lundi 2 octobre 2006

Mon présent se conjugue avec ton passé

Il y a huit jours, Marou a rédigé une note faite de citations et mon inconscient, guidé sans aucun doute par ce beau souvenir, vient de me conduire à faire une note sur le même principe.
A Marou, petit Frère Icare...
J’ai ouvert ce petit livre de toi... je l’ai dévoré... je te connais déjà bien mais je ne pourrai jamais te voir... Tu as heureusement laissé ce texte qui me permet de rencontrer ton âme... A travers le temps, ton présent guide le mien ; mon présent se conjugue à ton passé...
Voici quelques unes de tes pensées qui sont comme le reflet de mon âme... J’ai ajouté en gras quelques mots personnels pour établir un modeste dialogue entre toi, le maître, et moi, l’élève...

Lui : « Habitue-toi à écouter attentivement les paroles d’autrui ; entre, autant que possible, dans l’esprit de celui qui parle. »
Lui encore : « Si l’on peut me convaincre et me montrer que je juge ou que j’agis à tort, je serai content de changer ; car je cherche la vérité, qui ne peut être un dommage pour personne ; or celui qui persiste dans son erreur ou son ignorance subit un dommage. »
Lui toujours : « Songe souvent à la liaison de toutes les choses dans ce monde et à leur rapport les unes avec les autres. »
Lui enfin : « Regarde l’intérieur des choses ; qu’ils n’en soit aucune dont la qualité propre ni la valeur ne t’échappent. »
Moi : j’essaie toujours de comprendre comment pense la personne face à moi… j’écoute beaucoup plus que je ne parle et je m’enrichis de tout ce que l’on me dit… je suis attentif au moindre détail… je regarde le plus loin possible de moi pour élargir mon horizon… j’essaie d’élever mes pensées le plus haut possible…

Lui : « Tente de les persuader. Mais agis, même malgré eux, lorsque la règle de la justice t’y conduit. Lorsque l’on use de violence en te contredisant, passe à la complaisance et au calme, sers-toi des obstacles qu’on t’oppose pour pratiquer une autre vertu (...). »
Lui encore : « Le meilleur moyen de se défendre, c’est de ne pas leur ressembler. »
Lui enfin : « Ne juge pas comme juge l’homme qui t’insulte et comme il voudrait que tu juges : vois les choses comme elles sont en vérité. »
Moi : je reste calme et je refuse de sombrer dans les errances de ceux qui m’insulteraient… la violence m’est totalement étrangère… je transmets sereinement et dignement les valeurs humanistes auxquelles je crois…

Lui : « Jette donc tout, ne garde que ce peu de chose. Et encore souviens-toi que chacun ne vit que dans l’instant présent, dans le moment ; le reste, c’est le passé ou un obscur avenir. (...). »
Lui encore : « N’estime jamais utile pour toi ce qui peut te forcer un jour à transgresser la parole donnée, à abandonner le respect de toi-même, à haïr, à soupçonne, à maudire, à feindre, à avoir des désirs qui exigent l’abri des murs de ta maison. »
Lui toujours : « (...) fais chacun de tes actes comme si c’était le dernier de ta vie, en le dépouillant de toute vanité, de toute passion qui l’écarterait de la droite raison, de toute feinte, de tout amour-propre, de tout mécontentement contre la part que t’a attribué le sort. Tu vois combien il y a eu de choses dont il faut se rendre maître pour pouvoir mener une vie heureuse et pieuse (...). »
Lui enfin : « Que de loisir on gagne à ne pas observer ce que dit le voisin, ce qu’il fait ou ce qu’il pense, à voir seulement ses propres actions, pour qu’elles soient justes, pieuses et conformes au bien. (...). »
Moi : j’essaie de vivre humblement, en profitant simplement de l’instant présent et sans trahir ce que je suis… je respecte à chaque instant ces valeurs humanistes qui sont miennes… je suis un juge intraitable pour moi-même et j’évite de juger les autres…

Lui : « Ta vie peut toujours avoir un heureux cours puisque tu peux toujours prendre le bon chemin, juger et agir avec méthode. (...). »
Lui encore : « Adapte-toi au lot qui t’a été assigné ; aime les hommes que le sort a désignés pour vivre avec toi ; mais aime-les d’un amour véritable. »
Lui toujours : « Ce qui arrive à chacun est utile à l’ensemble ; voilà qui suffirait. Mais de plus, si tu observes ce qui se passe d’ordinaire, tu verras que tout ce qui arrive à un homme est utile aux autres hommes. (...). »
Lui enfin : « Etre semblable au promontoire contre lequel se brisent continuellement les flots ; il reste immobile et autour de lui s’apaise le gonflement des vagues. »
Moi : je fais en sorte d’être le maître de ma vie… j’aime et j’offre mon cœur à tous, d’où qu’ils viennent… j’aide les autres à partir de mon expérience personnelle et de mes observations… j’aime être un pilier de sagesse pour ceux que j’aime…

Lui : « Lorsque tu veux éprouver de la joie, songe aux mérites de ceux qui vivent avec toi, à l’activité de l’un, à la conscience d’un autre, à la générosité d’un troisième, ou à telle autre qualité. Rien ne rend plus content que les images des vertus, apparaissant dans les caractères de nos compagnons de vie et se rencontrant, autant que possible, toutes ensemble. Aussi faut-il les avoir présentes à l’esprit. »
Moi : j’ai confiance en la vie à travers ce qu’elle m’offre chaque jour de plus beau… l’affection et l’exemple de ceux que j’aime sont mon sang et mon oxygène…

Tes paroles me bouleversent... Tu as quitté le monde il y a 1826 ans... Tu étais le maître de Rome... tu étais un maître tout court... tu étais, tu es et tu seras l’empereur philosophe Marc Aurèle.





1 commentaire:

Roumi a dit…

COMMENTAIRES PRECEDENTS RETRANSCRITS

Merci Roumi de me dédier cette note sublime!
Elle confirme ce que j'ai toujours cru; que nous résonnons de l'écho de nos maîtres. Ils sont comme des géniteurs pour nos esprits, leurs paroles et leurs pensées tissent les gènes de nos âmes.

Ecrit par : marou | lundi, 02 octobre 2006
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@Roumi c'est des belles paroles , comme des étincelles dans une nuit obscure...j'y crois fort et j'ai toujours agi ainsi seulement des fois tu peux bien souffrir quand on ne te comprenne pas , j'ai eu des réactions bizarres quand tu fais du bien pour le bien , on pense que tu le fais pour quelque chose , je n'oublirai jamais , jamais , une question qui m'etait posée par une amie , qui est aussi engagée que moi dans des causes humanitaires , elle me demandait ceci "pourquoi tu fais ça ? t'as peur qu'on ne t'aime pas ?" j'étais sidérée , perflexe , c'etait naturelle chez moi d'aider les autres , de leurs être attentive , d'essayer de les comprendre sans juger , de leurs proposer mon aide du peu que j'ai ...mais c'est malheureusement des fois on est mal compris ...merci Roumi pour cette note optimiste ,bonne nuit.

Ecrit par : soulef | lundi, 02 octobre 2006
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@marou : merci beaucoup mon cher Marou.
"nous résonnons de l'écho de nos maîtres", comme tu dis... et nous raisonnons grâce à leurs mots qui vivent en nous et qui se transmettent à travers les âges.
Je viens de penser que cette note est une sorte d'écho à celle que tu as écrite il y a quelques semaines à propos du tableau de Jean Delville "L'école de platon" (http://maroumarou.blogspot.com/2006/09/platon-jesus.html).

Ecrit par : Roumi | lundi, 02 octobre 2006
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@je trouve Roumi , par contre mon commentaire léger , par rapport à ton dialogue avec Marou que je viens de découvrir grâce à toi , j'ai réagi par rapport au fond de la pensée et non de sa portée , mais je suis contente de trouver chez vous de quoi assouvir ma curiosité qui m'aide à m'élever dans les étapes du savoir...

Ecrit par : soulef | lundi, 02 octobre 2006
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@soulef : merci beaucoup pour ton passage ici. La nuit n'est jamais noire... il y a toujours une lueur quelque part... :-)

Ne t'inquiète pas, Soulef, ni Marou ni moi ne sommes le genre à peser les commentaires avec une balance pour voir s'ils sont légers ou non !!! :-) Il n'y a d'ailleurs pas de commentaire léger ; chaque commentaire apporte un petit quelque chose dont on a forcément besoin à un moment ou un autre.

C'est vrai qu'on n'est pas toujours compris et qu'on peut en souffrir. Il faut essayer d'avancer quand même en conservant ses idéaux le plus possible.

Bonne nuit Soulef !

Ecrit par : Roumi | lundi, 02 octobre 2006
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Bonsoir, c'est pour le petit quelque chose...
Allez y, posez le sur la table, là.
Merci...

ouff sorry Mr R, je craque un peu là :p

Ecrit par : youyou | lundi, 02 octobre 2006
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@tu voulais dire quoi youyou ?

Ecrit par : soulef | lundi, 02 octobre 2006
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@soulef : Youyou fait de l'humour ! :-)

@Youyou : merci d'être venu "commenter" ma note à l'endroit approprié ! :-)))
J'ai dit que "chaque commentaire apporte un petit quelque chose dont on a forcément besoin à un moment où un autre" et ton commentaire en est la parfaite illustration car, en dépit du fait qu'il a l'air parfaitement insignifiant, il m'a fait beaucoup rire et c'est bon de rire au pied du lit ! Merci beaucoup mon Youri de m'avoir fait rire et reviens vite poser un petit quelque chose ici... ou un grand quelque chose... :-))
A plouch frérot panda ! :-)

Ecrit par : Roumi | lundi, 02 octobre 2006
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@oui bien sûr Roumi , humour de panda...

Ecrit par : soulef | lundi, 02 octobre 2006
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roumi on a ecrit une note sur toi chez oth!! :)
jette un coup d'oeil!!

Ecrit par : lamine | mardi, 03 octobre 2006
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@laminou : merci mon cher Lamine, j'ai été voir cette fameuse note et les commentaires qui l'accompagnent... c'est très inattendu et infiniment touchant. :-)
A plouch.

Ecrit par : Roumi | mardi, 03 octobre 2006
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"et tu seras un Homme mon fils ." E.H

Ecrit par : barbuperdu | mardi, 03 octobre 2006
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@barbuperdu : merci pour la citation... il faut lire en entier le très beau poème de Rudyard Kipling dont elle est extraite !
J'en extrait en ce qui me concerne deux vers qui me plaisent par les notions d'amour et de partage qu'ils expriment :
"Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux ne soit tout pour toi."

Merci barbuperdu... j'espère que tu t'es retrouvé depuis ! :-)

Ecrit par : Roumi | mardi, 03 octobre 2006
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Rien a changé de notes plus longues les unes que les qutres :D ... je lirai plutard

Ecrit par : mejhoul | mercredi, 04 octobre 2006
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@majhoul : si, si, mon p'tit majhoul, il y a un truc qui a changé... tu es revenu ici après de très longues vacances (dernier passage ici le 26 juillet !)... ça me fait donc un très plaisir.
D'autre part, je te rappelle que je fais une seule note par semaine ce qui laisse du temps pour la lire !
A plouch :-)

Ecrit par : Roumi | mercredi, 04 octobre 2006
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salut roumi
selon un gentelmen agreement tu sais que tu ne peux parler en aucun cas d'un empreur pannonien entendu?
le marcus était un grand parmi les grands.
IK

Ecrit par : imperator | mercredi, 04 octobre 2006
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@imperator : ok mon Grand, je ne parlerai pas du fameux empereur pannonien [Dioclétien] à propos duquel tu veux écrire une note... :-)
A plouch.

Ecrit par : Roumi | jeudi, 05 octobre 2006
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Epitecte a été son maître ( ses écrits m'ont aidée dans certaines circonstances)

Marc Aurèle été aussi un guerrier sanguinaire, (si mes souvenirs sont exacts)

Ecrit par : nomad | samedi, 07 octobre 2006
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@nomad : bonjour. Voici quelques petites précisions.
Epictète a pu être un maître pour Marc Aurèle mais indirectement puisque Marc Aurèle est né après la mort du philosophe grec (Epictète mort en 120 ; Marc Aurèle né en 121). D'autre part, la pensée d'Epictète diffère légèrement de celle de Marc Aurèle en cela qu'elle est généralement plus positive.
Marc Aurèle a été un "guerrier sanguinaire". C'est un pléonasme d'ailleurs parce que les guerriers "non sanguinaires" sont rares ! En fait, l"histoire n'a pas retenu Marc Aurèle comme un empereur spécialement cruel à la guerre ; il la faisait par devoir tout simplement.
Ayant été dès son plus jeune âge destiné à revêtir la pourpre impériale, Marc Aurèle n'avait pas d'autre choix que de suivre une formation militaire. D'autre part, il faut souligner qu'à l'époque où Marc aurèle prend le pouvoir (161), l'Empire romain est en régression et son extension territoriale est interrompue ; les Romains sont alors confrontés à de multiples incursions d'envahisseurs et Marc Aurèle a en réalité passé une bonne partie de son règne à défendre les frontières de son empire. Il est certain que cette activité ne le réjouissait pas mais en temps que stoïcien, il acceptait sa destinée et il accomplissait donc cet aspect de la tâche d'empereur avec conviction.

Ecrit par : Roumi | samedi, 07 octobre 2006
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c'est bien parce que tu es historien que j'ai la refexion, donc me voilà remise à jour ! lol

il a probablement eu une initiation à Epitecte au travers des disciples de ce dernier , car les 2 sont associés au niveau de la pensée

Ecrit par : nomad | samedi, 07 octobre 2006