparé par cette vitre... ?! Il part enfin ce train... on échange nos ultimes signes d’adieu...

20h12...

Je me retourne et je m’éloigne de toi mon Ange chéri. Je sens déjà que mes yeux sont près à exploser, gonflés de larmes par ma vive émotion. Je marche seul sur ce quai déserté, le visage défait... je vais dans une autre gare parisienne… je monte dans mon propre train... qu’il est lent ce train... je ferme les yeux et je sens les larmes qui sont là mais qui ne veulent pas sortir encore... pas devant tous ces gens qui pourraient me regarder mal... l’orage est proche mais ne préviendra pas...

J’appelle mon grand frère K. Il me dit qu’il en a marre... qu’il veut rentrer en Tunisie. Je lui réponds qu’il dit des bêtises et qu’il ne devrait pas me dire cela maintenant, alors que je viens juste de te perdre sans savoir quand nous serons réunis.

21h30...

Arrivé à la maison, j’essaie de cacher ma tristesse... je mange... j’ai tellement faim...

22h00...

Je me lave dans la douche... l’orage éclate... je m’effondre en larme en pensant à toi, mon Ange. Je pense à ces moments heureux que nous avons eus lors de nos promenades interminables... à cette longue séparation qui nous attend désormais. Il faut du temps pour se remettre de ces émotions... il faut du temps pour admettre ton éloignement... l’eau de la douche dissimule mes larmes...

Je file ensuite devant la télévision, histoire d’essayer d’oublier vaguement ce qui m’arrive... mais c’est à toi que je pense...

00h00...

Je vais essayer de dormir... je t’aime pour toujours... Je n’arrive pas à m’endormir… ne m’oublie pas... aujourd’hui tu t’envoles... tu me manques déjà... J’espère te revoir bientôt mon petit Frère chéri...

1 commentaire:

Roumi a dit…

COMMENTAIRES PRECEDENTS RETRANSCRITS

Tout colis abondonne sera immediatement detruit...

Ecrit par : 3617mylife | lundi, 04 décembre 2006
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@3617mylife : c'est moi qu'on aurait dû détruire alors ce jour là... :-)

Ecrit par : Roumi | lundi, 04 décembre 2006
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je ne le connais pas!!
mais j'ai reconnu le K j'ai reconnu le K j'ai reconnu le K j'ai reconnu le K!!
IK

Ecrit par : impertor | lundi, 04 décembre 2006
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@impertor : je ne te connais pas non plus... moi je connais imperAtor ! :-))))

Ecrit par : Roumi | lundi, 04 décembre 2006
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Il n’arrête pas de te chagriner ‘ce’ petit frère, mais pour une fois ce n’est pas toute a fait de sa faute. Il est presque pardonné, alors ? Comme toujours, d’ailleurs !

@3617mylife : Tout colis abandonné sera immédiatement détruit... abandonné oui, oublié non.

Ecrit par : La citoyenne | lundi, 04 décembre 2006
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@la Citoyenne : tu sais, j'ai choisi plusieurs petits frères et plusieurs grands frères alors je ne parle pas toujours du même. :-)
Ce petit frère dont je parle ici n'a commis aucune faute... il fallait simplement qu'on se sépare pour retourner chacun de notre côté, comme c'est souvent le cas, d'ailleurs. Je n'ai aucune raison de lui en vouloir ; je l'aime tellement. :-)

Ecrit par : Roumi | lundi, 04 décembre 2006
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LOOOOOOOOOOOOOOOOOOOL

Ecrit par : double x | lundi, 04 décembre 2006
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@double x : :-)

Ecrit par : Roumi | lundi, 04 décembre 2006
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@Roumi , moi j'adore les gares mais déteste les adieux , j'magine ce que tu as ressenti...dis-toi seulement qu'il est aussi sur l'autre coté du quai pas loin de toi finalement...!

Ecrit par : soulef | lundi, 04 décembre 2006
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@soulef : j'adore également les gares... et je veux conduire un train comme je l'ai écrit dans le texte ! :-)
Pour ce qui est des adieux, je ne pense pas les détester... ils me rendent très souvent malheureux mais je ne les déteste pas il me semble. En fait, ce qui compte le plus pour moi ce n'est pas le fait de se quitter car il le faut mais c'est la durée de séparation, l'incertitude sur cette durée ou encore les conditions dans lesquelles se fait cette séparation. Ainsi je peux être aussi malheureux d'un adieu pour quelqu'un que je reverrai le lendemain que pour quelqu'un que je reverrai dans un an. Et je peux aussi être heureux d'un adieu qui s'est bien passé, même s'il annonce une longue séparation. C'est compliqué et cela dépend en fait des circonstances.
Ce que je peux dire c'est que, généralement, les minutes qui suivent une séparation, qu'elle soit pour une journée ou un an, me font l'effet d'un coup de massue, avec ce sentiment d'un vide incommensurable, comme une sorte de chute vertigineuse, une chute de tension également ou encore comme si l'on était drogué, ivre, euphorique... et que les effets de ces produits cessent instantanément nous ramenant à la réalité de la vie.
C'est vrai que cet être exquis dont j'ai parlé dans ce texte n'est pas si loin dans le sens où on est régulièrement en contact mais disons que j'ai un besoin vital d'avoir les gens que j'aime face à moi et pas seulement derrière les fils de connexion à internet. Alors il est clair que mes pensées quotidiennes pour les gens que j'aime me rappellent en permanence leur éloignement et je suis donc toujours inquiet pour cela au moment des séparations, sachant quel sera ensuite mon quotidien. C'est trop compliqué d'expliquer tout ce que je ressens face à quelqu'un présent devant moi ; il faudrait que je trouve des mots pour cela... et que j'en fasse peut-être une note... :-)

Ecrit par : Roumi | mardi, 05 décembre 2006
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Coucou Roumi!
C'est rien a avoir avec ta note, mais c juste pour te raconter une petite histoire (si tu me le permets bien sûr).

En fait, la semaine denière suis passée chez un bouquiniste pour...et par hasard suis tombée sur un roman de Bernad WERBER, "L'empire des anges",ce jour-là je n'avais nullement l'intention de m'acheter un roman, mais a dire vrai, c'est la photo de l'ange de couverture qui m'a le plus attirée. Je me suis payée le roman rien que pour tenter de toucher à la source de la magie de la plume, à ton univers en suspend et surtout sur ta manie de dépeindre les objets ordinaires telsque leur reflet apparatraît dans des miroirs magiques.

Peut être que les petits anges de la couverture m'éclaireront!!!

Bonne continuation.

Asma.

Ecrit par : Asma | mardi, 05 décembre 2006
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@asma : merci pour ton très gentil message. Qui sait ? Tu trouveras peut être quelques réponses dans ce livre... seulement je ne vis pas dans un empire ! :-) Je vis sur terre au milieu de chacun ; je croise d'autres anges de temps en temps. Beaucoup de gens ont un côté ange... c'est seulement la proportion qui varie. :-)
Beslama.

Ecrit par : Roumi | mardi, 05 décembre 2006
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@Roumi : -:)

LOOOOOOOOOOOOOOOOOOOL

:)
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:)

Ecrit par : double x | mercredi, 06 décembre 2006
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c'est la premiere fois que je lis un de tes posts, tu m'as sckotchée

Ecrit par : manna | mercredi, 06 décembre 2006
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@double x : quel sens artistique ! Tu es un virtuose numérique, mon cher Ami ! :-)

@manna : merci pour ton passage et ta gentillesse.

Ecrit par : Roumi | mercredi, 06 décembre 2006
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Merci p'tit fere :)
Je t'aime moi aussi :)
je t’aime pour toujours
Ne m’oublie pas
Je t'aime
Mon amour....

Ecrit par : double x | jeudi, 07 décembre 2006
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@double x : eh bien dis donc, toi quand tu sors d'hibernation, tu n'y vas pas de main morte ! :-)

Je ne sais pas pourquoi tu me remercies, double x. Je ne parlais pas de toi dans cette note. :-)

J'ai l'impression que tu m'imites pour te moquer de moi... :-)

Ah oui, je voudrais te rappeler que je suis plus âgé que toi et je compte bien que tu respectes un minimum mon droit d'aînesse. :-)

Ecrit par : Roumi | jeudi, 07 décembre 2006
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Très belle histoire!
Très touchante et poignante de justesse. Toujours aussi génial le roumi :-)

Ecrit par : Xander | dimanche, 24 décembre 2006
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@Xander : mon très cher Xander, grâce à toi, je viens de relire cette note et j'étais toujours aussi ému que lorsque j'ai écrit ce texte.
Merci de ton passage. Merci d'avoir posé des yeux sur mes mots, merci d'avoir mis ton âme dans mes pensées.

Ecrit par : Roumi | dimanche, 24 décembre 2006